MAIRIE DE LAVAL

Ils ont tous participé

Presque tous les conseillers du parti de Gilles Vaillancourt ont servi de prête-noms, dont l’actuel maire de Laval

45f0939014225290fdfef445bed660fb

Les visages béatement ravis de la complicité

Aujourd’hui maire de Laval, l’ancien conseiller municipal Alexandre Duplessis s’est fait rembourser ses contributions politiques au PRO des Lavallois par de l’argent comptant provenant de firmes de génie.
Tout comme lui, la quasi-totalité des conseillers municipaux du parti de Gilles Vaillancourt a participé à ce stratagème entre 1997 et 2010, a affirmé l’ancien représentant officiel de la formation politique, Me Jean Bertrand.
«Je leur disais que c’était illégal, ils le savaient, mais ils le faisaient quand même», a-t-il plaidé au premier jour de son témoignage devant la juge Charbonneau. Le mécanisme était rodé: le notaire Jean Gauthier collectait l’argent comptant des firmes de génie, il le remettait à Me Bertrand qui le distribuait dans des ­enveloppes aux conseillers pour couvrir le montant de leurs dons.
«On appelle ça du prête-nom ­aujourd’hui, mais ça ne s’appelait pas comme ça à l’époque», a soulevé le témoin.
Vaillancourt insistant
L’avocat estime qu’il percevait entre 40 000 et 60 000 $ par an des ingénieurs, hors périodes d’élections, pour rembourser les élus du PRO.
Lors des municipales de 2009, il aurait reçu jusqu’à 150 000 $ car les frais occasionnés par la campagne étaient plus ­importants. «L’argent était dépensé directement, sans transiter dans le parti», a-t-il précisé. De cette façon, aucune trace ­n’apparaissait dans les comptes officiels.
Seuls trois conseillers – Robert Plante, France Dubreuil et Martine Beaugrand –ne seraient jamais entrés dans le jeu.
Larmoyant, Me Jean Bertrand a expliqué avoir été pris bien malgré lui dans l’engrenage des prête-noms.
«C’était la culture du temps, tout le monde le faisait, au municipal, au provincial, s’est-il justifié. Moi j’adorais mon ­travail, alors j’ai accepté. J’ai pas implanté ça, j’ai suivi la rivière.»
En 2005, voyant que les caisses du parti étaient pleines, il ­aurait tenté de mettre fin à cette pratique. Mais Gilles Vaillancourt lui aurait lui-même ordonné de continuer.
« Pas au service du maire »
L’ancien maire de Laval aurait également insisté pour se faire rembourser le surclassement d’un billet d’avion par le parti.
Me Bertrand lui a alors fait un chèque de 5200  $, puis s’est fait remettre l’équivalent en argent comptant par Jean ­Gauthier.
Plus tôt hier, l’avocat s’est empressé de prendre ses distances avec M. Vaillancourt en précisant que les deux hommes n’étaient «pas amis». «Je n’ai jamais été au service du maire. Les gens qui disent qu’on était proche, c’est faux», a-t-il affirmé d’un air décontracté.
En 28 ans, il n’aurait dîné «en tête-à-tête» qu’à trois reprises avec l’ex-maire de Laval.
«Je l’ai toujours vouvoyé, en privé et en public. Nos contacts étaient rares», a-t-il ajouté.
Sans même que la question ne lui soit posée, il a tenu à préciser qu’il «ne parlait jamais d’argent avec le maire» et qu’il ne lui en avait jamais donné.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé