Ils boycottent des produits américains

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Patriotisme économique québécois : il n'est jamais trop tard pour développer une conscience nationale

Des Québécois ont décidé de boycotter les produits américains et de favoriser les produits locaux afin de dénoncer les agissements de Trump et les sanctions commerciales imposées au Canada récemment.


« Je pense que d’acheter Canadien, c’est bien la meilleure chose que l’on peut faire pour notre économie, pour faire face à ce problème-là », avance Pierre Girard de Laval, qui évite d’acheter des produits américains.


Le mouvement #BuyCanadian, #BoycottUSProducts ou #BoycottUSA sur les réseaux sociaux a pris de l’ampleur dans le reste du Canada depuis quelques jours et semble se transporter au Québec.


Des Québécois ont décidé de réagir aux propos de Donald Trump, qui s’en est pris au premier ministre Trudeau en le jugeant de « malhonnête » dans le cadre du G7 et à la guerre commerciale que livre le président américain en imposant des tarifs sur l’acier et l’aluminium canadien.


Certains veulent également protester contre l’attitude des États-Unis, qui rendent difficiles les négociations de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).


Pouvoir du consommateur


Ils évitent donc d’acheter des produits américains à l’épicerie, favorisant plutôt des produits québécois et canadiens ou provenant de l’Amérique du Sud, quand ils ne sont pas accessibles chez nous.


« Je pense que si tout le monde s’y met, on va montrer que la guerre commerciale ce n’est pas un président ou un gouvernement qui décide ça. C’est vraiment le consommateur qui a le pouvoir avec sa poche », soutient Julie Grenier de Québec au Journal, qui a aussi choisi de remplacer les produits américains dans son panier d’épicerie.


Le restaurant Horizon Thaï de Rouyn-Noranda a de son côté annoncé à ses clients sur sa page Facebook qu’il n’offrirait plus jusqu’à nouvel ordre des vins américains sur sa carte.


« On le fait à très petite échelle, mais je pense que ça peut en influencer d’autres et faire boule de neige », mentionne le propriétaire, Jean-Philippe Perrier, qui a suivi l’initiative du même genre d’un resto en Outaouais.


Et le tourisme ?


Ce n’est pas encore clair si le mouvement prendra autant d’ampleur au chapitre du tourisme aux États-Unis. Mais déjà, des Québécois ont décidé d’annuler leurs vacances chez nos voisins en guise de protestation.


C’est le cas d’Ann Gingras de Québec, qui n’ira pas pour la première fois en 12 ans à Myrtle Beach, en Caroline du Sud, en juillet prochain.


« Les tarifs sur l’acier et l’aluminium imposés au Canada ont vraiment été la goutte qui a fait déborder le vase. On a décidé que l’on n’allait pas lui donner de notre argent », insiste Mme Gingras, qui passera plutôt ses vacances à faire le tour de la Côte-Nord.


Tommy Aspirot de Terrebonne a quant à lui annulé un voyage à New York prévu pour fêter ses 40 ans. Il restera au Québec ou ira au Nouveau-Brunswick.


Ces derniers ne semblent pas être les seuls, car l’Office de tourisme du Vermont a d’ailleurs reçu neuf appels de Canadiens, dont trois Québécois, pour des annulations de séjour la semaine dernière.


Ces derniers ont clairement indiqué que c’était en raison des agissements du président américain, a confirmé au Journal la commissaire du Tourisme de l’État.



EXEMPLES DE CE QU’ON FAIT VENIR DES ÉTATS-UNIS 



  • Fruits et légumes

  • Bœuf

  • Jus d’orange

  • Whisky

  • Pizza

  • Plats cuisinés

  • Produits d’hygiène

  • Appareils électroménagers

  • Matelas


341,2 G$ US de produits achetés des États-Unis contre 332,8 G$ US vendus aux États-Unis en 2017.