Il était un très gros navire

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Le Québec n'a rien à y gagner, mais tout à y perdre, quelque soit le plan envisagé

Dans la brume matinale, le superpétrolier Minerva Gloria, 250 mètres de long par 44 mètres de large, a quitté hier le port de Sorel-Tracy. Le navire transporte du pétrole de l'Ouest canadien destiné à une raffinerie italienne. Le passage d'un tel mastodonte sur le fleuve Saint-Laurent a suscité beaucoup d'inquiétude. Une inquiétude que l'industrie ne parviendra pas à calmer en raison de sa renversante incapacité à expliquer ses activités de façon convaincante.
Ainsi, on a appris hier que le tirant d'eau (la partie submergée) du Minerva Gloria était de 10,4 mètres, alors qu'au port de Sorel, le Saint-Laurent a une profondeur de 10,7 mètres. Seulement 30 centimètres séparaient donc la coque du fond du fleuve!
Il a fallu les explications d'un représentant des pilotes du Saint-Laurent pour qu'on comprenne qu'une telle situation n'est pas préoccupante. Lorsqu'un navire est à quai, il n'est pas nécessaire de prévoir un espace important entre la coque et le fond de l'eau. Lorsqu'il est en mouvement, les pilotes s'assurent que l'écart est d'au moins un mètre.
À l'Assemblée nationale, le Parti québécois a dénoncé la décision d'Ottawa d'autoriser la navigation de pétroliers d'une largeur de 44 mètres (contre 32 mètres auparavant). «Ils ont changé la réglementation pour qu'elle soit parfaite pour les superpétroliers, a lancé un député. Ils vont devoir remplir le Minerva Gloria seulement aux deux tiers, parce que s'ils le remplissaient au complet, il toucherait le fond du fleuve!»
Or, il est pratique courante d'ajuster le chargement d'un navire au niveau d'eau du fleuve. De plus, le tirant d'eau du Minerva Gloria n'est pas plus grand que celui de navires-citernes moins imposants.
La décision de permettre la circulation de plus gros bateaux a été prise en 2012 à la demande du Port de Montréal, à la suite d'une étude à laquelle ont participé les pilotes du fleuve. En décembre 2013, le Port annonçait avec fierté l'arrivée du «plus grand pétrolier à l'avoir jamais visité, transportant 475 000 barils de pétrole brut.» Le Overseas Portland est aussi gros que le Minerva Gloria; on ne se souvient pas que le gouvernement péquiste de l'époque ait protesté.
Quoi qu'il en soit, l'industrie pétrolière n'a qu'elle-même à blâmer pour la facilité avec laquelle des politiciens et autres militants suscitent la méfiance à son endroit. Trop souvent, elle ne prend pas la peine de préparer l'opinion publique de manière intelligente. C'est par la voix de ses adversaires que la population apprend la nature des projets lancés. Placée sur la défensive, l'industrie s'empêtre dans des explications douteuses.
À cet égard, le cas des forages au large de Cacouna, en pleine pouponnière des bélugas, est frappant. On ne comprend toujours pas pourquoi TransCanada a choisi un site aussi sensible pour bâtir un port pétrolier, s'assurant ainsi le maximum de critiques.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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