Au départ, laissons la parole à Josée Boileau dans son éditorial du 10 avril 2013 paru dans Le Devoir sous le titre « Reconnaissance du Québec – Finies les peurs! »
« Même si certains obnubilés du présent voudraient qu’on oublie les « vieilles chicanes », l’histoire a toujours des choses à nous apprendre, et des leçons magistrales à nous donner. Entre dans cette catégorie le fait que l’indépendance du Québec n’a finalement jamais fait peur au reste du monde. Une autre tromperie
démasquée ! »
Par la suite, son article consiste à énumérer une liste de faits historiques qui ont contribué à créer des peurs et des déceptions amères chez les Québécois, tels que les fausses promesses de renouvellement du fédéralisme de Pierre Elliott Trudeau, la mascarade du « love-in » de 1995, l’acceptation massive de nouveaux citoyens canadiens aux moments référendaires, le scandale des commandites, l’interventionnisme politique du juge en chef de la Cour suprême lors du rapatriement de la Constitution en 1982, les arguments de fond que les fédéralistes servent aux Québécois depuis des décennies pour les convaincre de leur petitesse, les peurs concernant la non-viabilité économique d’un Québec indépendant, le fait que le nouveau statut du Québec n’aurait que la France comme appui alors que les recherches historiques à ce sujet prouvent que les Américains comme les Britanniques reconnaîtraient un Québec indépendant.
« Les grandes puissances ne se laissent pas dicter par leurs émotions mais par leurs intérêts, et elles ont le sens de l’histoire. C’est la réalité qui compte pour elles, pas les élucubrations », poursuit Josée Boileau, une assertion à laquelle je me rallie aisément.
Toutefois, peut-on appliquer cette dernière observation au Québec actuel? En d’autres termes, peut-on considérer le Québec comme une « grande puissance »? Le peuple du Québec a-t-il le « sens de l’histoire »? À mon sens, je répondrais par la négative à ces deux dernières interrogations.
Conséquemment, il est urgent que le cours d’histoire nationale, dont le contenu actuel est remis en question, autant par certains historiens que par certains enseignants, soient mis au diapason des faits historiques marquants du Québec si on souhaite inculquer à notre jeunesse ce sens de l’histoire, indispensable au développement de notre fierté nationale. « …ce pays bancal a besoin d’être redressé, et pas, n’en déplaise à François Legault, sur le plan économique, mais sur celui de son histoire, dont il est dépossédé », conclut Josée Boileau.
À mon sens, le bonhomme sept-heures, encore présent dans la tête de nombreux Québécois, ne sera définitivement rangé dans le placard que le jour où ce « pays bancal » qu’est le Québec retrouvera sa fierté nationale. Alors, nous pourrons commencer à qualifier ce Québec de « grande puissance » en émergence!
Il est temps de ranger le bonhomme sept-heures dans le placard
Se réapproprier notre histoire nationale, jalon de notre identité culturelle
Tribune libre
Henri Marineau2095 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2013"dans une certaine mesure mais il y a des gens qui utilisent les media fédéralistes pour mousser l’idée que le PQ c’est un parti de gauche"
@ monsieur Pierre Tremblay,
Les médias mainstream sont de connivence avec l'élite dirigeante pour faire accroire que le PQ est à gauche alors qu'il est un parti de l'establishment pareil comme les autres... Tellement pareil qu'il n'a jamais fait et ne fera jamais la souveraineté.
De plus, nous sommes à une époque où le Système affecte grandement les psychologies.
Tellement que madame Maltais veut (comme tous les autres des autres partis) inciter les prestataires à se diriger vers l'emploi.
Mais quels emplois? La base industrielle a été démantelée au Québec et il entre beaucoup d'immigrants qui compétitionnent avec les Québécois pour les emplois qui restent.
Obliger quelqu'un à faire n'importe quel travail ingrat et mal payé avec des confrères de travail qu'on est incapable de sentir, est-ce digne d'une "démocratie" comme le Québec?
N'est-il pas vrai qu'un revenu de citoyenneté universel sortirait les gens de la pauvreté plus sûrement que ce genre de travail?
À quand une société où l'être humain et ses besoins priment sur les besoins du marché?
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2013Partiellement d'accord avec vous Michel mais lorsque vous dites que le Québec est attaché au système, oui dans une certaine mesure mais il y a des gens qui utilisent les media fédéralistes pour mousser l'idée que le PQ c'est un parti de gauche à l'intérieur duquel les syndicats sont rois et maîtres. C'est probablement faux car l'expérience nous enseigne que c'est le PQ qui avait coupé les fonctionnaires dans les années 80 je crois. C'est le PQ avec Bouchard sur la question du déficit zéro et c'est encore le PQ avec l'aide sociale aujourd'hui. Alors les riches ne veulent pas d'un parti de gauche au pouvoir qui veut réécrire la constitution où leur pouvoir leur sera peut-être enlevé? C'est normal que la souveraineté n'est pas faite. Pour ce faire, il faudrait qu'elle viennent des riches. Il faudrait qu'elle soit faite par eux et pour eux. Pourquoi la faire si lorsqu'on collabore , on obtient des avantages avec nos amis du ROC. Donc c'est le statu quo.
Le PQ aime se définir social démocrate pour aller chercher les votes de la gauche mais en faisant cela, il s'aliène la possibilité de vraiment faire l'indépendance du Québec en rejetant la droite. Moi je me souviendrai toujours de Mario qui s'était rangé du côté de la souveraineté en 1995 car il disait qu'il avait confiance en Bouchard, un conservateur donc un gars de droite au fond.
Sur la question des médias , là je vous suis au fond car c'est la principal problème des souverainistes. Aucun outil médiatique national pour la propagande de leurs idées ne leur appartiennent. Mais, je m'excuse, ils sont cons de penser que Radio Can, La Presse, La gazette, TVA , la RADIO tous des organes pro fédéralistes et possédés par des riches vont les aider à faire la révolution???
Il faut être un peu débile et un peu maso pour aller se faire mettre au bûcher pour se faire brûler vivant par les tueurs de la plume et du verbe qu'engagent ces médias: être ridiculisé, cité hors contexte, invention de scandale, enfin n'importe quoi lorsqu'on dit que la souveraineté ce serait peut-être bon pour le peuple québécois.
Archives de Vigile Répondre
11 avril 2013Monsieur Marineau,
Je crois que si les radios de Québec sont contre la souveraineté, c'est que le Système est contre car les radios de Québec sont des courroies de transmission du Système; tout comme le conservatisme des gens de Québec est un conservatisme qui ne concerne que la défense du Système et non pas la langue et la culture québécoise.
Pas que la souveraineté ne soit pas possible, car ça le sera probablement pour l'Écosse.
Le Système semble disposé à la souveraineté de l'Écosse mais pas à celle du Québec.
C'est que le Système semble assuré qu'une Écosse souveraine resterait attachée aux valeurs du Système qui sont, entre autres, la sélection naturelle des plus aptes à répondre aux besoins du marché et la misère et la pauvreté pour les moins aptes à répondre aux besoins du marché.
Pourtant, le PQ a bien démontré son attachement au Système. Ainsi, le Système devrait être rassuré face à la possibilité d'un Québec souverain.