Le mois dernier, Michael Ignatieff a consacré symboliquement la fin du projet de coalition libérale-néodémocrate, avec l'appui du Bloc québécois, en décidant d'appuyer un budget conservateur amendé.
Voilà maintenant que le chef du Parti libéral du Canada confirme hors de tout doute qu'une coalition sous cette forme ne verra jamais le jour. Dans une entrevue au magazine Maclean's, M. Ignatieff a déclaré qu'il ne conclurait jamais un tel accord avec le Bloc québécois.
Le chef libéral invoque des « intérêts stratégiques différents » avec le parti souverainiste pour expliquer son attitude. M. Ignatieff a tout de même souligné qu'il ne croyait pas que le chef bloquiste Gilles Duceppe soit de mauvaise foi ou ne puisse respecter sa parole.
Michael Ignatieff n'a pas caché qu'il avait entendu et écouté le message des électeurs de l'Ouest canadien, où l'alliance conclue par l'ex-chef libéral Stéphane Dion, le chef néo-démocrate Jack Layton et M. Duceppe avait provoqué de vives réactions. Les conservateurs de Stephen Harper avaient saisi l'occasion pour accuser les libéraux et le NPD d'avoir conclu une entente avec les « séparatistes ».
Même s'il rejette ce projet de coalition, M. Ignatieff avertit les Canadiens qu'il y aura d'autres accords politiques entre les partis fédéraux. Mais le Parti libéral n'en conclura pas avec le Bloc, a-t-il répété au magazine Maclean's.
Un gouvernement sous surveillance
Le 28 janvier dernier, au lendemain du dépôt du budget fédéral par le ministre des Finances Jim Flaherty, Michael Ignatieff a donné un appui conditionnel au plan budgétaire. Il a demandé aux conservateurs d'y inclure un amendement requérant des rapports périodiques sur les résultats des mesures prévues pour relancer l'économie.
L'amendement a été adopté le 2 février dernier. L'adoption du budget Flaherty a suivi dès le lendemain. Ces votes de confiance remportés par le gouvernement minoritaire de Stephen Harper ont mis fin, du moins temporairement, à une crise politique déclenchée en novembre dernier à Ottawa.
Le ministre Flaherty avait alors déposé un énoncé économique comprenant des mesures controversées, comme l'abolition des subventions aux partis politiques et la suspension du droit de grève dans le secteur public. Devant les menaces de l'opposition de le renverser, même après le retrait de ces mesures, le premier ministre Harper a choisi de demander à la gouverneure générale Michaëlle Jean de proroger le Parlement jusqu'à la fin janvier.
Radio-Canada.ca avec Presse canadienne
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