Nous avons assisté aux différentes allocutions et explications présentées par Hollande et Poutine lors de leur rencontre à Moscou.
Il n’est pas question pour nous de tomber dans la béatitude que certains médias français et belges ont fait preuve à l’égard de Hollande, suite à cette entrevue.
Certains des commentateurs n’ont pas joué heureusement, à l’encensoir du Président français. Nous prenons l’exemple de Natacha Polony qui a fait du vrai journalisme, et qui ose dire les vérités. On devrait beaucoup plus écouter cette femme qui est une grande professionnelle.
Certaines chaînes d’informations françaises que nous ne citerons pas, ont mis deux heures pour soi-disant « décrypter » les échanges et les décisions en embellissant très fortement la position de François Hollande.
Comme si les citoyens n’étaient pas capables de tirer eux-mêmes les conclusions. Honte à certains journalistes de prendre les gens pour des demeurés.
En réalité Hollande s’est piégé lui-même, s’arc-boutant sur « Nous ne voulons plus du méchant Bachar Al-Assad », et le sempiternel « il y a de bons rebelles » qu’on ne peut pas frapper.
Il s’est tellement répété à ce sujet qu’il en était pathétique. Un petit garçon, jouant dans un bac à sable et ne voulant pas lâcher son jouet.
Poutine a été d’une clarté extrême. Lui, c’est un vrai stratège et nous le sentons bien qui ne fera pas de quartier et ne se repliera pas dans un angélisme dégoulinant.
Nous résumons.
Les deux présidents se sont révélés être aux antipodes l’un de l’autre, avec de très légères nuances.
Le Président Russe est d’accord pour un échange d’informations entre la Coalition et les militaires russes, mais il n’y aura pas de commandement unifié.
Autrement dit, s’il est possible que l’aviation russe se concentre un peu plus sur daesh, il n’est pas question d’interrompre ses frappes sur tous les terroristes. Vladimir Poutine ne fera pas de distinction entre bons et mauvais rebelles.
Il ne faut surtout pas oublier que les Russes en sont à plusieurs centaines de frappes par semaines et en deux mois ont réalisé beaucoup plus de sorties et de destructions que la fausse coalition en 15 mois.
Il est revenu sur la traîtrise des Turcs qui ont abattu un de ses avions. Plusieurs sources ont confirmé que l’avion était dans le ciel syrien et qu’il n’y a pas eu de sommation.
Poutine a d’ailleurs expliqué clairement que son armée avait mis en place des batteries de missiles S-400 sol-air en Syrie. A la question des journalistes s’étonnant de la présence de ces armes de très longue portée, Vladimir Poutine a répondu qu’il répliquerait à toute attaque de qui que ce soit.
Nous avons compris qu’il visait les Turcs.
Suite à la question de journalistes, concernant la destruction par l’aviation d’un convoi de camions turcs qui s’acheminait en Syrie, Poutine a expliqué qu’il a fait détruire ce convoi puisque personne ne l’avait informé qu’un charroi humanitaire était prévu. C’est d’une logique implacable, car si ce n’est pas annoncé, il s’agit d’un convoi d’armes et de munitions.
Il a confirmé que la zone où s’était crashé son avion, avait été « nettoyée ».
C’était un avertissement très clair pour les Turcs : Vladimir Poutine ne laissera rien passer.
La conclusion est simple, tenant compte de l’attitude de Barack Obama qu’il avait rencontré en début de semaine et devant la réalité des positions dures, à juste titre, de Poutine, Hollande s’en retourne avec un résultat proche de zéro.
C’est normal, on ne s’improvise pas « joueur d’échec géopolitique ». Tenir ses positions sur Bachar Al-Assad est une faute lourde de conséquence pour le futur de la Syrie.
Car le règlement politique de cette affaire, contrairement à ce que tous les occidentaux ânonnent, n’est pas proche.
Les Russes privilégient des frappes extrêmement lourdes appuyant des efforts militaires au sol.
Pour nous ils sont déjà les vainqueurs en Syrie à moyen terme.
Pour compléter l’arsenal impressionnant, des submersibles russes lanceurs d’engin sont arrivés en méditerranée orientale, ainsi que le croiseur lance-missiles Moskva (voir photo). Un navire de guerre dont la puissance de feu est considérable.
Comme écrit dans d’autres articles, Poutine tient les bonnes cartes en Syrie.
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