Guerre au cash : les réels buts des projets d'abandon de l'argent liquide

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L’abolition de l’argent en espèces correspond à la préparation d’une rectification financière

Autrefois, avec le terme « argent » les gens comprenaient uniquement les pièces de monnaie et par la suite aussi les billets de banques détenus en main. Cependant entretemps, cet argent liquide ne représente plus que quelques pourcentages du volume monétaire. La masse désignée comme argent représente les comptes en banque, les comptes de créances ou les comptes des obligations. Cette « monnaie scripturale » est prépondérante dans l'ensemble du système financier et bancaire international et peut constamment être envoyée en un seul clic en quelques fractions de secondes dans le monde entier sans que quiconque s'en aperçoive. 



Elle n'apparaît que sous forme de prélèvements ou d'enrichissement du compte. Pour les banques la monnaie scripturale est moins chère que l'argent liquide. Concernant celle-ci, ils doivent la trier, la compter, la transporter et la protéger. Pour le système bancaire et le commerce, l'argent liquide crée donc davantage de frais que la monnaie scripturale. C'est pourquoi les banques et le commerce favorisent déjà le système des cartes de crédit réduisant le procédé de paiement en un simple prélèvement électronique moins onéreux et rendant l'argent liquide superflu. Maintenant, on entend de plus en plus souvent la proposition d'abolir entièrement les paiements en espèces en commençant par les billets de 500 euros. Derrière cette proposition, se trouvent de puissants intérêts. 



Les banques pourraient abolir leurs caisses automatiques, leurs services d'argent liquide et les systèmes de protection des liquidités. Elles pourraient donc réduire massivement leurs frais. Le commerce et les services pourraient aussi faire des économies suite à la suppression des règlements en espèces. Ils n'auraient plus besoin de compter le cash, de le changer et de se soucier de la sécurité des transports. Suite aux contrôles sévères de la TVA, l'industrie et l'artisanat se sont également déjà mis majoritairement à faire tous leurs paiements par virements (monnaie scripturale). 



Les banques centrales, en tant qu'émetteur de l'argent pourraient éliminer des départements entiers et réduire massivement leurs coûts grâce à la suppression de l'argent physique. En ne souhaitant travailler qu'avec la monnaie scripturale, l'État fiscal et le fisc peuvent mieux contrôler les comptes de chaque citoyen, de chaque banque et de chaque entreprise, ce qu'ils ne peuvent faire avec les réserves d'argent liquide. Environ 70% de la population sont opposés à l'abolition de l'argent en espèces parce qu'habitués à l'argent liquide, ils le ressentent comme une atteinte à leur liberté de ne pas pouvoir utiliser librement leur argent. 



La suppression des liquidités poserait également de sérieux problèmes pour une grande partie des 42% de petits artisans. Pour eux les petites prestations (par exemple changer un interrupteur) ne seraient plus rentables s'ils sont forcés de les effectuer par un compte en banque. Les coûts des services privés (cours particuliers, cours de chant, babysitting etc.) augmenteraient si toutes les transactions devaient passer par un compte (à cause des impôts) et ils ne seraient souvent plus rentables ni pour les prestataires ni pour les clients.


Les raisons concrètes mentionnées jusque-ici soutenant ou s'opposant à l'argent liquide ne constituent cependant pas la véritable raison pour laquelle les banques centrales et les États veulent faire disparaître les règlements en espèces. Cela relève d'une raison beaucoup plus sournoise : le contrôle généralisé de toutes les opérations de paiement et la préparation frauduleuse d'une rectification de la valeur de la monnaie, d'une réforme monétaire.

Autrefois, dans leurs ateliers de monnaie, les princes augmentaient le nombre de leurs pièces de monnaie en or et en argent en ajoutant du métal de moindre qualité. De la même manière, les banques centrales ont multiplié par 50 la masse monétaire au cours des dernières décennies, (alors que la croissance réelle n'a que quintuplé). Elles ont donc produit une immense bulle monétaire, ayant déjà à plusieurs reprises risqué d'éclater (crise immobilière américaine, crise de l'euro), ce qui, jusqu'à présent, a pu être évité chaque fois, grâce à l'injection massive de liquidités dans le circuit des marchés. L'inflation qui, en théorie, découle inévitablement d'une telle inondation des marchés a pu être artificiellement évitée grâce à l'introduction du taux d'intérêt zéro pour que la dévaluation monétaire due à ces nouvelles masses d'argent ne soit pas visible. Avec cet argent supplémentaire, ce sont avant tout des banques peu sérieuses menant des affaires spéculatives et des États fragiles payant des prestations sociales luxueuses qui se sont endettés. Les flux d'argent ont été suivis de flux de crédits et débits, les acteurs solides devant se porter garants pour les peu solides (MES - Mécanisme européen de stabilité), et par davantage de paiements sans scrupules des banques centrales à des acteurs peu solides.


Cette manière d'opérer ne pourra plus continuer bien longtemps. Les bourses et les marchés sont déjà « volatiles ». La récession, qui s'esquisse déjà, imposerait une correction de la masse monétaire - si les États ou leurs banques centrales ne retirent pas des marchés les liquidités excédentaires à l'aide d'une réforme monétaire.

La réforme monétaire planifiée serait nettement moins coûteuse si les banques centrales n'étaient pas obligées de retirer de la circulation l'ancien argent liquide pour le remplacer par de nouvelles liquidités, mais si elles pouvaient juste appuyer sur le bouton du système de l'argent numérisé pour déclencher en quelques minutes la dévaluation et l'imposer partout. Dans ce contexte, l'abolition de l'argent en espèces correspond à la préparation d'une rectification financière. 



Toutefois, l'abolition des liquidités rendrait visible les dessous frauduleux à de vastes couches de la population, engendrant aujourd'hui déjà, une importante perte de confiance envers la monnaie (p.?ex. l'euro). Cela amènerait toutes personnes sensées à abandonner la monnaie scripturale et de placer leurs avoirs dans des moyens de paiement traditionnels, tels l'or et l'argent. 



Nous avons déjà rencontré cette situation sous Hitler : lorsque la monnaie perd sa valeur, l'or et l'argent restent des moyens de paiement sûrs. Contrairement à la défense d'utiliser de l'argent liquide, l'interdiction des paiements en or ou en argent n'a encore jamais fonctionné dans le monde. Le seul effet que créerait l'interdiction des espèces serait donc la perte encore plus rapide de toute crédibilité de la banque centrale et l'effondrement de son système monétaire. Si l'État et les médias justifient la suppression de l'argent liquide en invoquant le motif de la « lutte contre la criminalité », cela est aussi peu crédible que la raison des guerres d'agression fomentées par les États-Unis prétextant vouloir « combattre le terrorisme ». 



Le projet de vouloir créer un monde sans liquidités n'est pas totalement irréaliste car toutes les banques tentent déjà, pour défendre leurs propres intérêts (coûts), d'habituer leurs clients à abandonner l'argent liquide à l'aide de taxes supplémentaires et de taux d'intérêts négatifs. Mais cela n'est certes pas la seule action menée actuellement pour mettre les citoyens sous tutelle, les priver de leur liberté et contrôler leurs avoirs.



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