Dix ans après l’effondrement de la firme américaine Lehman Brothers à la suite de la crise des subprimes aux États-Unis, le 15 septembre 2008, le monde de la haute finance est redevenu très vulnérable à cause de ses excès.
Et cela risque de nous rebasculer dans une crise boursière d’envergure mondiale, comme celles de 2008, de 2001, de 1998, de 1987... La seule inconnue, c’est la date du déclenchement de la prochaine crise.
Chose certaine, les éléments « toxiques » pour nous entraîner dans une autre grave crise sont en place depuis un bout de temps. Lesquels ?
- Les hauts dirigeants des grandes entreprises inscrites en Bourse se versent des rémunérations démentielles.
- Les grandes caisses de retraite et les gros fonds institutionnels ont déplacé des montagnes d’argent dans des placements de plus en plus « opaques », comme les infrastructures, l’immobilier, les entreprises privées, les fonds spécialisés, les produits dérivés.
- Ces placements « opaques » ne peuvent être revendus qu’entre eux. Comme à l’époque des subprimes, le marché de revente de ce genre de placements est si fermé qu’il suffira que quelques-uns d’entre eux se mettent à vendre massivement pour risquer de générer un effondrement...
- Les petits investisseurs sont grandement exposés aux risques boursiers, donc très vulnérables aux solides corrections boursières.
- La Bourse est au zénith.
- Les taux d’intérêt grimpent.
- L’immobilier est gonflé à bloc.
- Énormément de gens sont surendettés.
- Donald Trump menace le monde entier avec son protectionnisme à outrance.
- Les surtaxes imposées par Trump sur les importations chinoises menacent non seulement l’économie de la Chine, mais également les consommateurs américains.
- La mise au point sur les éléments « toxiques » étant faite, rafraîchissons-nous maintenant la mémoire sur la dernière crise de 2008-2009.
La crise en rappel
Le déclenchement de la crise financière avec la faillite de Lehman Brothers avait été précédé d’un solide « Bull Market » de cinq années, dont le sommet avait été atteint le 9 octobre 2007.
De ce sommet d’octobre 2007 au creux boursier de la dernière crise financière, le 9 mars 2009, le S&P 500 de New York s’est effondré de 56,8 %.
L’indice S&P/TSX de Toronto allait s’écrouler de 49,8 %. Les bourses européennes et asiatiques allaient enregistrer des chutes jusqu’à 60 %.
Nombre d’institutions financières à travers le monde ont sombré à cause du scandale du papier commercial (PCAA).
Le scandale du PCAA avait fait perdre près de 6 milliards de dollars à la Caisse, qui, sous la direction de Henri-Paul Rousseau, était devenue le plus gros joueur au Canada.
Après l’immense dégelée financière qui a secoué la planète, les gouvernements de par le monde ont resserré la réglementation boursière et bancaire dans le dessein d’assainir les marchés financiers.
Mais les excès sont revenus.
Depuis le 9 mars 2009, le NASDAQ a explosé de 534 %, le S&P 500 de 329 %, le Dow Jones de 303 %. Le marché canadien ? Il n’a grimpé que de 114 % ! Le problème ? Lorsqu’il y aura sévère correction boursière, on passera nous aussi dans le tordeur... sans égard à notre « modeste » progression.