Grammaire à vendre

Tribune libre

Une magnifique grammaire française neuve est malheureusement à donner ou à vendre pour un prix dérisoire. Toute offre raisonnable sera acceptée avant qu'elle ne rejoigne silencieusement l'histoire. En excellent état, jamais sortie l'hiver, inconnue et inappropriée chez les étudiants adeptes de la facilité. Cette grammaire orpheline traîne dans l'oubli depuis trop longtemps. Le bon usage du français, ignoré par plusieurs, ne semble plus attirer ou, du moins, intéresser les étudiants. Devrions-nous asseoir le progrès, l'anglicisation, l'indifférence sociale marquée et le laxisme dans l'enseignement du français sur le banc des accusés? Il est clair que ce genre de livre, jadis fort utile, n'a plus d'avenir dans nos écoles; la tendance aux vecteurs déjantés est inquiétante.

Le Québec est devenu tristement une province où, l'anglais, l'écriture simplifiée au son et le franglais représentent l'avenir chez le« québécois moderne ». Peu s'en soucient! Ma foi, nous sommes des champions sans fierté de la complaisance face à la médiocrité dans l'enseignement et l'effondrement de la rectitude linguistique. Vive la vacuité de la perfection! Même la France s'anglicise à son grand malheur inconscient. À la limite, devrais-je accepter une grammaire anglaise en retour pour captiver les jeunes et mieux affronter l'avenir avec eux?


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2014

    Gardez votre grammaire, il y a des milliers de sites et de logiciels qui réclament la participation de traducteurs et rédacteurs volontaires en français sur l'internet. Bien sûr, si vous avez le temps et le goût. Vous en aurez besoin.
    Pour ma part, j'en vois très souvent de ces invitations à participer bénévolement. Étrangement, ça vient souvent de sites américains qui veulent s'adapter à des clientèles internationales sans imposer leur anglais. Un signe positif. Ils considèrent le français comme une langue très importante, généralement. C'est très rare qu'elle soit exclue.
    Par ailleurs, les grammaires et autres ouvrages de référence linguistique sont maintenant sur Internet. Ils sont accessibles par la recherche, en précisant ce qu'on veut avoir. Par exemple, si on cherche la conjugaison d'un verbe, on écrit le verbe lui-même, suivi du mot verbe. De même pour une traduction, l'origine latine, etc.. Il est possible de se constituer une petite bibliothèque en ligne en conservant les liens de ces ouvrages très précieux qui nous sont référés.
    Nos livres de référence usuels, que l'on utilise régulièrement, on peut vérifier s'ils ont été numérisés, en cherchant au titre et à l'auteur. Si oui, on peut donc les consulter aussi sur Internet, si c'est plus pratique. Avec l'habitude, ça le devient, d'ailleurs.
    Il ne faut pas s'en faire avec le peu de respect envers le français qu'on voit dans les réseaux sociaux ou les espaces de commentaires. Celà vient souvent de gens qui n'ont jamais écrit sur papier auparavant, qui ne lisent pratiquement jamais, et qui n'ont pas l'habitude de fréquenter une bibliothèque, ce qu'est l'Internet, en réalité. Hors ces lieux populaires, plus spécialisés, le français est en général bien écrit et respecté.
    Les livres demeurent très importants, même s'ils sont moins utiles actuellement, vu leur transformation ou remplacement en produits numériques. D'ailleurs, en français, ce n'est pas encore très développé de ce côté, raison de plus pour ne pas s'en départir trop vite.
    Aujourd'hui, l'internet a beaucoup besoin de gens qui connaissent bien le français, pour le développer de ce côté. Pas nécessaire d'être spécialiste, contrairement à l'écriture d'un livre; il ne s'agit, bien souvent, que d'un intérêt, un besoin réciproque, pour s'engager bénévolement, comme amateur, dans la collaboration à un projet spécifique, comme une traduction, un apport rédactionnel, etc..
    Le français sur Internet, c'est nous, maintenant. Il ne sert à rien de déprimer pour rien sur le sort des livres et des connaissances qu'on y a apprises. Rien n'est perdu, tout est à refaire, à continuer, à perpétuer, autrement. Il ne s'agit que de se rendre utile, lorsque l'occasion s'y prête. Tout est là pour nous le permettre.