Gouvernement Couillard : un an déjà

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La diminution et la provincialisation du Québec





Il y a un an, les Québécois congédiaient le Parti québécois pour redonner le pouvoir au Parti libéral. Philippe Couillard devenait premier ministre. Changement de gouvernement comme les autres? Pas vraiment. Car en choisissant Philippe Couillard comme chef, le Parti libéral connaissait une mue idéologique. Il s’éloignait de l’héritage de Robert Bourassa pour se rapprocher de celui de Pierre Elliot Trudeau.


Mission fondamentale


Le gouvernement Couillard est-il celui de l’austérité? Naturellement. On ne saurait lui en tenir exagérément rigueur. Le désendettement du Québec est une nécessité vitale. Mais on comprend bien que sa mission fondamentale est ailleurs. Son objectif fondamental, ce n’est pas d’infliger une cure de minceur à l’État. C’est d’en finir une fois pour toutes avec le nationalisme québécois. De le forcer à entrer une fois pour toutes dans le moule canadien. L’actualité fourmille d’exemples.


L’assainissement de l’État est une chose. Mais on constate que chaque fois qu’il y a un dédoublement dans les programmes, ce sont ceux qui relèvent du gouvernement québécois qui sont considérés comme de trop. Autrement dit, tout l’espace occupé par l’État québécois depuis la Révolution tranquille est considéré comme excessif. Dès qu’on sort des compétences provinciales, on l’accuse d’obésité morbide. Entre Ottawa et Québec, le deuxième a toujours tort.


Français et laïcité


Mais c’est en matière linguistique que la déconstruction de l’identité québécoise va le plus loin. Nous avons tous entendu parler, il y a quelques jours, de ce juge qui a rendu une décision de justice exclusivement en anglais. L’avocat qui a demandé qu’on traduise le jugement a reçu une plainte. Mais surtout, la ministre de la Justice Stéphanie Vallée a candidement expliqué que ce n’était pas grave. A-t-elle déjà entendu parler de l’esprit de la loi 101?


Mais comment s’en surprendre quand Philippe Couillard lui-même fait preuve d’une insensibilité extrême lorsque vient le temps de défendre le français? N’avait-il pas dit, en campagne électorale, que les ouvriers sur une chaîne de montage devaient parler anglais au cas où les dirigeants étrangers de leur compagnie passaient les visiter? C’était une manière polie de nous redire: Speak white. L’héritage linguistique de la Ré­vo­­lution tranquille? Aux oubliettes! La modernité, ce serait le Québec bilin­gue.


On l’a vu aussi, le gouvernement Couillard manifeste une indifférence suprê­me dès qu’il est question de laïcité, où il assimile le nationalisme ordinaire des Québécois à de la xénophobie. Dans sa nouvelle politique d’immigration, les choses sont claires: il entend nous aligner sur les principes du multiculturalisme canadien. La majorité historique francophone est considérée comme un groupe parmi d’autres.


Néocolonialisme


Le gouvernement Couillard se comporte comme une administration néocoloniale regardant le peuple québécois de haut. Cela nous rappelle une chose: le fédéralisme ne s’est pas imposé chez nous pour ses beaux yeux. Il s’est maintenu en achetant une partie de nos élites. Le pacte était le suivant: ces élites pourront jouir de grands privilèges. En échange, elles feront accepter à leur peuple sa subordination nationale. Mieux que tout, elles croient agir pour son bien.


Actuellement, elles accomplissent leur tâche avec zèle.




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