Justin Trudeau fait un tabac à l’international. Sous sa gouverne, le Canada passe pour un pays ouvert, moderne et... généreux. Au cours de la dernière semaine, le premier ministre canadien a annoncé plusieurs centaines de millions supplémentaires pour diverses causes.
Personne ne peut questionner la noblesse des causes. Le sida et d’autres maladies épidémiques, l’aide humanitaire, l’accueil de réfugiés, il s’agit de problèmes réels de notre monde et il va de soi qu’un pays riche doit y souscrire.
Gros chéquier
Cependant, l’impression qui se dégage, c’est que Justin Trudeau y ajoute un petit surplus pour impressionner. Il en récolte un crédit remarquable à l’échelle internationale. Mais ces nouvelles dépenses sont-elles logiques dans le contexte budgétaire du Canada qui retourne massivement en déficit?
Je ne dis pas que le Canada devrait se désengager des causes nobles. Mais accroître tous les budgets au rythme d’une annonce par deux jours me paraît étonnant dans une année de déséquilibre budgétaire. En somme, Justin Trudeau se montre généreux avec de l’argent emprunté, de l’argent emprunté aux prochaines générations.
Justin Trudeau a aussi promis que le Canada recevra encore plus de réfugiés syriens. Encore là, je ne voudrais surtout pas que le Canada prenne une position butée comme celle de Donald Trump. Nous devons faire notre part. Nous en aurons déjà accueilli 44 000 d’ici la fin de l’année. Il y a un coût économique à ces opérations en plus d’un effort d’intégration.
Au moment où Justin Trudeau promet d’en faire encore plus, il nous est difficile de ne pas repenser au vaudeville de décembre dernier. Le gouvernement libéral prétendait pousser la machine pour accueillir 25 000 réfugiés de la Syrie en trois ou quatre semaines autour de Noël.
Finalement, ce rythme n’a pas été possible et leur entrée s’est opérée de façon bien plus progressive. Néanmoins, l’excitation du premier ministre a coûté des fortunes en argent de nos taxes. Par exemple, le gouvernement a fait construire des aménagements sur les bases militaires qui devaient prendre en charge ces milliers de nouveaux arrivants. Des installations qui n’ont jamais servi aux réfugiés.
L’image
Tous ces beaux gestes de Justin Trudeau rapportent gros sur le plan de l’image politique. Du jamais vu. Bono l’a louangé en fin de semaine comme un leader capable de se retrousser les manches. Bill Gates et Ban Ki-moon ont abondé dans le même sens. Tout le monde voulait être vu avec Justin Trudeau à cette conférence de Montréal.
Même chose depuis deux jours à l’ONU, les dirigeants politiques autant que les diplomates n’en finissent plus de s’émouvoir du leadership de Justin Trudeau sur les grandes questions humanitaires. Espérons au moins qu’une partie du crédit rejaillira sur une image positive pour tout le Canada.
Dites-vous qu’il n’y a pas que dans les forums internationaux que notre premier ministre a le portefeuille ouvert. Le quotidien torontois National Post a recensé lundi les annonces faites par des députés libéraux dans les circonscriptions pendant l’été.
1447 annonces pour un total de 7,8 milliards. Du jamais-vu!
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