Un passage de la chronique de Michel David parue dans le Devoir du 1er octobre sous le titre « La mauvaise conscience de François Legault », a suscité particulièrement mon attention :
« Il est difficile de savoir dans quelle mesure il a réussi à se convaincre qu’il a mieux servi le Québec en tournant le dos à l’indépendance, mais il aurait sûrement aimé se débarrasser du PQ, dont la simple présence ne peut que lui rappeler, comme à d’autres, qu’il a sacrifié son idéal à son ambition. Il devra malheureusement continuer à vivre avec sa mauvaise conscience. »
En réalité, le nationalisme de François Legault n’est-il pas une version en demi-teinte de la souveraineté? Les avancées qu’il tente d’obtenir avec son vis-à-vis fédéral, notamment sur l’immigration,ne sont-elles pas des utopies qu’il tente de transformer en gain moyennant un gouvernement fortement majoritaire? Et les transferts en santé sans condition qu’il réclame d’Ottawa ne font-ils pas partie d’un scénario semblable?
Dans les faits, il est à se demander si lui-même croit sincèrement aux largesses soudaines du fédéral ou s’il ne joue pas le jeu pour faire la démonstration que le fédéralisme de coopération n’est qu’une baliverne. Au fond, François Legault planifie-t-il une seconde vie sur la scène politique souverainiste? Des questions qui, pour l’instant, demeurent certes sans réponses.
François Legault est un ex-homme d’affaires aguerri pour qui la planification n’a pas de secret. Par ailleurs, une de ses plus grandes ambitions est de faire du Québec un état économiquement prospère. Se pourrait-il qu’un jour, à la suite des échecs à répétition eu égard à ses demandes à Ottawa, il décide de plier bagage et de retourner au bercail de l’option souverainiste...pour réaliser un vieux rêve? Une histoire à suivre…
L’éducation, le parent pauvre de la campagne électorale
Lors de la campagne électorale de 2018,, le chef de la CAQ, François Legault, avait promis de faire de l’éducation sa première priorité s’il était élu lors du scrutin. Or, quatre ans plus tard, plusieurs écoles sont dans des conditions matérielles pitoyables, les enseignants sont de plus en plus à bout de souffle faute d’un manque de ressources spécialisées, et certains élèves voient circuler trois ou quatre suppléants au cours d’une même journée de classe, une situation attribuée à la pénurie de main-d’oeuvre. En bref, le portait est catastrophique.
Or, la campagne électorale de 2022 est terminée et le thème de l’éducation est passé presque inaperçu au cours des 36 jours de campagne. Bien sûr, en éducation comme dans bien d’autres sphères de la société, la pandémie qui, soit dit en passant, a le « dos large », est visée comme la cause de la pénurie de main-d’oeuvre, le chef de la CAQ invoquant toujours la même ritournelle, à savoir que ça prend 4 ans pour former un enseignant. Mais pourtant, 4 ans, c’est la période de temps pendant laquelle la CAQ était au pouvoir...comment se fait-il alors que les experts du MEQ n’ont pas vu venir cette pénurie pendant toute cette période?
Et le personnel spécialisé, orthophonistes, psychopédagogues et travailleurs sociaux qui faisaient aussi partie de vos promesses en 2018, où sont-ils, M. Legault en 2022? Les élèves en difficultés d’apprentissage continuent d’occuper l’attention de l’enseignant qui doit délaisser les autres élèves alors que l’élève en question pourrait être rencontré par un spécialiste, et permettre à l’enseignant de poursuivre son cours normalement.
Enfin, pourquoi ne pas profiter de l’expertise des conseillers pédagogiques pour leur confier le mandat d’aller rencontrer les cégépiens pour faire le promotion de la profession d’enseignant? Ça fait des décennies qu’on le clame partout, l’enseignement n’est pas assez valorisé dans notre société. Il est plus que temps que la profession d’enseignant retrouve ses lettres de noblesse d’antan?
Henri Marineau, enseignant du secondaire à la retraite, Québec
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