Faut-il prendre le maquis contre le théo-populisme?

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Quel texte! Quel courage!



Une obsession ? Non, chronique d’un désastre philosophie : le salafisme triomphant dans le pays. Jupe courte condamnée dans une université d’Oran, avec un recteur rétrograde qui soutient un agent de sécurité contre une candidate par une fatwa sur la « décence ».


Impensable il y a quelques décennies, pensable hier et avant-hier parce que même un recteur pense en binaire Hallal/ Haram en Algérie. Mais ce n’est pas l’unique cas de la pensée unique au nom du Dieu unique.


Les salafistes algériens sont devenus plus malsains, plus rampants face au pouvoir mais plus sournois pour s’asseoir dans les têtes des gens. Anecdote : certains à Oran surveillent avec patience les enquêtes comodo/incomodo dans les mairies pour faire campagne contre les commerces qui ne leur plaisent pas. Une autre méthode est celle de l’achat des signatures pour des pétitions qui iront faire pression sur un chef de Daïra pour fermer un débit de boissons.


L’alliance est même consommée entre trafiquant de Kif et salafistes contre le vin. On ferme les bars, le commerce d’alcool reste dans l’ombre de l’informel et profite aux maffieux et les grossistes du Kif sourient heureux.


Le salafisme se sent bien, mieux, confiant : refus de se lever pour l’hymne et le drapeau mais en mangeant le pain de ce pays, en usant de ses routes, son pétrole, son électricité et ses produits subventionnés et ses toilettes.


La tumeur poilue a pénétré les rites algériens, les habits, la langue, le calendrier, le teint et l’hygiène des dents. Le temps est prière, il n’est plus ponctualité. La promesse est un « inchallah », pas parole tenue. Le but de la vie est la mort, pas la vie.


Le salafisme se porte bien. Encouragé par un régime malade et affaibli et lâche, couvert par la « réconciliation » sur notre dos et porté par un le deal haineux Bouteflika/FIS. Cela nous encercle, nous attaque, nous juge. Procès, tribunaux et effets de meute sur les différents.


Les techniques ? Connues. La culpabilisation des élites progressistes et leur inculpation comme sionistes, profrançaises, harkis et anti-islam.


En second, les modèles : les femmes Echourouk sont toutes voilées, avec une seule cheveux au vent pour en démontrer le cas minoritaire. Les chanteurs de raï « repentis », les joueurs de foot priant les fesses en l’air, les animatrices vedettes qui racontent leurs extases religieuses.


En trois : l’islamisation de l’autorité : les cheikhs et imams sont présentés comme source de législation et de décisions. Ils décident de intérêts bancaires, des prêts, des actes et se posent en contre-pouvoir puis en pouvoir réel contre-pouvoir formel séculaire. C’est le binaire Hallal/Haram. La « croisadisation » de l’occident « antimusulman » et l’obsession juive vue partout, surtout, dans tout.


La promotion du modèle islamiste dans les modes, les rites, le sexe, le célibat, le mariage et le courrier de lecteurs. L’inquisition permanente contre toute élite qui essaye de s’affirmer hors du champ islamiste.


L’intellectuel « dissident » au modèle barbu est attaqué dans sa vie, ses œuvres, accusé, jugé et pendu par TV islamiste et journaux….etc. Et, surtout, un effet écran, au nom d’Allah, sur tout ce qui important : corruption, vols, gouvernance, compétence, compétitivité internationale, travail…etc


Vomir. Se lever le matin dans ce beau pays pour voir que le FIS gagne, que les morts sont des imbéciles et les martyrs des arnaqués majeurs. Lire un peu des mots affaiblis. Voir le pays voilé, nikabisé, harcelé, soumis et transformé en police de surveillance des cuisses des femmes, par des gynécologues amateurs et des prêches moyenâgeux et honteux.


On ne peut plus assister aujourd’hui à un rite de mort ou de noces sans voir la peste salafiste y mettre le doigt et la langue. Polluer nos airs et nos terres, nos assiéger par l’odeur de la décomposition.


Ô pays aimé, tu ne mérites ni nos corps, ni ces gens, ni ce régime et ses lâches : désert tu aurais vécu de mimer silencieusement l’éternité, face au ciel, au lieu de porter nos pourrissements. Il faut prendre encore le maquis pour te décoloniser?


K.D.



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