GRAND REMPLACEMENT

Faut-il encore prendre le nationalisme de la CAQ au sérieux?

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Le vernis bleu de la CAQ craque de partout


Il y a presque deux ans, la CAQ remportait les élections en misant sur le sentiment nationaliste des Québécois.


Au programme : laïcité, réaffirmation du français, recherche de nouveaux pouvoirs et réduction de l’immigration.


Sur certains dossiers, la CAQ a livré la marchandise. La loi 21, qui a marqué une grande étape sur le chemin de la laïcité, est une vraie victoire collective. Elle rappelle la différence vitale du Québec par rapport au Canada et son aspiration légitime à se soustraire au multiculturalisme fédéral.


Laïcité


De même, au cœur de la pandémie, François Legault s’est présenté sans l’ombre d’un doute comme notre chef national, alors que Justin Trudeau, loin, à Ottawa, semblait hagard, distribuant des chèques au hasard, et s’empêtrant avec WE dans un scandale aussi révoltant que pathétique.


N’oublions pas non plus qu’au moment des manifestations de juin, François Legault a refusé d’accuser le Québec de racisme systémique. Il a résisté à la tempête.


Cela dit, la CAQ est une coalition, et son aile venue du PLQ commence à peser lourd dans la balance.


On le voit sur la question de l’immigration. Malgré la pandémie et l’effondrement en direct du mythe de la pénurie de main-d’œuvre, Nadine Girault, la ministre de l’Immigration, annonçait lundi qu’elle n’entendait pas baisser nos seuils d’immigration, pourtant démesurés, endossant par là ceux fixés par le régime libéral.


Elle refuse même la francisation obligatoire des immigrés, comme si le français, au Québec, était optionnel.


On aurait envie de répondre : c’est une bonne chose de se dire nationaliste, c’est encore mieux de l’être quand ça compte vraiment.








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Le Québec ne parvient pas à intégrer ses immigrés, comme en témoigne notamment leur comportement électoral. Sur le plan politique, culturel et symbolique, ils s’intègrent globalement à la minorité anglaise davantage qu’à la majorité francophone. Les Québécois francophones deviennent étrangers chez eux.


Les députés caquistes de Montréal et de Laval devraient être les premiers conscients de cette situation : ils sont en sursis électoral.


Cette décision est encore plus effarante quand on pense aux récentes données de l’OQLF confirmant l’anglicisation du marché du travail à Montréal, et cela non pas à cause de la mondialisation, mais parce que l’anglais devient dans la métropole la véritable langue commune au quotidien.


Il fallait pourtant s’y attendre : l’éjection de Simon Jolin-Barrette du ministère de l’Immigration était sans ambiguïté. Le gouvernement Legault voulait revenir à la tranquillité gestionnaire d’une politique collectivement suicidaire, mais censée plaire aux gens d’affaires. Les seuils d’immigration redeviennent un dogme.


Français


La langue française est le noyau existentiel de notre personnalité collective. C’est à partir d’elle que, d’une époque à l’autre, nous nous déployons en nous réinventant sans cesse tout en demeurant fidèles à l’essentiel de ce que nous sommes.


Simon Jolin-Barrette promet une politique linguistique ambitieuse et vient de réclamer l’application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale.


Mais est-il conscient que son gouvernement lui tire dans les jambes et rend les conditions de la francisation presque impossibles ?




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