À la demande générale, revenons à nos moutons habituels sans toutefois laisser tomber l’humour: rêvons autour du Bloc, du pays et du fantasme olympique...
Et tant pis si ça choque le reste du pays, tout ce qu’on attend du Canada, c’est moins une appartenance, sentimentale ou réelle, que 20 milliards $ versés chaque année dans le fonds général du revenu...
Fantasme
Toujours prêts à monter dans une montgolfière, les nationalistes québécois se sont naturellement délectés de la farce mise en ligne par le Bloc québécois montrant une athlète olympique sur le podium, drapée dans le fleur de lysé. Des Canadiens se sont mis en colère! Quelle bande de ploucs! Incapables d’apprécier ce travestissement de la réalité!
C’est à la fois drôle et dramatique: parce que c’est tout ce qu’il reste: le fantasme. D’un chef intérimaire à l’autre, le Bloc n’a d’ailleurs lui-même plus autre chose à se mettre sous la dent.
Mais on joue le jeu. On continue à nier la réalité. À faire comme si le pays était encore possible avec un Bloc dans le rôle du Titanic, un PQ étêté pour une énième fois et des syndicats cramponnés aux manettes du OUI...
Ça permet de ne pas parler des sources de l’impasse. Surtout dans les salons progressistes où l’on croit connaître le Québec.
La colère des électeurs n’est pourtant pas celle du Forum social mondial et des habitués des plateaux de télé.
Le no-fault institutionnalisé, l’omniprésence de l’État, l’alourdissement de la bureaucratie et du fardeau fiscal, le sentiment que le partage de la richesse ne sert pas du tout la classe moyenne, mais les planqués assis sur un trône de congés accumulés...
Une justice de pauvres, une éducation médiocre, des urgences bouchonnées, des policiers déshonorants, des villes congestionnées, des autobus vides, des centaines de millions dans la cimenterie des incompétents...
Du vin trop cher, l’électricité trop chère... Et des bonis versés chaque année à des employés assis sur un monopole; tout ça fout le peuple en rogne...
L’Histoire...
Des infrastructures qui tombent sans faire le moindre coupable, des tricheurs pensionnés, des gestionnaires de l’absentéisme, des millionnaires subventionnés, des projets informatiques aboutissant dans un cul-de-sac, des traversiers en rade ou en grève... Tout ça fait chaque jour plus mal que les défauts de la Confédération...
On peut y croire, au pays, ce n’est pas interdit, mais le Québec ne refera pas le débat sur l’indépendance; il l’a déjà fait. Un peuple ne peut pas être mobilisé à répétition, il finit par préférer une autre parade, celle d’hier... Il rate ses rendez-vous avec l’histoire même si le nombre lui assurait une victoire écrasante...
Un pays? Pour des taxes et des impôts de plus? On voit d’ici la curée des habitués du Trésor public. L’Histoire, j’imagine, finira bien par régler son compte à cet État soi-disant national, toujours plus exigeant envers les autres qu’envers lui-même. C’est une question de temps.
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