WASHINGTON -- Voici un cas évident de «faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais». Tellement évident, en fait, qu'on se demande qui a bien pu penser à celle-là à la Maison Blanche.
Le Washington Post rapporte que le président Noursultan Nazarbayev du Kazakhstan sera bientôt reçu à la Maison Blanche et qu'on lui fera même l'honneur supplémentaire d'une visite au domaine de la famille Bush dans le Maine.
À l'ambassade du Kazakhstan à Washington, on a déjà préparé un monument qui sera dévoilé par le président pour commémorer sa visite.
Le président Nazarbayev a une conception, disons, efficace de la démocratie. Il gagne ses élections en emprisonnant les chefs des partis d'opposition, en muselant la presse et en faisant assassiner ses opposants.
La corruption et le népotisme règnent dans son pays, l'une de ses filles dirige tous les médias d'État, une autre est mariée au Ministre de la Construction.
Mais le Kazakhstan a du pétrole et l'administration Bush le considère donc comme une source de stabilité dans son pays et dans la région. Ça ne vous rappelle pas quelque chose? Ne fut-il pas un temps où Saddam Hussein était considéré par les États-Unis comme un dictateur, certes, mais dont on s'accommodait parce qu'il avait du pétrole et qu'il était une source de stabilité dans la région?
C'est souvent ce qui arrive dans les deux dernières années d'une présidence. À un moment donné, les contradictions reviennent à la surface et il y a un prix à payer.
La visite du président du Kazakhstan ne va pas changer l'idée que se font les Américains du président Bush, mais pour la communauté internationale, c'est un signal de plus montrant que cette administration ne sait plus trop où elle va sur les questions internationales.
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