Les tensions sociales n’en finissent plus en France. Entre la révolte des Gilets Jaunes, le profond rejet de l’immigration extra-européenne par les Français et les multiples mouvements de contestation plus classiques, Emmanuel Macron semble s’entêter et n’a d’autre choix que d’empêcher le peuple de s’exprimer.
Polémia
La France est devenue un salmigondis ingouvernable composé de communautés et d’intérêts opposés prêts à s’affronter.
Pour contenir ces conflits potentiels qui couvent, on interdit toutes expressions susceptibles de mettre le feu au pays : les lois Pleven (1972) et Gayssot (1990) complétées par le vote des députés du 3 décembre 2019 assimilant l’antisionisme à l’antisémitisme, interdisent la liberté de s’exprimer pour maintenir un semblant de cohésion et soi-disant éviter le pire.
Cette loi du 3 décembre est d’ailleurs une « avancée » vers un verrouillage encore plus redoutable du débat puisqu’en suivant sa logique, au nom de l’antiracisme protégeant les noirs on ne devrait plus critiquer l’Afrique, au nom de l’anti-homophobie on ne devrait plus combattre la PMA et la GPA, au nom de l’anti-misogynie on ne devrait pas s’opposer à l’avortement et enfin,au nom de la non discrimination anti-migrants on ne devrait plus pouvoir contester les politiques pro-immigrationnistes !
Nos censeurs devraient d’ailleurs envisager de faire voter une loi tendant à poursuivre pour incitation à la haine toute tentative visant à faire annuler les lois Pleven et Gayssot : verrouiller à double tour, c’est plus sûr !
Mais quelle sera l’efficacité de cette censure tout azimut ? Est-ce que camoufler une difficulté permet de la faire disparaître ?
Est-ce qu’une absence de solution finit toujours par résoudre les problèmes comme le prétendait, après Queuille, Jacques Chirac, qualifié avec humour et justesse par le Canard Enchaîné de « Lézard premier »… allusion à son goût pour la paresse et pour les arts primitifs rebaptisés « premier » pour être politiquement correct… à défaut d’être.
Par exemple, les accords de Munich de 1938 où, par manque de réalisme et d’imagination, les démocraties ont abdiqué devant Hitler, nous ont conduits à la guerre : « Vous avez eu à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre » Winston Churchill.
Malgré la censure et la répression, la dictature communiste de l’URSS qui a résisté plus de 70 ans a fini par tomber comme tombera la dictature chinoise.
Après 50 ans d’impéritie et d’impuissance des gouvernants qui nous ont conduits sur la pente des pays « immergeant », les gilets jaunes ont imposé au grand jour toutes les impasses qui se présentent à nous.
Concernant le 5 décembre 2019, deux tiers des Français sont favorables au mouvement national de protestation, alors que dans la même proportion ils soutiennent la réforme des retraites. Cette apparente contradiction souligne qu’un tiers des Français défavorables à la loi sur les retraites sont rejoints par un tiers de Français qui en ont « ras le bol ».
La sous-France des valeureux gilets jaunes ; les patriotes pourfendeurs de l’A-France peuplée de tous ceux qui n’aiment pas notre pays, des mondialistes aux Français de papiers ; les Français qui ne veulent pas voir remettre en cause les termes du contrat qu’ils ont signé au début de leur carrière… cette convergence des colères pourrait fort bien démontrer que rien ne sert d’interdire la liberté d’exprimer les réalités : la Vérité est, un jour ou l’autre, plus forte que le mensonge, par la force des choses, car elle seule peut résoudre les problèmes.
Et ceux qui, pour mieux camoufler leur impuissance et leur lâcheté, ont cru qu’il valait mieux le bâillon plutôt que l’explosion, tous ces curieux ectoplasmes rejoindront la cohorte piteuse des imposteurs de l’Histoire.
Pierre Lours
04/12/2019