Ayas*Raouf - Lettres: Décembre 2004 - À lire le texte de Louise Laurin, on constate que son rejet féroce de l'enseignement religieux dans les écoles ne l'empêche pas de demander l'instauration d'un programme d'enseignement culturel des religions commun à tous les élèves. Est-ce pour perpétuer la confusion et, encore une fois, faire accepter moins de contenu religieux tout en espérant qu'un tel programme demeure vague et adopte une approche critique des religions?
Si Mme Laurin ne partage pas l'opinion selon laquelle la religion catholique fait partie de l'identité québécoise et la qualifie de «conception passéiste», eh ! bien, elle se trompe grandement. Refuser le passé et vouloir s'en débarrasser à tout prix est acceptable pour elle, ainsi que pour sa coalition de 50 organisations. Ceci n'est pas acceptable pour les 90 % de catholiques dans cette province qui ont désiré à 80 % le maintien de la religion dans leurs écoles. Elle rejette leur choix en disant «qu'il ne faudrait toutefois pas en conclure que c'est la préférence absolue des parents». Attitude méprisante et opinion biaisée qui frise le fanatisme antireligieux et qui infantilise la volonté de 80 % des parents qui désireraient donner ce qu'il y a de meilleur à leurs enfants.
Veut-on imposer la Charte des droits «à la lettre», sans tenir compte du droit de la majorité ? Est-elle devenue le nouveau «droit divin», instauré depuis 20 ans et qu'on voudra plus tard abattre quand il ne fera plus notre affaire ? J'ai lu l'opinion de l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, j'ai relu les positions de Claude Ryan sur le sujet et j'ai trouvé chez eux un argumentaire bien plus profond et bien plus étoffé.
La religion n'est pas un carcan dont il faut se défaire à tout prix. Elle demeurera cet instrument humain -- et divin -- qui aidera la société à réfléchir, à vivre et à avancer. Ne privons pas nos jeunes de cet outil précieux que nos parents et ancêtres ont voulu et pour lequel ils ont lutté. Trouvons une solution équitable pour le choix des minorités mais n'imposons pas l'ignorance et la confusion à la majorité de nos jeunes au nom du respect de la Charte. La clause dérogatoire est prévue pour faire respecter la Charte; utilisons-la. La loi est faite pour les hommes et non les hommes pour la loi. Être laïc ne signifie pas être antireligieux.
Si nous sommes un peuple fier, soyons fiers aussi de notre religion et ne la cachons pas. L'idéal chrétien a fait avancer toute une civilisation et mérite d'être enseigné.
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