Et si le G20 nous incitait à la révolution !

L'un des thèmes du G-20 de Toronto sera la "reprise en cours"

G-8, G-20 - juin 2010 - manifestations et dérives policières


Depuis des mois, on prépare ce fameux G20 de Toronto. De longs
branle-bas pour ces "G" : un peu pour préparer le contenu, mais surtout
pour préparer l'accueil des "invités". Hôtel, sécurité, réception (s) des
médias... un peu comme les Olympiques... les Olympiques du capitalisme.
Par contre, ces "G" ne se produisent pas à tous les quatre ans, chaque
année c'est la grande fête.
[La facture de la sécurité pour les seize jours des Jeux de Vancouver s'est
élevé à un milliard->http://www.ledevoir.com/politique/canada/233185/jeux-olympiques-de-vancouver-la-securite-coutera-un-milliard] [1] et celle
pour les trois jours des Olympiques du capitalisme la dépasse [2].

Lorsqu'on parle de préparation, il ne faut pas oublier la mise au diapason
du message médiatique. Pendant les semaines qui précèdent, on nous martèle
déjà le discours final. G7, G8, G20, de gros partys qui nous font du grand
spectacle. C'est le grand jeu médiatique.
Des rencontres de grands (!) capitalistes qui décident comment doit
fonctionner le monde pour que le « marché » soit en santé, que la «
croissance » continue éternellement de croître et que le saint-profit
vienne enfler les portes-feuilles déjà obèses de ceux qui ont tout.
Les "G" ne sont pas l'endroit ou se prennent les "décisions". Ces
rencontres servent plutôt à livrer le message. Tout le monde s'entend pour
dire que les décisions sont prises bien avant la rencontre théâtrale.
Ces "G" sont sûrement "influencer" (pour ne pas dire "diriger") par les
décisions prises par les groupes du genre "Bilderberg" [3] [Commission Trilatérale, Council on
Foreign Relations (CFR)->http://www.legrandsoir.info/Bilderberg-vous-connaissez-Je-crois-que-vous-devriez.html], Société Fabienne…
Les coulisses du pouvoir...
Lorsque nous voyons cette magnifique photo de famille à la sortie des G20
(l'an dernier on a dû la reprendre, Harper était parti pisser et à la
reprise c'est Berlusconi qui était parti draguer), voyons-nous vraiment les
"décideurs" ou si nous ne voyons que les "exécutants" ?

Ces grands élus sont-ils des petits capos zélés qui sont au service des
parrains qui "aident" un peu à les faire élire ? ([NICOLAS SARKOZY : Si je
suis aujourd'hui président, je le dois en partie aux conseils, à l'amitié
et à la fidélité de Paul Desmarais->http://www.sarkozynicolas.com/nicolas-sarkozy-si-je-suis-aujourd%E2%80%99hui-president-je-le-dois-en-partie-aux-conseils-a-l%E2%80%99amitie-et-a-la-fidelite-de-paul-desmarais/]) [4]

Ces « riches » "conseillers" qui aident et qu'on ne voit pas beaucoup. Eux
qui vivent dans leurs tours, sur leurs Yachts ou dans leurs "Seigneuries de
Sagard".
Bien difficile de savoir qui détient vraiment le pouvoir sur le monde, mais
force est de constater que le monde est sous contrôle capitaliste.
La disparition du bloc de l'Est a laissé toute la place au capitalisme
sauvage. Le néolibéralisme s'est développé sans contraintes et sans
opposition. Depuis la chute du mur, l'exploitation de notre mère "La
Terre" (comme dit Evo Morales) et de ses habitants dont nous faisons
partie, s'est accentuée de façon exponentielle.
Le monde est à la dérive et le monde courre à sa perte. La surconsommation
entraîne une surexploitation des ressources qui engendre, en bonne partie,
le réchauffement du climat. Nous constatons ces changements climatiques
ainsi que l'épuisement des ressources et la dégradation incroyable de
l'environnement. Tout ça pour satisfaire cette surconsommation qui
favorise, en bout de ligne, la concentration de la richesse, l'injustice
sociale et le saccage environnemental.
Les "G" ne sont pas des rencontres où l'on discute de comment "sauver" les
Humains ou notre mère "La Terre", mais servent uniquement à peaufiner le
système d'exploitation afin de rendre grâce à l'église économique et
satisfaire les demandes du dieu "Marché".
Pour les "G", c'est l'économie avant tout. L'Humain et l'environnement ne
sont que des désagréments avec lesquels il faut bien composer. On élabore
des "stratégies" pour les "utiliser" comme outils afin de les
"rentabiliser".
Rentabiliser l'Humain
Ces représentants de la richesse extrême vont nous faire tout un cirque
pour nous dire que nous n'avons plus les moyens de bien vivre et que nous
devons nous soumettre à ces régimes d'austérité [pour « sauver », le
saint-dollar, le saint-euro->http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/international/201005/09/01-4278738-1000-milliards-pour-sauver-leuro.php] [5] ou
le divin Marché.

L'un des thèmes du G-20 de Toronto sera la "reprise en cours".
La "reprise", un beau terme pour parler de l'amélioration des profits. La
"reprise" ne se fait pas sentir dans les conditions d'emploi, ni dans les
revendications syndicales, ni dans les salaires de la classe très moyenne,
ni dans les services offerts à la population, ni dans les soins de santé,
ni dans l'éducation. Nulle part il n'y a "reprise" sauf pour l'industrie
de la mort et pour la « croissance » éternelle des profits de quelques-uns.
Une dite "reprise" qui suit cette dite "crise économique". Une crise
économique virtuelle qui a été créée pour faciliter les mises à pied, les
diminutions de salaire, l'abandon des avantages sociaux et qui a permis de
mettre à jour la technologie des entreprises afin de maximiser les
bénéfices. La crise a permis d'améliorer l'exploitation industrielle en
réduisant les coûts (les maudits salaires) afin de maximiser les profits et
ainsi accentuer concentration de la richesse.
Lorsqu'on parle de créer de la richesse, il s'agit, bien entendu, de la
richesse des riches. [Le citoyen "ordinaire" de la classe moyenne et des
sans-revenus s'appauvrit constamment->http://www.ledevoir.com/societe/143198/les-riches-sont-plus-riches-les-pauvres-plus-pauvres] [6]. On crée toujours que de la
richesse pour les riches.
On devrait peut-être créer du « partage » et non de la "richesse".
Croyez-vous qu'au G20 on va discuter "partage", c'est-à-dire, augmentation
de « l'impôt » des riches, taxes pour les grosses transactions bancaires,
abolition des paradis fiscaux ?
NON.
On va parler de "croissance". On sortira le terme "durable" pour faire
"vert" et en plus, "équilibrée" pour faire sérieux et pour bien nous
endormir.
La croissance, toujours la croissance. C'est ce qui nous détruit. Et on
nous sort le durable et l'équilibré. On possède l'art du mot et comme nous
avons du journalisme de mots, l'affaire est dans le sac. La honteuse
exploitation du monde peut se poursuivre.
Regardons bien tous ces sourires lors de la photo de famille. On ne peut
même pas se douter que Haïti survit dans ses excréments et que plus d'un
milliard d'Êtres Humains ne mangent pas à leur faim, ni ne peuvent boire
une eau de qualité, ni ne peuvent se laver, ni ne peuvent se faire soigner.
Un milliard qui ne peut même pas chier dans une toilette.
Ces grands G20...
Lorsqu'on voit le faste de ces rencontres et la pauvreté qui sévit
ça donne le goût, non pas de la révolution, mais de la révolte. Parce que
ces rencontres ne sont pas pour trouver des solutions à la souffrance, mais
sont uniquement pour trouver comment mieux exploiter la misère pour obtenir
une "croissance durable".
Il serait temps que nous vivions une révolution. Mais comment faire la
révolution ? Une question que je suis bien incapable de répondre.
Notre mère "La Terre" s'épuise pour un petit groupe de personnes qui
vivent dans la surabondance (nous, les bienheureuses personnes des pays
"développés". Développés par l'exploitation du tiers monde, de l'Afrique
et de l'Amérique du Sud).
Nous possédons une technologie incroyable pour faire des miracles et pour
soulager la soif, la faim et la souffrance. [ Cette technologie sert à tuer
(militaire)->http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=5675] [7], et à exploiter
(industrie capitaliste). Cette technologie qui pourrait être mise au
service de l'Humanité ne sert qu'à concentrer la richesse.
La technologie est au service du profit. Il faudrait une révolution pour
mettre la technologie au service de l'Être Humain.
Si les 1531 MILLIARDS dépensés annuellement pour le militaire étaient mis
au service de l'Humanitaire, la faim et la souffrance seraient endiguées en
grande partie sinon en totalité. Imaginez qu'à chaque minute on dépense 3
millions pour soulager...
On nous dit que nous n'avons pas "les moyens" !
Voyons, nous dépensons 3 millions à la minute pour aller tuer. Les moyens
nous les avons amplement.
Nous constatons que le [fossé entre la richesse honteuse et la pauvreté
scandaleuse se creuse constamment et avec encore plus d'ardeur->http://www.retraites-enjeux-debats.org/IMG/pdf/Combien_de_pauvres_pour_faire_un_riche.pdf] [8].
Les prédateurs économiques sont
insatiables. ([Exxon 45 MILLIARDS de profit NET en pleine crise
"économique", Shell, 26G $ ; Chevron, 24G $ ; Walmart, 13G $ ; Procter &
Gamble, 12G $->http://www.graphseo.net/classement-fortune-des-100-plus-grandes-entreprises-aux-usa/], etc... [9]
La dégradation flagrante des conditions de vie

La technologie fantastique

Les inégalités incroyables

Le manque flagrant de volonté à vouloir corriger la situation
***
Ces quelques observations suffisent à vouloir une révolution.
Il faut que le système économique soit mis au service de l'Être Humain et
cesse de servir l'église du capitalisme.
Cette église ne répond pas aux besoins Humains. Cette église n'apporte
aucune solution et est même la source de nos plus grands problèmes
(environnement, énergie, ressources, injustice sociale).
Observons bien le G20 qui vient. On nous parlera de « croissance » pour
les riches et de régime minceur pour le reste. Aucune solution ne sera
envisagée pour rendre le monde plus Humain. Le mieux que l'on puisse
espérer de cette comédie tragique, c'est qu'elle nous incite à faire des
pas révolutionnaires.
Quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ?
Serge Charbonneau
Québec
[1] Jeux olympiques de Vancouver - La sécurité coûtera un milliard
http://www.ledevoir.com/politique/c...
[2] G8 et G20 : la facture s'élève à plus de 1,1 milliard
http://www.cyberpresse.ca/actualite...
[3] Bilderberg, vous connaissez ?
http://www.vigile.net/Bilderberg-vo...
[4] NICOLAS SARKOZY : Si je suis aujourd'hui président, je le dois en
partie aux conseils, à l'amitié et à la fidélité de Paul Desmarais
http://www.sarkozynicolas.com/nicol...
Sarkozy décore Desmarais, son riche et discret ami canadien
http://www.rue89.com/rue-des-erable...
[5] 1000 milliards pour sauver l'euro
http://lapresseaffaires.cyberpresse...
[6] Les riches sont plus riches, les pauvres plus pauvres
http://www.ledevoir.com/societe/143...
[7] Réarmer le Canada aux dépends du développement humain
http://www.mondialisation.ca/index....
[8] Combien de pauvres pour faire un riche ?
http://www.retraites-enjeux-debats....
[9] Classement Fortune des 100 plus grandes entreprises
http://www.graphseo.net/classement-...


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    19 juin 2010

    Merci M. Charbonneau pour cet autre article qui démystifie, noir sur blanc, ce système économique que les grands chantres du capitalisme nous présentent comme la bouée de sauvetage de l'humanité. Demander à ce système de transformer les profits qu'il génère en solidarité sociale est aussi impensable que de demander à une sangsue de donner de son sang. Le système vit du "profit" qu'il tire des autres comme la "sangsue" vit du sang qu'elle absorbe des vertébrés. Toute tentative d'en couvrir la réalité devient une mascarade qui résiste de moins en moins aux faits d'une humanité de plus en plus soumise à des oligarchies toujours plus affamées de profits ou de butins à dérober.
    N'a-t-on pas plubliciser, il y a moins d'une semaine, que le sol de l'Afghanistan était riche en minerais de grande valeur? Cela, évidemment, pour mieux vendre cette guerre aux populations des pays belligérants? Ça m'a fait penser aux bandits des Westerns hollywoodiens qui s'acharnaient à identifier les banques où les coffres de sécurité contenant les plus gros butins de manière à aller s'en emparer. En est-on arriver à penser que les populations ont ce même instincts de prédateurs que ceux des oligarchies pour leur faire miroiter cette richesse comme justification supplémentaire de la présence de nos soldats dans cette guerre. De quoi nous faire réfléchir.