Pour en arriver à cette question, il a d’abord fallu que je me calme. En effet, deux évènements m’avaient incitée à sortir de mes gonds.
D’abord, j’ai vu dimanche - par pur hasard je le jure – Pauline Marois se faire « interviewer » - un bien grand mot en ce qui concerne les manœuvres de ces Lapierre et Larocque qui, j’imagine, en nommant ainsi leur émission politique du dimanche sur TVA, se donnent une mission de « durs ». « Tenter de cuisiner » serait une expression plus juste! Et peut-être le font-ils avec tous ceux qu’ils « interviewent », je leur donne le bénéfice du doute. Je les ai donc vus et entendus assaillir la chef du PQ de questions-pièges, toutes plus clichés les unes que les autres, questions ponctuées par le petit sourire en coin satisfait de Larocque d’une part et les yeux exorbités de Lapierre à côté, pour lui faire reconnaître que, comme qui dirait « son soufflé ne lève pas » , que ses troupes la renient, que ses députés la critiquent, qu’elle était menacée d’en perdre quelques-uns, que Legault et Facal l'avaient discartée en même temps que la Souveraineté... Avouez, avouez... Et que Power-Québec allait, c’est sûr, nuire à elle et à ses troupes et favoriser les libéraux et qu’elle était sûrement très inquiète! VOUS ÊTES INQUIÈTE, AVEZ-VOUS COMPRIS? Voire même compétitifs entre eux, ils lui coupaient la parole, nullement intéressés ni l’un ni l’autre par ce qu’elle pouvait bien avoir à leur répondre. UNE FARCE grossière, ou machiste ou téléguidée... Je l’ignore. Mais elle n’a perdu ni son calme, ni sa politesse ni sa dignité devant ces « tireux d’roches » . C’est plutôt Lapierre qui perdait le sien comme souvent.
Et, deuxième événement, ce matin, je lis - et je vois, photo-séduction à l’appui - que François Legault séduit le Québec! - selon un sondage Léger. Et oui, paraît-il que la moitié de la population - ou presque – serait derrière lui et que la moitié des souverainistes - ou presque - l’appuierait s’il renonçait à la souveraineté!!! Et bien! De là à vous présenter le prochain Premier ministre fédéraliste du Québec - un autre pré-fabriqué? – il n’y a qu’un souffle dans votre cou. Si je me permettais d’être parano, je demanderais s’il ne s’est pas pointé à Sagard récemment! Mais non : le milieu des affaires de Montréal suffit j’imagine. Et l’article est venu jeter de la lumière sur l’entrevue de la veille à laquelle d’ailleurs le Journal de Montréal réfère. Il est poussé par qui Legault? De quel côté viendront ses appuis financiers? À moins que je sois complètement dans le champ et qu’il y ait, entre tous ces ex et les autres, collusion plutôt que collision? Si ça présageait l’union de nos forces? Une bonne bouillabaisse!
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Mais, comme je l’ai dit, je me suis calmée. Et la question en titre m’est venue. Et après? Si c’était une bonne chose? Toute la gamme des allégeances y serait clairement en place sur l’échiquier du prochain scrutin, avec peut-être moins de masques qu’à l’accoutumée : la gauche/gauche, la gauche, le Centre, la droite et la droite/droite... Et ces messieurs, Legault, Facal, Couillard, Legault-grand-prix, Bouchard et co - y avait-il une femme à cette rencontre chez M. Legault, à part celles prévues pour le service? – ces messieurs, dis-je, seraient assez rapidement forcés de se commettre. Ceux qui prétendaient être souverainistes l’ont-ils jamais été? N’ont-ils pas plutôt été que des opportunistes comme ils s’apprêtent peut-être à l’être encore? Chassez le naturel...
Et nous verrons par la même occasion à quelle véritable enseigne les Québécois se logent. Que du pain et des jeux et au diable l’identité, l’Etre et l'eau bénite? Un Québec moulé sur ses soi-disant si riches voisins ou un Québec à sa propre image et mesure jusqu’ici inspirées et inspirantes en bien des domaines? Que de la marchandise à vendre au plus offrant? Ou quelque chose comme un grand peuple? On verra.
Finalement, l’idée me plaît. Rien comme la clarté en toute chose. Peut-être finalement Stéphane Dion et Boileau (!) ont-ils raison. Faisons un choix clair ou devenons officiellement des pantins et assumons-le. Nos descendants n’auront pas mémoire de ce qu’ils auront perdu d’inimitable. Et d’estimable.