Depuis deux semaines, on parle du discours inaugural de Jean Charest. Dans cette liste de promesses, il y a plusieurs mesures concernant l’éducation. Des mesures ayant pu être annoncées par un directeur de commission scolaire plutôt que par un premier ministre novateur.
Un élément du discours m’a titillé, soit « l’ambitieux » projet de rendre toutes les classes de 6e année francophones « bilingues » cela existe déjà à petite échelle. Les enfants y étudiant sont soigneusement sélectionnés : ils ont d’excellentes notes et n’accusent aucun retard scolaire. Je ne suis pas contre le projet de la 6e année bilingue, comprenons-nous bien. Par contre, quelques interrogations restent encore en suspend. Par exemple, qu’est-ce que le gouvernement compte faire pour les enfants ayant des difficultés d’apprentissage ou encore pour ceux ne maîtrisant pas assez la langue française. Prenons en considération les enfants immigrants, fréquentant les classes d’accueil, qui ne font pas d’anglais langue seconde durant le temps qu’ils y passent, car il est prouvé qu’apprendre deux langues en même temps donne de moins bons résultats. De plus, où trouverons-nous les profs nécessaires ? Nous pouvons voir, au Canada anglais que la popularité des classes d’immersion donne souvent lieu à des classes données par des enseignants qui maîtrisent à peine la langue qu’ils enseignent. Est-ce que la situation sera pareille ici ?
Il est étrange qu'on s'inquiète pour les"pauvres enfants qui ne maîtrisent pas l'anglais." Est-ce que tous les enfants du Québec ont un besoin vital de l’anglais, au détriment d’une bonne maîtrise de l’histoire ou des mathématiques ? Pourquoi les enfants se devraient d’être compétents dans une deuxième langue, alors qu’ils ont peine à maîtrisez la leur ? Il y a ici un calcul logique à faire : si on ajoute de l’anglais, il faut couper ailleurs. Où ? Quelle matière est présentement moins importante que l’anglais ?
Je rencontre quelques fois par année, dans le cadre de mon travail, des adultes nés sur l’île de Montréal. Des gens qui ont étudié dans les commissions scolaires anglophones du Québec, qui se vantent pourtant de former des étudiants bilingues. Pourtant, lorsque certains perdrent leur emploi, ils viennent suivre une formation de francisation. Bien sûr, ils ne sont pas majoritaires, ces classes étant surtout destinées aux nouveaux-arrivant. Cela est surprenant, quand même qu’on ne parle jamais des lacunes de ces adultes en français. Eux qui sont nés et ont évolué au Québec, sans jamais maîtriser le français. Allez faire un tour dans les polyvalentes anglophones, tendez une oreille. Bien certainement, nous n’en sommes plus à l’époque où il était impossible de se faire servir en français chez LaBaie, pourtant, contrairement au mythe véhiculé, les anglophones du Québec ne sont pas tous bilingues.
Pourtant, personne ne s’en offusque, soi-disant parce que l’anglais est une langue internationale. Certes, mais n’est pas la langue officielle d’ici. On ne parle pas non plus dans le discours inaugural, des enfants de Montréal, anglophones, qui ne maîtrisent pas notre seule langue officielle. Le gouvernement libéral s’en inquiète-t-il? Ne sont-ils pas autant à plaindre que les francophones ? Est-ce deux poids deux mesures ? L’autre langue officielle du Canada se doit d’être connue par tous, mais pas celle de la province qu’il dirige ? Les unilinguistes anglophones sont-ils exclus des préoccupations? Il est vrai qu’une langue seconde est un outil important pour ceux qui le désirent, mais je suis totalement opposée à cette mesure si elle est offerte au détriment d’autres connaissances ou si elle est obligatoire pour tous ne prenant pas en considération les enfants ayant des besoins spéciaux. Je m’y oppose aussi si ce n’est pas assorti d’une classe d’immersion française obligatoire chez les jeunes anglophones de 6e année, car ce sont eux, qui en ont le plus besoin de maîtriser leur langue seconde, la langue officielle du Québec, le français.
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8 commentaires
Éric Messier Répondre
6 mars 2011Ceux qui ont voyagé un peu savent que l'anglais n'est pas si international que ça. 85% des Terriens ne le parlent pas.
J'étais en Ukraine, ça parlait ukrainien; en Rép. Tchèque, le tchèque; en Espagne, l'espagnol; en Grèce, le grec; en France, le français. ETC.
Et auriez-vous oublié qu'en regardant un peu vers le sud, on trouve 500 millions d'hispanophones. On n'en parle pas?
En outre, si vous vous inquiétez pour la mondialisation, apprenez le mandarin, ça, ça va vous être utile.
Ce gouvernement libéral continue de GIFLER la majorité francophone du Québec. Au vu et au su de tous.
Va-t-il falloir encore des bombes et des assassinats comme il y a 40 ans?
Après l'anglais en 1e année (âge 6 ans), il veut maintenant imposer une demi année d'anglais intensif en 6e année (âge 11 ans), favoriser le passage à l'école (passerelle) anglaise, couper dans la francisation des immigrants qui arrivent par pleins containers plus qu'on peut en prendre. ETC
ILS NOUS FONT UNE GUERRE QUI EST MAINTENANT "OUVERTE".
LEUR BUT: QU'ON DISPARAISSE ENFIN!
ALLONS-NOUS RÉAGIR?
Archives de Vigile Répondre
6 mars 2011@ Tania Longpré
Lu, cet après-midi, sur une affiche après une clôture devant une école élémentaire dans les Laurentides, tout près où je demeure, ceci: VOTRE ENFANT PEUT APPRENDRE "IN ENGLISH" À L"ÉCOLE ÉLÉMENTAIRE DE ... avec toutes les informations fournies. Pour moi, ce fut une giffle en plein visage! Ça ne fait que commencer les effets néfastes de la loi sur les écoles passerelles. Je vais prendre une photo de cette affiche ces jours-ci et la faire parvenir au site Vigile. Tout déboule ici au Québec avec ce gouvernement pourri de Sir James Charest et dire qu' il lui reste encore une couple d'années au pouvoir. Québécois, réveillez-vous stie!!! INDÉPENDANCE OU ASSIMILATION!
André Gignac pour un Québec indépendant, républicain et libre!
Archives de Vigile Répondre
6 mars 2011Une idée qui,il me semble n'a pas été suggérée.
En échange du 6 mois d'immersion en anglais,ne pourrais-t-on pas récupérer les heures d'enseignement de l'anglais entre la première et la sixième pour les consacrer au francais,à l'éducation physique,à l'histoire...???
Archives de Vigile Répondre
6 mars 2011Ouais au PQ ils ne sont plus dans la course. Alors en tant qu'indépendantiste pur et dur, pour être sur qu'ils ne prendront pas le pouvoir, je milite maintenant au PLQ. Comme ça je suis en accord avec mon raisonnement vaseux et le soir je peux me regarder dans le miroir en me disant que je suis vraiment quelqu'un de brillant qui a tout compris à la politique. Tiens ... je vais aller me noyer aussi, surement que ça va aider la cause !
Archives de Vigile Répondre
6 mars 2011D'accord avec O, pourquoi prendre une chance en votant pour les différents partis indépendantistes et ainsi diviser le vote risquant ainsi de remettre le PLQ au pouvoir.
Il est temps maintenant M.Gignac de se regrouper autour du PQ afin qu'il soit élu, on pourra par la suite se servir de cette locomotive pour faire avancer la cause du Pays, nous serons les wagons qui poussera le train dans la direction voulue. Le Parti Québécois n'aura pas de choix lorsqu'il sera élu, la population va lui pousser dans le dos également et tous les indépendantistes. On les lâchera pas.
Quand le pays sera un fait dans la population, car il l'est déjà en droit, les différentes politiques pourront se discuter dans des débats.
De toute façon, il ne reste qu'un seul parti fédéraliste au Québec, et nous allons l'envoyer aux oubliettes comme le PLC pour une dizaine d'années minimum.
Lise Pelletier, tous unis pour le pays du Québec
Archives de Vigile Répondre
5 mars 2011A.G. dit:"Les péquistes ne sont que des illusionnistes, des "bluffeux" qui ne réaliseront jamais l’indépendance du Québec"...
Sans doute... mais il faut se boucher le nez pour débarquer Durham/Charest!
Après, au moins ils joueront la mouche du coche auprès d'Ottawa, avec la "gouvernance souverainiste". Pour un mandat, ils voudront bien faire bonne figure en stoppant le massacre des ressources naturelles, de la corruption, de l'anglicisation, des PPP, du copinage médiatique, des délocalisations d'entreprises...
C'est un "time out". La population échaudée aura pris le temps de se mobiliser contre tout abus éventuel, voire de structurer une opposition plus indépendantiste le cas échéant. Il n'y a plus à tergiverser parce que le PLQ achève de réaliser le plan de Lord Durham. Trop de monde a perdu de vue son histoire. The Gazette ne l'a pas oubliée
Archives de Vigile Répondre
5 mars 2011@ Daniel Roy
Dans votre commentaire, vous dites ceci: ...même si je ne peux voter pour le Parti Indépendantiste afin de ne pas diviser les votes, c'est ce dernier qui a la solution : du français mûr à mûr, des garderies jusqu'à l'université, sans oublier les milieux de travail. L'anglais doit devenir une langue inutile etc.... fin de la citation. Restez avec le PQ, vous n'aurez même plus de tapis bientôt! Votre raisonnement me dépasse! Moi, je l'ai réglé le problème avec eux: j'ai fini de faire rire de moi depuis longtemps. Je ne vote plus pour eux depuis belle lurette. Les péquistes ne sont que des illusionnistes, des "bluffeux" qui ne réaliseront jamais l'indépendance du Québec; vous rêvez en couleur!
André Gignac pour un Québec indépendant et libre!
Archives de Vigile Répondre
5 mars 2011Vous écrivez : « Je m’y oppose aussi si ce n’est pas assorti d’une classe d’immersion française obligatoire chez les jeunes anglophones de 6e année, car ce sont eux, qui en ont le plus besoin de maîtriser leur langue seconde, la langue officielle du Québec, le français. »
Pourquoi est-ce que tout doit être symétrique en ce qui concerne l’anglais et le français au Québec. C’est ce genre de raisonnement qui fait que nous construisons deux mégahopitaux. Encore une fois, même si je ne peux voter pour le Parti indépendantiste afin de ne pas diviser les votes, c’est ce dernier qui a la solution : du français mur à mur, de la garderie jusqu’à l’université, sans oublié les milieux de travail. L’anglais doit devenir une langue inutile au Québec. Qu’elle serve à des usages personnels tels les voyages.
Incroyable, je lis tous les articles sur le sujet sur Vigile et cela confirme de plus en plus ce que j'ai écrit suite à l’article de M. Mario Beaulieu: "Ce que je remarque cependant, c’est qu’il y a beaucoup d’hésitation chez nos élites. Aussitôt que l’ennemi sort une nouvelle façon de nous assimiler, on analyse la proposition et on essaie de voir s’il n’y aurait pas de bons côtés à la mesure qui nous permettra de cesser le combat."
On dit, je suis d’accord avec l’immersion si …, en autant que …, etc. Le P.Q. est d’accord avec l’immersion, même M. Landry.
Tant et aussi longtemps qu’on perd de vue l’objectif ultime, on reste sur place ou on recule. John James Charest a encore une fois réussi à détourner l’attention, à nous diviser et faire ressortir notre côté bonasse.