À propos des référendums d'initiative populaire (RIP)

Entre l'arbre et l'écorce

Tribune libre

Le 15 février 2012, soit deux semaines après que le Conseil national du PQ eut adopté à l’unanimité le principe des référendums d’initiative populaire, Pauline Marois avait déclaré, en conférence de presse, qu’une fois les 850 000 signatures recueillies et les autres conditions remplies, le gouvernement serait dans l’obligation de tenir un référendum qui serait « exécutoire ».
Toutefois, six mois plus tard, au lendemain du débat entre Pauline Marois et François Legault où la chef du PQ a semblé déstabilisé par sa position ambiguë sur les RIP, elle a affirmé que les référendums d’initiative populaire ne seront que « consultatifs » et que la signature d’un registre par 15 % des électeurs pour obtenir la tenue d’un référendum n’engagerait pas le gouvernement et l’Assemblée nationale. En guise d’argument justifiant son changement de position, la chef péquiste allègue que la procédure serait anticonstitutionnelle si elle devait lier les élus.
Par ailleurs, selon le constitutionnaliste Henri Brun, l’argument constitutionnel évoqué par Mme Marois ne tient toutefois pas puisque rien dans la Constitution n’empêcherait l’Assemblée nationale d’adopter un projet de loi forçant le gouvernement à tenir un référendum à la suite de la signature d’un registre, comme le prévoit la formule des RIP.
À mon sens, la formule des référendums d’initiative populaire représente une saine approche démocratique pour autant qu’ils aboutissent à des résultats concrets. Dans le cas présent, il m’apparaît clair que Pauline Marois est prise entre l’arbre et l’écorce : d’un côté les « purs et durs » du parti qui voient dans cet exercice démocratique un moyen d’atteindre la souveraineté du Québec et de l’autre, les « modérés » qui vont tout tenter pour retarder l’application d’un RIP portant sur le déclenchement immédiat du processus d’accession à notre souveraineté, alléguant, et la chanson n’est pas nouvelle, que les Québécois ne sont pas prêts pour une telle démarche.
Conséquemment, la chef du PQ se doit de prendre clairement position en campagne électorale sur un sujet aussi crucial : ou elle confère aux RIP un statut exécutoire et le processus référendaire est enclenché advenant les
850 000 signatures recueillies, ou elle devra se résigner à coller un funeste RIP sur la pierre tombale des référendums d’initiative populaire!
Henri Marineau
Québec

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2012

    Voir l'entrevue de J.F. Lisée à ce sujet à l'émission de Micherl C. Auger. Très éclairant:
    http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2012/CBF/2012-08-24_12_10_00_pasdemidi_0000_128.asx

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2012

    Et il y a encore des péquisses qui pensent accorder leur vote à un parti qui se dit souverainiste ! Je me demande aujourd'hui qui sont les sympathisants du PQ une fois écarté les QS, les ON et les caquistes que l'on dit formé du tiers par d'anciens péquisses.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 août 2012

    Les gens ont la mémoire courte. Après la démission des quatre députés péquistes (Beaudoin, Lapointe, Curzi et Aussant), le député Bernard Drainville, pour éviter l'hémorragie et prétendument pour faire de la "politique autrement", a consulté les gens et proposé au PQ une série de mesures visant à bonifier le système de gouvernement représentatif dans laquelle nous vivons et qui est une fausse démocratie, dont le référendum d'initiative populaire.
    Il ne faut pas oublier que la cheffe du PQ a résisté tant qu'elle a pu à ce type de réformettes, mais elle a finit tout de même de lâcher le morceau, tout en sachant fort bien qu'elle ferait tout en son pouvoir pour banaliser les efforts de Drainville et nous enfumer.
    Et c'est exactement ce qu'elle fait. Ëtes-vous surpris?
    Moi, pas du tout.
    Pierre Cloutier