D'après l'Union européenne, la Grèce serait sortie du tunnel. Et pourtant, en manque de liquidités, Athènes a décidé de confier à un fonds de privatisation la gestion de plusieurs sites historiques, mémoire de la civilisation hellénistique.
Depuis sa mise sous tutelle, en 2010, par le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et de la Banque centrale européenne (BCE) – la fameuse «troïka» – la Grèce est un pays à vendre. Après les aéroports et le port du Pirée, Athènes envisage de vendre ses monuments historiques. La liste, transmise au fonds de privatisation Taiped, est prestigieuse.
Y figurent notamment, selon Le Figaro du 15 novembre, les majestueuses ruines du palais de Cnossos, la tombe du roi Philippe II de Macédoine, ainsi qu'une multitude de site archéologiques, mémoire de la civilisation hellénistique. Même le site du fort de Corfou, classé au patrimoine de l'Unesco, devrait être mis sur le marché privé.
En mai 2010, la Grèce devient le premier pays de la zone euro à recevoir un prêt international, 110 milliards d'euros. Il lui est en échange prescrit une cure d'austérité, qui soulève tout le pays, avec une succession de violentes manifestations où trois personnes trouvent la mort ce mois-là.
Deux ans plus tard, en mars 2012, ses créanciers lui accordent un deuxième prêt de 130 milliards d'euros et s'accordent avec les banques privées pour qu'elles effacent 107 milliards d'euros de dette, sur un total de 206. S'installe alors la routine des visites de la «troïka», auprès de ministères largement réduits au rôle de chambres d'enregistrement.
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Le 21 juin 2018, les ministres des Finances de la zone euro ont trouvé un accord pour permettre au pays de quitter la tutelle de ses créanciers à compter du 20 août suivant. Mais, malgré l'auto-satisfecit de Bruxelles, toujours plombée par une dette qui a grimpé à 178% du PIB, la Grèce doit rester soumise jusqu'en 2022 à une «surveillance renforcée».