En réaction aux propos de Stephen Jarislowsky

Hostilité à l'indépendance


Publié le 13 mai 2011
En réaction aux propos de Stephen Jarislowsky, qui affirme dans La Presse du 12 mai que le mouvement souverainiste, « c’est peut-être pas nazi… mais c’est fasciste », j’ai proposé hier à l’Assemblée nationale une motion qui se lit comme suit :

« Que l’Assemblée nationale du Québec reconnaisse le caractère légitime et démocratique du mouvement souverainiste et se dissocie des propos tenus par Stephen Jarislowsky qui affirme que le mouvement souverainiste serait fasciste. »

Étonnamment, le gouvernement libéral a refusé son consentement. Il a empêché l’adoption de notre motion présentée conjointement avec l’ADQ, Québec Solidaire et les députés indépendants Éric Caire et Marc Picard.
J’avais préparé un discours en appui à la motion, et j’ai envie de le partager avec vous :
« Monsieur le Président,
L’histoire nous enseigne que l’idéologie fasciste s’est construite sur le rejet de la démocratie, la violation des droits de la personne, la répression de l’opposition et le contrôle de la société civile par un État autoritaire, notamment. Ajoutons à cela que le nazisme a trouvé sa source dans le fascisme.
Vous, les gens d’en face, qui êtes nos adversaires politiques, est-ce que vous nous reconnaissez dans la description que je viens de faire ?
Est-ce que vous reconnaissez là-dedans le mouvement souverainiste québécois?
Est-ce que vous reconnaissez René Lévesque ou Pauline Marois ?
Oui, nous voulons l’indépendance politique de la nation québécoise. Nous voulons que tous ceux et celles qui vivent au Québec, sans égard à leur origine, leur langue ou leur religion, soient totalement libres dans leurs actions et pleinement responsables de leurs décisions.
Nous souhaitons que tous les Québécois – les Bergman, les Khadir, les Kelly, les Kotto, les Sklavounos, les Rotiroti, les Tremblay – continuent de partager leur destin commun. Tous ensemble. Dans un pays qui leur appartient.
Dans ce Parlement, certains d’entre nous ont choisi le fédéralisme parce qu’ils croient, sincèrement, que c’est le meilleur moyen d’assurer l’avancement et l’épanouissement des Québécois.
Nous, comme des millions d’autres Québécois, avons choisi la voie de l’indépendance politique.
D’abord, parce que les Québécois ont le droit de vouloir un pays. Le mouvement souverainiste est légitime. Il est aberrant que quelqu’un ose remettre cela en question.
Puis, il y a le fait que selon moi, l’indépendance est le meilleur moyen d’assurer la pérennité de la nation et de la culture québécoises.
Car il y a ici, en Amérique, une nation unique au monde.
Une nation francophone qui a sa propre culture.
Une nation démocratique, pluraliste et ouverte sur le monde.
Nous, souverainistes, voulons que son voyage se continue pour les générations à venir.
Parce que chaque peuple, chaque culture et chaque langue enrichissent notre humanité commune.
Chaque nation est irremplaçable.
Chacune apporte au monde sa parcelle de lumière.
Et nous croyons que le meilleur moyen pour le Québec de continuer à rayonner sur le monde, c’est d’acquérir sa pleine liberté et sa pleine responsabilité, et cela vient avec la pleine indépendance.
Habités de cette conviction, nous poursuivrons notre chemin jusqu’au jour où les Québécois décideront de faire du Québec un pays. Un pays neuf. Un pays nouveau. Notre pays. »

***
Bernard Drainville
_ Le vendredi 13 mai 2011


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