Mes lecteurs assidus connaissent bien ma position anti-voile (il y a du yogourt dit léger, mais il n'existe pas de voile « léger », moins offensant que d'autres; tous sans exception signifient l'infériorisation de la femme asservie à l'homme possesseur (mari ou imam). http://www.vigile.net/La-France-condamne-la-burqua-a
Je pousse l'idéal du processus démocratique jusqu'à aller travailler aux élections à tous les niveaux, en l’occurrence les municipales. Imaginez ma stupéfaction lorsqu'on me présente ma collègue de travail de la journée : je me retourne et me retrouve face à face avec une femme voilée, probablement la seule de la région de Québec à se présenter à un tel poste! Et il fallait que ça tombe sur moi par-dessus le marché!
Une fois l'estomaquement passé, je pris à part le responsable de salle pour m'assurer que cette apparence honteuse et très ostentatoire sur les lieux neutres d'un bureau électoral était permise, et il me répondit que oui de la façon la plus neutre possible (avec un « de grâce ne faites pas de vagues je n'y peux rien » dans le regard.

Je ravalai mon indignation et me consolai en me disant que c'était sans doute la dernière fois avant l'adoption de la Charte des valeurs québécoises qu'une telle aberration était admise. Imaginez: l'exercice de la démocratie, l'égalité des voix au suffrage, représentées par une femme qui arbore ouvertement la soumission à l'inégalité homme-femme!

Cette femme voilée au nom difficile à prononcer était d'un certain âge et d'un embonpoint tout aussi certain, ressemblant à celles qu'on voit dans leur maison dans les reportages sur l'Égypte troublée. Elle était plutôt souriante et coopérative mais m'avoua rapidement son incompréhension de la procédure que nous avions à accomplir ensemble, malgré la formation reçue. Je compris alors que je devrais me taper les deux fonctions de scrutateur et de secrétaire si je voulais sortir de là avant l'aube. J'aurais sans doute pu exiger qu'elle soit remplacée sur la base de cette admission, mais je choisis de faire preuve de charité humaine comme c'est dans ma nature.
Voici quelques anecdotes qui ont ponctué cette journée fort particulière passée en compagnie d'une femme voilée et fortement attachée à ce que ce dernier représente.
Bien des électeurs québécois qui se présentaient la regardaient d'un drôle d'air sans oser commenter et se retournaient immédiatement vers moi pour se présenter. Toutefois, aucun incident notable ne fut à signaler. Tout était dans le regard. Tout comme le regard sévère et désapprobateur de ma collègue voilée lorsque passaient devant nous ou approchaient des jeunes femmes habillées à la mode.

Par le plus grand des hasards, j'avais apporté des sandwichs au jambon. Je ne me fis pas prier pour m'en régaler de façon peut-être plus ostentatoire que permise, en disant à la dame: "vous savez, le porc du Québec est réputé comme étant le meilleur au monde. Il est particulièrement apprécié au Japon, pays de fins connaisseurs". Vous auriez dû voir son expression de dénégation dégoûtée!

S'ensuivit de sa part une diatribe serrée contre ce pauvre animal méprisé par les tenants de plusieurs religions. Je m'aperçus bien vite que le moindre argument raisonné à sa défencse frappait un mur, pour ne pas dire une vitre givrée obscurantiste.

D'autre part, elle parût comme soulagée lorsqu'elle s'assura que je mangeais de l'agneau... Je dus lui paraître un peu moins condamnable en tant qu'être humain.

Plus loin, elle me certifia manger halal, me décrivant par le menu tous les détails répugnants de cette procédure. À voir ce qu'elle mangeait sur place, on comprenait aisément qu'elle ne devait jamais avoir mis les pieds dans un seul de nos restaurants...

On connaît ma passion des beaux patronymes québécois qui représentent tant de générations traversant le temps (http://www.vigile.net/Les-patronymes-quebecois-un-tresor). Je pousse cette admiration jusqu'à la courtoisie en saluant chaque électeur par son nom ("au revoir madame Patenaude, merci d'être venue"), ce qui étonnait au plus haut point ma collègue qui s'émerveillait de cet exploit de mémoire, n'ayant entendu leur nom qu'à l'arrivée. Elle finit par s'exclamer qu'avec de telles qualités je devrais songer à me présenter en politique!

Quant elle me demanda ce que je mangeais pour obtenir de tels résultats, je lui répondit du tac au tac: "vous le savez, vous m'avez vu en manger tout à l'heure". Touché!

Avec ma bonhommie coutumière, je m'amusais avec les homonymes des électeurs, demandant à un certain M. Gilles Girard (nom du chanteur des Classels) s'il allait bientôt se produire à Québec; je félicitais un M. Jean-Paul Lemieux de ses tableaux. Je racontais à la musulmane que l'avenue Cartier était ainsi nommée en hommage à un grand patriote (George-Étienne), etc. Je lui expliquais le contexte de chaque chose mais elle me répétait chaque fois ne rien connaître de la culture québécoise et qu'elle n'avait pas le temps pour ça...

Lorsqu'un certain M. Haché se présenta, elle répéta plusieurs fois son nom en accentuant fortement le h prononcé à l'arabe avec le plus curieux effet sur lui et moi.

Elle s'étonnait que les jeunes de moins de 30 ans portaient 2 noms de famille (Bédard-Lacroix, Désormeaux-Saint-Gelais), et que cela ne se faisait pas chez eux. Je lui expliquai que c'était pour nous une façon de reconnaître la contribution et l'importance de la femme dans la famille, ce qui la laissa pantoise. À nouveau: touché!

Elle commençait souvent ses phrases par: "nous, les musulmans, nous ne...", qui démontrait que chaque seconde de sa vie respirait l'intégrisme le plus rigoureux, la soumission stricte et incontestée aux préceptes qui la dirigent.

Lorsque je lui serrai cordialement la main en la quittant à la fin, je ne pus m'empêcher de penser aux aveuglés volontaires qui s'illusionnent en prétendant naïvement que de laisser les femmes voilées travailler ainsi couvertes fera qu'elle se sentiront acceptées et s'occidentaliseront ensuite rapidement. Jamais en 100 ans!

Avez-vous lu ce commentaire qui disait en substance: "comment voulez-vous que de telles femmes enseignent les valeurs occidentales à nos enfants?"

Qu'on ne se méprenne pas sur mes paroles, cette femme musulmane se montra affable et correcte envers tous durant cette longue journée. Elle faisait visiblement l'effort de bien paraître. Il est certain qu'elle n'est foncièrement pas animée de sentiments haineux ni d'intentions méchantes envers nous.
Cependant, il est clair qu'elle nous affrontait tous avec des intentions bien apparentes d'imposer les vues islamiques sur tous les aspects de la vie en société. De croire comme certaines têtes d'autruches ensablées le font que de telles personnes se libéreront de leurs œillères à notre contact et qu'elles finiront par adopter notre propre système de valeurs à force de nous côtoyer relève du plus criant refus de voir l'évidence qui frise la malhonnêteté intellectuelle.
Les musulmans hommes, femmes ou imams partagent les mêmes visées incompatibles avec le système de valeurs occidentales. Qui peut croire encore que notre société moderne ne sera pas affectée négativement par le choc résultant de l'accroissement de leur présence dérangeante? C'est pourquoi le degré de compatibilité des mentalités devrait entrer en ligne de compte dans les critères de sélection des immigrants.

Photo du bas: de nombreuses sosies potentielles d'une collègue de travail aux élections municipales