Lors de la prise de décisions importantes pour le bien commun, il me semble tout à fait approprié d'adopter une attitude d'humilité face à nos capacités de choisir pour le mieux, en reconnaissant la possibilité d'erreurs de jugement, et ce, malgré toute la meilleure volonté du monde.
C'est de là sans doute qu'origine la présence du crucifix, et de l'usage de la prière ou du moment de réflexion avant les débats de nos parlementaires.
Dans le cas du crucifix de l'Assemblée nationale, peu importe en quelles circonstances il a été placé à cet endroit. Car il aurait pu y être depuis toujours, c'est-à-dire même dès l'époque de l'implantation du Conseil souverain au début du régime français en 1663 et au Palais de l'intendant construit quelques années plus tard.
Et pourquoi donc y est-il toujours à sa place aujourd'hui? Simplement pour ce qu'il représente symboliquement.
Quelle est la symbolique du crucifix et le recours à la prière? Elle consiste à demander à être éclairé par une force supérieure en reconnaissant que l'humain même bien intentionné peut parfois se tromper. Cela revient à dire : « prenons un instant pour réfléchir et s'assurer qu'on fera les bons choix pour le bien commun », "Pensons-y à deux fois. Prenons le temps de peser le pour et le contre des choses", "Tentons de prendre des décisions lucides et éclairées".
Voici quelques réflexions personnelles sur la pertinence et l'usage de la prière.
Sur le plan individuel, le grand pouvoir de la prière réside dans la mobilisation de toutes les énergies vitales qui sont en nous pour amorcer le processus nécessaire au changement. Elle nous pousse à l'action.
Lorsqu'on dit : « Mon Dieu, éclairez-moi », « mon bon ange gardien, veillez sur moi », « Esprit-Saint, venez à mon aide »,« Être suprême guidez-moi », « Grand Manitou, intervenez en ma faveur », cela a pour effet de réveiller, de mobiliser, de concentrer nos forces vitales, de les mettre en branle pour aller dans le même sens vers la solution de notre problème. Cela nous met à l'écoute de notre voix intérieure, de notre intuition.
La prière fait office de déclic qui déclenche le processus salutaire du changement nécessaire. C'est elle qui fait prendre conscience que la situation ne peut plus durer comme elle est et qu'on ne peut plus repousser la nécessité d'agir sans tarder. Elle nous sort de l'incertitude torturante qui nous paralyse. En un mot, elle aide à focaliser, pour employer un terme cher aux athlètes de haut niveau.
Et peu importe qu'on soit croyant ou pas. On peut si l'on préfère simplement considérer qu'une telle prière s'adresse à soi-même, sans référence à une quelconque entité supérieure ou céleste. Mais l'effet psychologique de déclenchement de la réaction appropriée demeurera le même.
Seuls les cyniques désabusés, les sceptiques désenchantés (qui sont bien à plaindre les pauvres) persisteront à s'opposer à un moyen aussi simple et utile que la prière pour mobiliser ses énergies de façon positive et permettre d'enclencher le grand processus guérisseur dont tous peuvent tirer profit au moment opportun.
La prochaine fois que vous traverserez une épreuve personnelle, ne désespérez surtout pas. Mobilisez votre force intérieure par la prière. Aidez-vous vous-même. Vous avez tout à y gagner.
Le crucifix à l'Assemblée nationale, oui ça veut dire quelque chose encore aujourd'hui. Moi, j'y crois.
À l'Assemblée nationale ou sur le plan individuel
La valeur symbolique du crucifix: mobiliser ses forces pour mieux décider
Un élément historique patrimonial à conserver
Tribune libre
Réjean Labrie890 articles
Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème gén&ea...
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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.
Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.
Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.
L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.
Près de 900 articles publiés en ligne ont été lus un million et demi de fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période dépassant 15 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.
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8 commentaires
Jean-François-le-Québécois Répondre
11 novembre 2013«Le crucifix à l’Assemblée nationale, oui ça veut dire quelque chose encore aujourd’hui.»
Oui, c'est encore le cas.
J'ajouterais que nous serions franchement un naïf peuple de pleutres, d'enlever totalement ce crucifix d'où il est. Pourquoi? Les «progressistes» me diront peut-être que je veux pour moi-même ce que je refuse aux autres...?
Ce n'est pas ça du tout! C'est que le crucifix fait partie du décor historique de l'Assemblée nationale. Nous ne devrions pas avoir à effacer notre histoire et notre propre présence, juste pour pouvoir se donner les moyens de lutter contre la tendance du multiculturalisme à la canadienne de laisser les nouveaux arrivants, reproduire ici leur toute société étrangère (avec certaines pratiques religieuses incompatibles avec nos lois ou règlements).
Je pense notamment, en rapport avec ces derniers, au voile des musulmans intégristes pour les femmes, ainsi qu'à cette infirmière sikhe qui voulait, il y a quelques années, porter en salle d'opération son turban coiffée duquel elle se rendait au travail, au lieu de se conformer au nécessaire protocole de stérilité de son département!
Comprenons-nous bien: les intégrismes religieux ne sont pas si dangereux, considérés isolément, en tant que pratiques religieuses, non; mais allons-nous nous effacer totalement devant les vagues de nouveaux arrivants, et laisser imposer ici des façons de faire portant parfois directement atteinte à nos propres droits?
Francis Déry Répondre
9 novembre 2013La prière doit être vue comme un rite de séparation du temps profane de celui du temps (con)sacré. En judo, nous devions saluez les kamis (équivalent japonais des lares) lorsque nous entrions ou sortions de la zone des tatamis.
Le temps parlementaire est un temps consacré où une immunité légale est donnée aux paroles des politiciens. La parole se doit d'être balisée par des protocoles pour le bon fonctionnement de l'Assemblée. Aussi, nous connaissons le Code Morin pour les réunions délibérantes. Victor Morin était un notaire, un échevin de Montréal, un président de la Société Saint-Jean-Baptiste, puis de la Société Royale du Canada, un numismate et un historien de la franc-maçonnerie.
Son code fut inspiré du manuel américain Robert's Rules of Order du brigadier-général Henry Martyn Robert. Aucun lien avec le Rite du Royal Secret, d'Étienne Morin, fondement du Rite Écossais Ancien et Accepté, même si la franc-maçonnerie pousse à l'extrême les rituels balisant les réunions.
Ou encore, le serment sur la Bible qui précède les témoignages en Justice.
Dans le même ordre d'idées, les chevaliers passaient une veillée d'armes devant un autel avant une grande bataille. N'est-ce pas le thème de Vigile ?
Et jadis, avant les cours, les étudiants étaient réunis dans la cour pour saluer le drapeau et être exhortés à bien étudier et à se discipliner.
J'ai rencontré un tel rituel matinal en Chine qui débutait à 6hAM.
Cela ressemblait à ce vidéo :
Le rituel civique du Pledge of Allegiance fut attaqué aux États-Unis, non par les athées et laïcards, mais par les Témoins de Jéhovah qui y voyaient une forme abominable d'idolâtrie séculaire heurtant leur conscience religieuse.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Minersville_School_District_v._Gobitis
Si ce n'est pour une question de liberté religieuse, je ne vois pas pourquoi un tel rituel devrait être aboli.
La chorégraphe Marie Chouinard a réservé une pièce de son studio pour faire de la méditation avant ses séances. En fait, cela sert à prévisualiser. La prévisualisation est une technique adoptée par de nombreux sportifs pour améliorer la précision des gestes et techniques. De même, un tel usage doit être recommandé aux orateurs politiques ou judiciaires pour la précision des mots et des attitudes.
En gros, la prière doit être un outil pour nous replacer mentalement avant une période régie par un protocole stressant et un environnement confrontant ou distrayant.
Francis Déry Répondre
8 novembre 2013On ne confesse plus aux prêtres, on confesse tout à notre avocat.
Le crucifix était un emblème de ralliement.
Napoléon a plutôt utilisé les aigles, qui fut l'emblème des légions romaines reliés à une origine mythique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Distribution_des_aigles
À défaut de brandir un crucifix, nous brandirons la croix via le fleurdelisé.
Mais peut être que vous préférez la francisque ou, mieux, les faisceaux des licteurs, symboles de l'autorité du Sénat romain, puis de la République Française.
Archives de Vigile Répondre
8 novembre 2013http://www.lemonde.fr/planete/article/2006/04/06/la-priere-serait-dangereuse-pour-la-sante_758936_3244.html
Un extrait;
Quant au troisième groupe - pour lequel les prières étaient effectivement effectuées et les malades informés qu'elles l'étaient -, le taux de complications a été de 59 % (352 sur 601). La fréquence des nouveaux infarctus fut aussi supérieure (18 % contre 13 %). Quant aux taux de mortalité, ils furent les mêmes dans les trois groupes.
Les auteurs de ce travail en tirent deux conclusions. Non seulement cette forme de prière n'a pas, ici et dans cette indication, démontré la preuve de son efficacité, mais il est désormais établi qu'elle peut avoir des effets nocifs.
Du moins quand les malades savent que des inconnus s'adressent à Dieu pour implorer qu'Il oeuvre à prévenir les complications d'un pontage aorto-coronarien.
Comment comprendre ? Les auteurs expliquent ce résultat, non sans un certain bon sens, par le stress subi par des patients inquiets de se savoir à ce point malades "que l'on avait dû avoir recours, les concernant, à un groupe de prière".
The New York Times précise que cette étude, qui n'était en aucune manière destinée à "déterminer si Dieu existe ou s'Il exauce ou non les prières", a coûté 2,4 millions de dollars.
Une somme pour l'essentiel fournie par la Fondation religieuse John-Templeton (une organisation qui doute de la théorie de Darwin).
Vite une étude semblable à l'Hotel Dieu de Quebec, un petit peu de Roua Chelema pour le Tehilim, pour nos compatriotes juifs, ceci aussi;
Soit en garde contre l’'abandon de la prière même en étant malade, car elle est obligatoire et Dieu l’a prescrit aux combattants en temps de guerre. Sache que la prière apporte un réconfort moral pour le malade, l’'aidant ainsi à guérir.
Mahommed, Bismillah arrahmani arrahim.
C'est la même chose.
Reste les boudhistes, les derviches tourneurs, les Témoins de Jeovah, d'autres probablement.
Misère, nous en sommes la, tous en confession, après la prière dans les conseils municipaux, le retour de la prière à l'école ?
Serge Jean Répondre
8 novembre 2013Je ne pleurerai pas si on l'enlève, même si je préfèrerais qu'ils n'y touchent pas; cependant j'ai beaucoup de contacts avec les anciens, et croyez-moi ils ne l'entendent pas ainsi.
Il faudra se méfier de leur silence. Ce crucifix est en quelque sorte aussi le symbole spirituel de l'épée de notre libération. Autant l'écrire, le crucifix de l'assemblée nationale sera important dans le choix électoral des anciens.
Serge Jean
Archives de Vigile Répondre
8 novembre 2013Puissiez-vous, cher monsieur, comprendre que ce crucifix, que déjà les membres de l'Institut Canadiens de Montréal voulait voir enlever des institutions publiques en 1868, consacrant la séparation de l'Église et de l'État, et la laïcité, ce qui leur valut l'excommunication de la part d'Ignace Bourget, est autant un symbole de l'oppression catholique que le voile est le signe de l'oppression des femmes musulmanes et d'un islam politique.
puissiez-vous comprendre que la neutralité de l'État et l'égalité entre tous, commandent que ces symboles d'intolérance et d'ostracisme disparaissent sans compromis.
Votre croyance n'a pas à être l'assise ni la justification
d'un catholicisme politique.
Gaëtan Dostie
Archives de Vigile Répondre
8 novembre 2013Je pense que la présence, de plus en plus envahissante, de l'islam dans l'espace public nous oblige à une certaine logique.
Moi, aussi, depuis le début j'étais en faveur du maintien du crucifix à l'Assemblée nationale.
Maintenant je comprends...
François Ricard Répondre
8 novembre 2013Faire une pose de quelques instants, soit pour réfléchir soit pour invoquer quelque dieu, est possiblement une bonne façon d'entamer une session de débats.
Il n'est nul besoin d'un crucifix, posé en permanence au-dessus de la tête du président de l'Assemblée nationale, pour accomplir pareil geste. Il suffit de l'inclure dans le protocole de l'Assemblée. Exit le crucifix.