Des émeutes ont éclaté simultanément dans plusieurs grandes villes de la planète. Si leurs origines sont variées et les situations politiques différentes, tous ces soulèvements populaires possèdent de nombreux points communs selon François Lenglet.
Depuis plusieurs jours, les émeutes se multiplient dans les villes, aux quatre coins de la planète. À Santiago du Chili, dans le pays modèle de l’Amérique du Sud, c’est la hausse du tarif des transports en commun qui a déclenché un soulèvement populaire. Avec incendie de 78 stations de métro et de supermarchés, les affrontements avec l’armée ont fait 11 morts. À Beyrouth, au Liban, c’est une taxe sur la messagerie Whats’app qui a provoqué la fronde et les débordements dans les rues.
À Hongkong, les manifestations violentes contre Pékin se sont poursuivies ce week-end. À Alger, c’était le 35ème vendredi de protestation contre le régime et la corruption. À Barcelone en Espagne, de violents troubles ont éclaté à l’occasion de gigantesques manifestations pour protester contre la condamnation des leaders indépendantistes catalans. En Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie, en Europe, les villes flambent.
C’est la « giletjaunisation » mondiale. Prenons les revendications économiques, il y a des éléments communs manifestes. Le refus des taxes, ou des augmentations de tarifs, en particulier sur les carburants, de la part de classes moyennes qui ont vu leur niveau de vie se détériorer, notamment à cause des prix de l’immobilier.
La contestation des intérêts économiques des multinationales, comme en Algérie, où les manifestants refusent la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Le refus des réformes, en particulier des systèmes de retraite, comme au Chili… Et, plus globalement, le refus des inégalités économiques, qui se sont accrues dans la plupart de ces pays, au profit d’une petite élite jugée déconnectée du pays. […]