Gilles Duceppe a poursuivi vendredi sa visite à Washington pour faire la promotion de la souveraineté du Québec.
Dans un discours prononcé vendredi, il a plaidé que les conditions étaient « réunies pour que, dans les prochaines années, la question du statut politique du Québec puisse de nouveau être posée ».
Jeudi, lors d'une rencontre avec des représentants du département d'État, Gilles Duceppe avait d'ailleurs évoqué la possibilité que la situation politique canadienne puisse changer dans un avenir rapproché.Rarement une nation n'aura été aussi prête que le Québec à accéder au statut de pays souverain, que ce soit en matière économique, sociale, juridique, territoriale ou politique.
— Gilles Duceppe
Pour une neutralité américaine
De plus, le chef du Bloc québécois a affirmé qu'il s'attendait à ce qu'il n'y ait aucune intervention de la part du gouvernement américain si jamais un nouveau référendum est tenu, et ce, contrairement à ce qui avait été fait par Bill Cilnton il y a 15 ans.
En 1995, Bill Clinton, qui espérait le statu quo, s'était immiscé dans le débat souverainiste en faisant valoir qu'un « Canada fort et uni a été un merveilleux partenaire pour les États-Unis ». Cette position avait été décriée au Québec.
Un Québec souverain, nouvel ami des États-Unis
Gilles Duceppe a fait savoir aux Américains que lorsque le Québec accédera à la souveraineté, Washington comptera alors un nouvel ami. Selon Gilles Duceppe, le Québec entretient plus d'échanges commerciaux avec les États-Unis qu'avec les autres provinces du Canada. Il a souligné qu'en 2009, les exportations du Québec aux États-Unis se chiffraient à 51 milliards de dollars contre 35 milliards pour les importations.
Gilles Duceppe a rappelé que « n'eût été du Québec, il n'y aurait pas de libre-échange, parce que le reste du Canada avait battu Mulroney en 1988 ». Il a précisé que ce sont notamment les souverainistes qui ont apporté leur appui.
« Chaque nation a la politique de ses intérêts. [...] Or, le jour où le Québec devient un pays souverain, la carte géographique d'Amérique du Nord ne change pas pour autant, on va être à la même place, et eux aussi. À ce moment-là, il faudra trouver la meilleure façon de s'entendre », a déclaré Gilles Duceppe.
Questionné vendredi au RDI sur la signification de cette déclaration, le chef bloquiste a expliqué qu'il ne tenait rien pour acquis, mais « qu'on ne pouvait éliminer la perspective que le Parti québécois reprenne le pouvoir à Québec et que le Bloc québécois remporte une septième élection fédérale au Québec ».
Il a rappelé qu'il est incontestable que la présence d'un gouvernement souverainiste à Québec et la présence d'une députation québécoise à Ottawa, constituée de deux tiers de souverainistes, peuvent changer la situation politique au Canada.
Les conservateurs offusqués
Irrité de ces voyages du chef bloquiste, le Parti conservateur a fait savoir par la voix du député Steven Blaney que Gilles Duceppe avait « vraiment du temps à perdre » et qu'il ferait mieux de s'occuper de la situation économique au pays plutôt que d'aller « faire le fanfaron aux États-Unis ».
Après les États-Unis, Gilles Duceppe compte se rendre en France, en Écosse et en Espagne pour promouvoir l'idée de la souveraineté du Québec.
Le chef du Bloc québécois a rencontré dans la capitale américaine diverses personnalités, dont des membres de l'administration du président Barack Obama.
Ce voyage de deux jours, a expliqué Gilles Duceppe, se voulait un « tour d'horizon avec des gens de différentes allégeances » pour leur exposer la situation du Québec au sein du Canada et les enjeux communs que le Québec partage avec les États-Unis. Il a ainsi pu exposer sa thèse à des politiciens, des chercheurs et des économistes.
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Radio-Canada.ca avecPresse canadienne
Souveraineté du Québec
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