Le Québécois toujours plus moyen n’a rien pour échapper au cynisme. Rien. Pas la moindre sortie de secours, la moindre échappatoire, la moindre épave de moralité.
Même l’oiseau qui passe risque de lui chier dessus...
Ne lui reste peut-être que l’espoir de voir un jour Québec solidaire imposer le paradis sur terre et mettre enfin un terme aux manifs...
Mais bon, attendons de voir ce que proposera le politburo en 2018. Des baisses d’impôt, peut-être, pour le communautaire, en sus de vacances décentes pour les gagne-petit...
Mais d’ici à ce que les bolcheviks nous délivrent du mal, on n’a pas fini d’écarquiller les yeux devant le marasme qui plombe la bonne humeur proverbiale des provinciaux.
Ces jours-ci, c’est la débandade. Le Québec, société distincte s’il en est une, progressiste jusqu’à la paranoïa, écartelée entre l’humour et la compassion, voit ses élites salies de la tête au pied par le fumier giclant du ventilateur systémique de l’injustice...
Quand ce n’est pas pépé Accurso qui sort du Palais de justice heureux comme un douchebag, c’est Vaillancourt, crosseur devant l’éternel, qui sort de taule en douce, à temps pour se soustraire à un dernier bed-in avec la pègre...
Bombardier nous file entre les doigts comme un savon à peine payé et Marc Bibeau, du Parti Louche du Québec, vit sa vinaigrette au nez des retraités recyclés de l’UPAC...
Le riche marquis du béton, celui qui donnait des ordres à Accurso et au conseil des ministres du gouvernement Charest, celui-là, étrangement, les gendarmes du brigadier Lefrenière ne parviennent pas à lui faire passer un «test d’intégrité»...
Lui, le richard accueillant ses valets avec sushis et serveuses en kimono, on ne l’a pas vu au spectacle de la commission Charbonneau...
On ne le verra sans doute jamais au tribunal, c’est le propre du pouvoir que de protéger ceux qui l’incarnent... Bibeau, le bras canadien du pouvoir....
On sait que cette Belle province, incapable de la moindre imputabilité, est d’une incroyable douceur de vivre, surtout pour les troufignoleurs patentés...
Un pédo aura droit à la «prison à domicile» alors qu’un médecin collectionneur de fautes sera radié à répétition. Et quand on trouvera une pièce de métal dans le ventre d’une patiente, on blâmera le «processus» et tout le monde rentrera chez soi après un 5 à 7 payé par l’hosto...
Remarquez que l’opinion publique s'émeut plus vite des petits problèmes des humoriches, les sautes d’humeurs de Gilbert Sicotte ou les fantasmes d’un sous-cordon bleu, amateur de gnou et de crabe mou...
C’est l’époque qui veut ça. Friande de vedettes superficielles, d’animateurs vulgaires et de bouches en cul de poule...
Dans cet océan de politique fécale, il n’y avait peut-être qu’un îlot de confiture :
Et non, ce n’est pas cette idée totalement farfelue de légaliser la marijuana. Ce sera un désastre social, on le pressent, n’est-ce pas?
Non, la révélation de la semaine, c’est bien Valérie Plante, la maire de Montréal, voire la mère de Montréal, et qui, peut-être pour nous rappeler que ça existe, s’exprime dans en français....
Mme Plante a dissipé la noirceur langagière à laquelle nous avaient habitués les politiciens professionnels de la ligue de la langue de bois.
Que c’est doux à l’oreille, une phrase bien faite: sujet, verbe, complément. On se demande comment Coderre avait pu faire pour se rendre là... Sans doute le «processus»...
Mais attendons de voir. Projet Montréal me fait penser à un biscuit chinois: Une vie de bonheur vous attend...