Disparition d'Albert Jacquard (1925-2013)

Changer la façon de réagir à la rencontre de l'autre

Tribune libre

Dans tout ce branle-bas suscité par la Charte des valeurs québécoises, le monde journalistique est en train de reléguer aux oubliettes la mort d'Albert Jacquard survenue le 11 septembre 2013 des suites d’une leucémie à l’âge de 87 ans.
Lors de son dernier entretien avec Le Devoir en mai dernier, le célèbre généticien nous laissait une sorte de « charte des valeurs » dans ce qu’il appelait « l’humanitude », c’est-à-dire une humanité qui soit complètement basée sur d’autres forces économiques et humaines. « Ça ne va pas être facile, il faut changer les états d’esprit, changer les rapports entre les uns et les autres. Le point de départ, c’est de réaliser que le rapport entre les hommes a été gâché. L’homme est quelqu’un capable de rencontrer l’autre en étant efficace. Or, on ne se rencontre plus, actuellement, et si on le fait, on le fait dans la violence. Je crois qu’il faut changer la façon de réagir à la rencontre de l’autre, et ce n’est pas rien ».
En fouillant dans les citations d’Albert Jacquard, j’en ai retenu trois, extraites de la Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes, et qui me semblent inspiratrices de valeurs dans la saga qui gravite autour de la Charte des valeurs québécoises :
« Il faut prendre conscience de l’apport d’autrui, d’autant plus riche que la différence avec soi-même est plus grande. »
« Désormais la solidarité la plus grande est celle de l’ensemble des habitants de la Terre. »
« Les autres ne sont pas notre enfer parce qu'ils sont les autres ; ils créent notre enfer lorsqu'ils n'acceptent pas d'entrer en relation avec nous. »

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2013

    Vous avez bien raison, Henri, de souligner le décès de ce grand scientifique qui avait compris tellement de choses sur notre humanité.
    Je me souviens encore de son célèbre essai " Voici le Temps du Monde fini" qu'il avait écrit au début des années 1990 et qui avait fait couler beaucoup d'encre. Il a remis en question nos grandes certitudes sur le monde dans lequel nous vivons. Il disait que l'Homme est bien plus qu'un consommateur et avec raison. C'était un grand humaniste.

  • Alain Maronani Répondre

    14 septembre 2013

    Il était polytechnicien, l'école d'ingénieurs le plus réputée et la plus difficile en France, un très grand généticien, et quelqu'un qui n'a jamais profité de sa position pour s'enrichir auprès des puissants et des multinationales de ce monde (Attali n'était pas son modèle..).
    Un grand serviteur de l'état et un militant infatigable pour les droits de l'homme, contre l'exclusion, pour le droit au logement, un grand bonhomme. Stéphane Hessel était dans la même catégorie, lui, l'un des concepteurs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme en 1948 (?).
    Des gens qui sont l'honneur de l'humanité.
    On l'ignore parce que son message d'universalité, il a été toujours le même ici, dérange.
    Ici en entretien 'Sur le comportement humain'
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=JwPGoMHfG6w
    Une citation..
    'Respecter autrui, c’est le considérer comme une partie de soi, ce qui correspond à une évidence si l’on accepte la définition: « Je suis les liens que je tisse avec d’autres'
    Il était égalemment franc-macon (Grande Loge de France (?).