Avec un programme conservateur, souverainiste et défendant les valeurs religieuses, Jair Bolsonaro souhaite réunir tous les mouvements de droite autour de l'Alliance pour le Brésil, nouveau parti politique fondé le 21 novembre.
Le président brésilien Jair Bolsonaro a lancé le 21 novembre à Brasilia son nouveau parti politique, l’Alliance pour le Brésil, dont les valeurs principales – chères à la communauté évangélique dont il fait partie – reposent sur Dieu, la famille et la patrie. Jair Bolsonaro s’est donc détaché de la formation politique avec laquelle il s’est fait élire président le 28 octobre 2018, le parti Social Libéral (PSL), espérant que bon nombre de députés le rejoindront dans son sillage.
Au cours de la cérémonie inaugurant le nouveau parti, le chef d’Etat brésilien a déclaré «si j’avais fait ça plus tôt [lancer son parti politique], nous aurions élu 100 députés et un sénateur par Etat», contrairement au PSL qui ne compte actuellement dans ses rangs que 53 députés sur 513 et trois sénateurs sur 81.
L’Alliance pour le Brésil se décrit comme un parti conservateur et souverainiste
Résultat d’une guerre intestine du PSL (droite nationaliste, conservatrice et libérale économiquement) et plus globalement de luttes entre les partis de droite, la nouvelle formation politique met en avant un programme centré sur «le respect de Dieu et de la religion» ainsi que sur la «défense de la vie, de la légitime défense et de la famille», a annoncé Karina Kufa, avocate faisant partie de l’Alliance pour le Brésil. Avant de continuer : «La laïcité n’a jamais signifié l’athéisme obligatoire».
La laïcité n’a jamais signifié l’athéisme obligatoire
Admar Gonzaga, un autre avocat affilié au parti de Bolsonaro, a présenté ainsi les objectifs du mouvement au cours de la cérémonie inaugurale : «le combat contre le communisme, le nazi-fascisme, le globalisme et toutes les idéologies qui portent atteinte à la dignité de la personne humaine, à l’ordre naturel et aux libertés individuelles.»
L’ADN de ce nouveau parti semble résider dans le conservatisme, le souverainisme, la défense des valeurs religieuses et le droit à se défendre, tout en s’opposant fermement au socialisme et au communisme.
Jair Bolsonaro, entre loyauté et népotisme
«Bien plus qu'un parti, c'est le rêve et l'inspiration de personnes loyales au président Jair Bolsonaro, d'unir le pays autour d'alliés aux mêmes idéaux et intentions patriotiques», est-il écrit dans le programme du parti.
A la tête de l'Alliance pour le Brésil, Jair Bolsonaro a choisi de nommer vice-président du parti son fils aîné, Flavio Bolsonaro, qui est par ailleurs sénateur depuis le 1er février 2019.
Avec la création de ce mouvement, et un tel programme, le président brésilien espère également qu’une trentaine des 53 députés du PSL le rejoindront dans son élan. Bolsonaro compte également sur la mauvaise image actuelle de son ancien parti, notamment «en raison de soupçons de candidatures fantômes qui auraient permis des détournements de fonds publics», d’après Le Point. Le président du Brésil, qui avait alors confié à l'un de ses fils, Eduardo Bolsonaro, la mission de reprendre en main le PSL et d'unifier les bolsonaristes, ne semble toutefois pas impliqué dans cette affaire.
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