«Je ne suis plus indépendantiste», a fait savoir la députée fédérale Maria Mourani la semaine dernière. Les médias ont tout de suite titré: «Mourani devenue fédéraliste», comme si l'idée fédérale se résumait à l'anti-séparatisme. Or, le fédéralisme est une philosophie politique beaucoup plus riche que l'opposition au projet indépendantiste.
Être fédéraliste, c'est d'abord être convaincu que ce système est la meilleure façon de gouverner les grands ensembles com- plexes (le Canada, les États-Unis, l'Europe...). La formule fédérale permet aux communautés de régions, de langues, de religions différentes d'unir leurs forces pour atteindre leurs objectifs communs, tout en préservant chacune leur caractère propre.
Au Québec, on oppose souvent «fédéralisme» et «nationalisme». Pourtant, le fédéraliste n'est pas contre la préservation des identités nationales, au contraire. Le fédéralisme existe précisément parce que des nations ont voulu s'unir sans sacrifier leur personnalité.
Le fédéralisme est l'incarnation politique de valeurs profondes: l'appréciation de la diversité; la conviction que le compromis est une vertu plutôt que signe de faiblesse; la certitude qu'en travaillant ensemble, les individus et les collectivités s'enrichissent mutuellement; et l'idée que des communautés proches en termes de valeurs et de mode de vie ont le devoir moral de vivre ensemble de manière pacifique, de donner exemple au monde. Si les anglophones et les francophones du Canada ne peuvent coopérer pour le bien commun, comment espérer que les Israéliens et les Palestiniens y parviennent? Les musulmans et les chrétiens en Centrafrique? Les alaouites et les sunnites en Syrie?
On reproche aux systèmes fédéraux de donner lieu à d'incessants tiraillements entre les deux ordres de gouvernement. Cela n'a rien d'étonnant, les relations entre nations sont souvent difficiles. Le fédéralisme ne fait pas disparaître les conflits; il permet de les gérer pacifiquement et de les régler efficacement.
Les indépendantistes ont beau jeu de mettre tous les problèmes du Québec sur le dos du système fédéral, des accommodements déraisonnables à l'usure du pont Champlain. Ces arguments sont des caricatures. Aucune forme de gouvernement n'est parfaite. Si l'indépendance est la clé de la prospérité et de la justice sociale (et des ponts bien construits...), comment expliquer que le Québec, province du Canada, est plus riche et plus égalitaire que la grande majorité des pays souverains de la planète?
Dans le monde d'aujourd'hui, le fédéralisme est plus pertinent que jamais. Cependant, c'est aussi une idée complexe «dont l'application exige, dans les gouvernés, un usage journalier des lumières de leur raison», a écrit Tocqueville.
De nombreux indépendantistes sont devenus fédéralistes et vice versa. Toutefois, une telle conversion prend généralement du temps. Mme Mourani a franchi les premiers pas.
Devenir fédéraliste
Le « sermon » de Noël d'André Pratte. Il fait penser à ces curés qui continuent à parler du paradis sans ne plus y croire
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé