Depuis un certain temps, des voix s’élèvent en Alberta pour réclamer son indépendance du reste du Canada, un mouvement qui s’était résorbé depuis les années ’80 quand le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau avait mis en place le programme énergétique national, mais qui refait surface devant une crise du pétrole liée à un manque de pipelines pour transporter puis exporter son bitume. Se sentant incompris par le reste du pays, particulièrement les provinces de l'Est et Ottawa, de plus en plus d'Albertains semblent souscrire à l'idée d'une Alberta indépendante.
Aux yeux de Frédéric Boily, politologue du campus St-Jean, de l’Université de l'Alberta, « On a toujours un peu parlé en Alberta de séparatisme. On pouvait trouver des petites formations politiques très marginales et des groupes, même dans les années 2000. Mais là, ce qui est nouveau, c'est que ça semble être une idée qui est soulevée par plusieurs acteurs politiques. Pas les principaux, mais on entend parler davantage et ça s’accompagne de manifestations pro-pipelines. C'est ça qui a de nouveau aussi, ce n’est plus simplement un mouvement confiné aux marges ».
Deux irritants font régulièrement surface dans les revendications des séparatistes albertains, soit, d’une part, le pipeline Trans Mountain qui fait du surplace depuis que le gouvernement Trudeau en est devenu l’acquéreur, et d’autre part et surtout, le système de péréquation fédéral qui concède davantage d’argent dans l’Est, notamment au Québec, ce qui fait dire au comptable retraité du secteur pétrolier René Beaumier , « Oui, on est très fâché. Ça fait des années que l'Alberta envoie des paiements dans l'Est et maintenant nous autres on a besoin d'aide et l'aide ne vient pas, alors on est très frustré… Ils ne nous écoutent pas dans l'Est [...] On a beaucoup plus en commun avec les États-Unis dans le sud... Le sud-nord, plutôt que l'est-ouest ».
Selon Frédéric Boily, « [Il] ne pense pas que ça durera. La situation peut s'améliorer du côté des pipelines, des finances du gouvernement si la différence de prix [du pétrole] s’estompe et il y a aussi le fait qu’on s'en va en élections… À l'aube des élections du printemps, aucun parti n'a avantage à voir grossir le mouvement indépendantiste ».
Et pourtant, sans nouveau pipeline à l'horizon, les quelques indépendantistes de l'Alberta continueront probablement de rêver d’un pays… fait d'or noir qu’ils pourraient gérer seuls sans attendre d’argent d’Ottawa!
Une fin de carrière époustouflante
Dorénavant, l’as fondeur Alex Harvey fera partie du groupe sélect des meilleurs athlètes du Québec aux côtés des Maurice Richard, Jacques Amyot, Jean-Luc Brassard, Chantal Petitclerc, Gilles Villeneuve et bien d’autres.
Non seulement l’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges a-t-il terminé deuxième au 15 km classique lors de son chant du cygne aux finales de la Coupe du monde, mais il a répété son exploit le lendemain à l'épreuve de poursuite en style libre. Une fin de carrière époustouflante devant une foule en liesse rassemblée sur les plaines d’Abraham.
C’est le 18 janvier 2009 que le jeune fondeur de 20 ans monte sur un podium de la Coupe du Monde en sprint par équipe à Whistler. Janvier 2011, il devient champion du monde des moins de 23 ans au 30 km. Le 2 mars de la même année, en compagnie de son coéquipier Devon Kershaw, ils triomphent au sprint par équipe des mondiaux de ski de fond à Oslo, en Norvège. Le 16 mars 2012, Alex Harvey, sous les regards de son père, remporte la première de ses six victoires individuelles sur le circuit de la Coupe du monde. Enfin, le 5 mars 2017, c’est la consécration. Le fondeur québécois remporte le 50 km des Championnats du monde. À 28 ans, il est au sommet du monde.
Mission accomplie, Alex! Ton courage et ta détermination sans borne resteront gravés à jamais dans la mémoire collective des Québécois.
Un héritage pour son sport
Alex Harvey se confie :
« ...Je viens d’un milieu très solide et je sais que tous n’ont pas ma chance. Je suis choyé d’avoir eu des prédispositions, tant physiques que mentales, à mener sereinement une vie d’athlète d’élite. Il y a de la chance aussi dans tout ça. On ne part pas tous de la même ligne de départ dans la vie. Est-ce que j’aimerais que mes enfants suivent mes traces? Je trouve très difficile de répondre à cette question. La compétition de très très haut niveau, ce n’est peut-être pas ce qu'il y a de plus sain pour des adolescents. C’est facile d’en faire une obsession. Mon rêve, bien honnêtement, c’est que mes enfants fassent et goûtent à tout plein de sports, mais qu’ils ne soient pas assez bons pour faire partie d’une équipe nationale et d’aller aux Olympiques. S’ils le sont, je serai bien sûr à leurs côtés. Et fier. »
Henri Marineu, Québec
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1 commentaire
Jean-Claude Michaud Répondre
28 mars 2019Le plus simple pour l'Alberta serait de rejoindre les États-Unis, ils ont beaucoup plus en commun ! L'Alberta pourrait aussi devenir un protectorat américain. C'est la province la plus américaine au Canada ! La sortie de l'Alberta amènera une crise constitutionnelle au Canada et une réforme de la constitution et une décentralisation des pouvoirs et le Québec pourrra avoir une plus grande autonomie par rapport au fédéral !