MONTRÉAL - Plusieurs personnalités influentes du Québec estiment que la province doit saisir l’occasion que représentent ses potentielles réserves de pétrole.
Le manifeste Pour tirer profit collectivement de notre pétrole est signé, entre autres, par Bernard Landry (ancien premier ministre du Québec), Monique Jérôme-Forget (ancienne ministre des Finances), Éric Forest (président de l’Union des municipalités du Québec), Joseph Facal (ancien président du Conseil du Trésor du Québec) et Françoise Bertrand (présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec).
Ils recommandent au gouvernement du Québec d'autoriser l'exploration des ressources pétrolières afin de confirmer le potentiel d'exploitation.
«Le pétrole pourrait permettre aux Québécois de s'enrichir collectivement. Ne pas saisir cette occasion représenterait une erreur», peut-on lire dans la déclaration rendue publique mercredi.
Il est grand temps d'agir en raison des problèmes des finances publiques, a indiqué Bernard Landry. «Notre dette n'est pas celle de la Grèce, mais nous en avons une, a-t-il dit. Il faut y faire face. Si les taux d'intérêt bondissaient, ce serait catastrophique.»
«Deuxièmement, a poursuivi l'ancien premier ministre, nous sommes le pays où la population vieillit le plus vite. Ça veut dire une diminution des revenus d'impôt en raison d'une activité moindre et une augmentation des frais de solidarité avec les personnes âgées. Nous ne devons pas refuser d'aller chercher nos richesses.»
L'exploitation pétrolière pourrait en effet changer la donne au niveau fiscal. À l'heure actuelle, le Québec verse environ 14 milliards $ par année à des entreprises étrangères pour l’importation.
MAIS QU'EN EST-IL DE L'ENVIRONNEMENT?
«Terre-Neuve exploite son pétrole à son plus grand bénéfice et d'une façon tout à fait respectueuse de l'environnement, comme le font l'Angleterre et la Norvège, a indiqué M. Landry. Prenons les pays les plus élevés, comme ceux de l'Europe du Nord, pour voir ce qui se fait de mieux ailleurs.»
Selon lui, il faut aussi se souvenir que la Norvège est dotée d'un fonds dont la valeur dépasse 600 milliards $ grâce au pétrole.
«Ça fait 40 ans qu'ils se sont lancés là-dedans, a réagi Steven Guilbeault, cofondateur et porte-parole d'Equiterre. Les milliards ne se sont pas mis à couler du jour au lendemain. Avant que l'argent commence à entrer, le gouvernement aurait à investir dans toutes sortes d'infrastructures.»
«On peut saluer le fait qu'il y a un débat là-dessus, a dit M. Guilbault. Je suis cependant en désaccord [sur les conclusions du manifeste]. Le Québec se targue d'être un leader mondial en matière de développement durable. Or, investir dans l'exploration et l'exploitation du pétrole irait dans le sens contraire, augmentant notre bilan d'émissions de gaz à effet de serre. Ce n'est pas de l'argent qui serait investi pour rendre les entreprises plus efficaces au niveau énergétique.»
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