Gilles Duceppe a rappelé qu'il avait pris l'engagement, il y a 20 ans, d'être loyal envers le peuple québécois et qu'il demeurait déterminé, aujourd'hui, à poursuivre le combat pour la souveraineté du Québec.
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Mélanie Marquis - Le leader du Bloc québécois Gilles Duceppe a fait salle comble dimanche dans la salle de la Place des Arts nommée en l'honneur de son père alors que des personnalités de tous les horizons ont célébré avec lui le 20e anniversaire de son élection à titre de premier député souverainiste à la Chambre des communes.
La cérémonie, animée par la vice-présidente du parti, Viviane Barbot, et par le président du caucus, Louis Plamondon, s'est ouverte avec le témoignage des enfants du chef, Amélie et Alexis. D'une voix étreinte par l'émotion, ils ont dit à leur politicien de père à quel point le fait d'être devenus eux-mêmes parents les avait amenés à apprécier davantage son action politique.
Une action politique qu'a tenu à souligner l'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau, qui s'est dit très ému par l'hommage auquel il venait d'assister.
«Le Bloc québécois a une action très précise à la Chambre des communes. Il a, depuis 20 ans, une remarquable pertinence politique et il continue de l'avoir. Jamais les Québécois n'ont été représentés au Parlement d'Ottawa aussi bien qu'ils le sont par le Bloc depuis ces 20 ans.»
Et si, tour à tour, les invités ont louangé la rigueur de Gilles Duceppe, son travail acharné, sa passion et ses réalisations, l'ancien député et chef du Bloc, Michel Gauthier, a préféré, pour sa part, lui faire une mise en garde qui a déclenché l'hilarité dans la salle.
«Tu n'as pas le droit de prendre ta retraite! En plus, tu verras, ce n'est pas si le fun que ça!», a-t-il lancé, précisant au passage que son chef - et non lui - était la véritable «terreur» de la Chambre des communes.
Entre les performances musicales de Marc Hervieux, «un autre ténor du quartier Hochelaga-Maisonneuve» et de Florence K., le témoignage vidéo de Gilles Vigneault et l'hommage poétique livré par Michel Dumont, il a beaucoup été question de l'importance du rôle joué par le Bloc québécois à Ottawa.
«Il y a vingt ans, il y avait trois options: le statu quo, la souveraineté et le fédéralisme renouvelé. Cela n'existe plus», a plaidé Gilles Duceppe lors de son discours.
«À Ottawa, ils disent que le fruit n'est pas mûr. C'est plutôt l'arbre qui est pourri et le terrain qui n'est pas fertile... Il est un peu bitumineux.»
Cela n'empêche pas le Bloc «d'être plus fort que jamais», a affirmé Viviane Barbot.
Et «le Canada va redouter davantage (le Bloc) dans la foulée du 20e anniversaire de Gilles Duceppe», a prédit Robert Bouchard, député bloquiste de Chicoutimi-Le Fjord.
L'absence de deux piliers du mouvement souverainiste - Lucien Bouchard, grippé, et Bernard Landry - a été remarquée. Tous deux ont cependant fait parvenir un message au chef bloquiste.
Prix Gilles-Duceppe
Pour rendre hommage au chef, le Bloc québécois a annoncé dimanche la création du Prix Gilles-Duceppe, qui soulignera le leadership des jeunes dans le milieu souverainiste.
Cet honneur sera décerné annuellement par le Bloc québécois à partir de 2011 et sera constitué de quatre bourses, soit deux de 7500$ et deux autres de 2500$. Il sera destiné autant à des étudiants qu'à des jeunes travailleurs.
M. Duceppe, à qui l'on a beaucoup demandé ces jours-ci ce qu'il adviendrait de son parti après son départ, s'est montré très heureux de ce cadeau.
«C'est beaucoup. J'ai toujours dit que chaque peuple, chaque nation, trouve toujours en son sein les ressources et les leaders qui la dirigeront dans les années à venir, a-t-il affirmé lors de son point de presse.
«Encore faut-il donner des moyens aux jeunes. Il n'y a pas de plus beau prix que de dire qu'on investit dans la jeunesse.»