Des péquistes invitent le Bloc à se saborder

PQ - stratégie revue et corrigée


Après André Boisclair et le PQ, c'est au tour du Bloc québécois de subir les contrecoups de la morosité qui a gagné les souverainistes depuis le 26 mars. Dans une lettre ouverte, cinq militants dont deux ex-présidentes du PQ Chutes-de-la-Chaudière, Catherine Paré et Micheline Beaudoin, demandent au Bloc québécois de se saborder afin de réunir toutes les énergies derrière un seul véhicule politique, le Parti québécois.
Et plus encore, les présidents régionaux du PQ dans la capitale nationale et dans Chaudière-Appalaches, MM. Philippe-Edwin Bélanger et Claude Lachance, confirment que la concurrence que se livrent les deux partis pour le financement et les ressources humaines, pose un problème sérieux aux souverainistes.
"Je pense que c'est pertinent de se poser la question, a déclaré M. Lachance au SOLEIL. Ça fait partie du genre de bouillonnement d'idées qui doit maintenant prévaloir au sein des troupes souverainistes. On constate que les principaux donateurs sont les mêmes au Parti québécois et au Bloc québécois. Je confirme que ça pose un problème". M. Lachance estime que n'eut été de la modification à la Loi électorale canadienne par Jean Chrétien, qui favorise le financement du Bloc, le parti aurait déjà de très sérieux problèmes. Il prédit même que Gilles Duceppe aura de la misère à trouver des candidats de valeur dans Chaudière-Appalaches, faute de moyens financiers.
Le président du PQ de la Capitale-Nationale, Philippe Edwin Bélanger, abonde dans le même sens. "J'ai entendu ça souvent. Beaucoup de gens disent que les efforts que l'on met pour faire vivre le Bloc, que tout cet argent-là et toute cette énergie-là, si on la concentrait là où ça compte vraiment, c'est-à-dire au Québec,ce serait mieux".
M. Bélanger dit avoir cru à la nécessité du Bloc, mais il estime que sa pertinence sera remise en cause. "Dans l'optique où on devait préparer une transition, je trouvais pratique d'avoir des gens au Parlement fédéral. Mais là, si on s'éloigne un petit peu d'un référendum, si l'indépendance s'éloigne un peu, effectivement, c'est un courant de pensée qui va se développer".
Sur le terrain, les signataires de la lettre qui demandent au Bloc de se saborder, estiment que le parti n'a plus sa place. "J'ai quitté ce parti parce que je crois qu'il est temps de faire autre chose avec le Bloc, a déclaré l'ancienne présidente du PQ Chutes-de-la-Chaudière, Catherine Paré. Je trouve que c'est beaucoup pour le clan souverainiste, d'investir autant dans les deux partis à la fois. Au départ, on voulait deux exécutifs pour les deux formations politiques dans les comtés, a-t-elle rappelé. On s'est rendu compte, avec le temps, que ça revenait toujours aux mêmes personnes. À un moment donné, on ne peut pas s'investir partout". Mme Paré, doit être confirmée ce soir à la présidence du PQ dans sa circonscription. Elle a travaillé pour l'ancien bloquiste Yvan Loubier qui était candidat pour André Boisclair le 26 mars.
glavoie@lesoleil.com


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