Philippe Couillard a empoché près de 100 000 $ en honoraires comme membre du conseil d’administration d’Amorfix Life Sciences, la société torontoise qui se retrouve mêlée à une fraude boursière alléguée par les autorités au New Hampshire.
M. Couillard a été le seul administrateur chez Amorfix qui a été rémunéré en argent durant son passage dans l’entreprise et depuis son départ du C.A. pour revenir en politique, selon notre analyse.
Les autres administrateurs ont tous été payés avec des octrois de droits d’achat sur les actions d’Amorfix, communément appelés des «options».
M. Couillard a aussi reçu des options d’achat, mais il ne les a pas exercées avant leur expiration à l’automne 2013 (six mois après son élection comme chef du Parti libéral du Québec).
En argent
La valeur des actions d’Amorfix était alors inférieure au prix auquel il aurait pu les acheter.
Une demande d’explications à ce sujet a été faite chez Amorfix vendredi. Selon Bob Gundel, l’actuel patron d’Amorfix, M. Couillard a été payé en argent parce qu’il était président du conseil.
Or, jamais le président du conseil actuel d’Amorfix ou celui qui était là avant M. Couillard n’ont reçu de paiement en argent pour leur rôle comme président du conseil.
Invité par Hans Black
Un de ceux qui avaient invité M. Couillard à siéger au C.A. de cette société cotée, inscrite à la Bourse de Toronto, est le financier montréalais Hans Peter Black, qui est aujourd’hui accusé d’avoir détourné des dizaines de milliers de dollars des actionnaires de l’entreprise.
La société de Hans Black, Interinvest Global Asset Management, est le plus grand actionnaire d’Amorfix, avec 15,5 % des actions en circulation. Interinvest a augmenté sa participation dans Amorfix à plus de 10 % de toutes les actions de l’entreprise en août 2010, le mois même où M. Couillard est devenu président du conseil.
Paiements annuels
Pour les services qu’il a rendus à Amorfix durant cette période, M. Couillard aurait reçu une rémunération de 4500 $ en 2009-2010 et de 30 000 $ en 2010-2011, selon des circulaires d’information et documents financiers analysés par notre Bureau d’enquête.
La circulaire de 2011-2012 montre que l’ancien ministre de la Santé du Québec a empoché des honoraires de 40 000 $. Pour 2012-2013, ses honoraires ont été de 20 000 $, selon les documents qui ont été déposés à la Commission des valeurs mobilières en Ontario (CVMO).
Plusieurs comités
M. Couillard a siégé à tous les comités de gestion chez Amorfix, incluant: audit, finances, gouvernance et nomination, rémunération.
Amorfix cherche à développer de nouveaux traitements et tests diagnostiques pour des maladies comme l’alzheimer.
Hans Peter Black, un coadministrateur de M. Couillard, aurait fait perdre frauduleusement des centaines de milliers de dollars à de petits épargnants et à une église du New Hampshire, en leur vendant notamment des actions d’Amorfix en situation de conflit d’intérêts.
Il aurait reçu des paiements non divulgués d’Amorfix.
Selon un dossier de cour, la présence de M. Black au conseil d’Amorfix et le contrôle qu’il exerçait sur l’entreprise lui auraient rapporté des «bénéfices substantiels et de la considération».
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