Isabelle Rodrigue - Durement amoché par les déboires de son parti au Québec, la journée de jeudi n'a guère apporté de baume pour le chef libéral Stéphane Dion qui s'est retrouvé face à des demandes de députés et sénateurs exigeant la démission du directeur national du parti à la suite de propos douteux sur les Québécois.
Pour ajouter aux problèmes du chef libéral, Paul Leduc, un autre candidat intéressant pour les libéraux au Québec qui s'est désisté, a critiqué publiquement «l'inaction et l'indécision» de M. Dion à confirmer le candidat dans le comté de Brossard-La Prairie.
Mais au sein des libéraux, ce sont les commentaires du directeur national du PLC, Jamie Carroll, qui ont le plus fait grincer des dents.
Lors d'une rencontre du comité de gestion du PLC, dimanche, les représentants de l'aile québécoise ont une fois de plus exigé une présence accrue de Québécois dans l'entourage de M. Dion et à la permanence du parti à Ottawa. Comme le rapportait Le Journal de Montréal dans son édition de jeudi, M. Carroll aurait répliqué: «Si j'embauche plus de Québécois, est ce que je vais aussi devoir embaucher plus de Chinois?»
Il n'en fallait pas plus pour les députés et les sénateurs du Québec qui réclament maintenant la tête de M. Carroll. Ce dernier a été nommé au poste de directeur général par M. Dion lorsqu'il a remporté la course à la direction du parti.
«J'ai appelé les hautes instances du parti pour leur dire qu'on ne pouvait pas tolérer ça au sein du parti», a indiqué le député Pablo Rodriguez.
Son collègue Denis Coderre est tout aussi furieux et réclame le congédiement du directeur général du PLC.
Le lieutenant politique de M. Dion au Québec, Marcel Proulx, se montre à peine un peu plus nuancé. «Si les commentaires ont été faits dans le contexte où on demande au Parti libéral du Canada de rajouter des Québécois pour être au fait du fait québécois et qu'il répond ça, c'est ‘out’», a soutenu M. Proulx.
Dans une déclaration écrite émise en fin de journée, M. Carroll dit avoir été mal cité.
Lors de la réunion, «il a été convenu que nous devrions à la fois augmenter le nombre de personnel francophone du Québec à la permanence nationale et conserver notre engagement incessant envers les langues officielles. Tout propos indiquant que je ne souscris pas à cet engagement fondamental du PLC est tout simplement une fausse représentation des faits», a déclaré M. Carroll.
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