Malgré bien des sujets qui seront abordés au cours du sommet des dirigeants de l’Amérique du Nord qui se tient ce mercredi à Ottawa, la rencontre est surtout l’occasion pour les trois hommes de montrer à leurs commettants qu’ils sont très préoccupés par le réchauffement climatique, la sécurité et les relations avec leurs voisins.
La visite du président américain au Canada fait partie du dernier tour de piste international de ce deuxième mandat qui se termine en janvier. D’ici là, tout ce que Barack Obama dira ou fera sera pris en compte par l’adversaire républicain dans sa campagne contre Hillary Clinton.
Il ne faut donc pas s’attendre à des prises de position tranchées sur des questions aussi sensibles que l’immigration mexicaine ou l’avenir de l’ALENA.
Pour le président du Mexique, Enrique Peña Nieto, ce voyage est l’occasion de redorer son image dans son propre pays après avoir obtenu du gouvernement canadien qu’il lève l’obligation pour les Mexicains de détenir un visa pour entrer au Canada.
On se rappellera que cette mesure avait été adoptée par le gouvernement Harper dans le but de réduire le nombre de demandeurs du statut de réfugié. Une telle obligation rendait les démarches inutilement ardues pour des milliers de travailleurs agricoles mexicains dont le Canada ne peut plus se passer. Voilà le genre d’exigences bien peu amicales de la part d’un pays ami.
Comme rien n’est gratuit en politique, même entre amis, le Canada a donc demandé et obtenu en échange la réouverture de la frontière mexicaine au boeuf de l’Ouest.
Lors de son passage à Québec, le président mexicain a aussi été interrogé au sujet de la disparition de milliers de personnes victimes de la guerre des narcotrafiquants conduite avec la complicité d’élites locales et de policiers corrompus. Comme il fallait s’y attendre, il a répondu qu’il suivait un plan. Ce qui a semblé rassurer notre premier ministre Couillard, qui semblait pourtant surtout préoccupé d’améliorer les relations commerciales avec un pays qui nous vend presque quatre fois plus de biens et services qu’il ne nous en achète.
Quant à Justin Trudeau, pour lui aussi ce sont surtout les relations économiques avec ses partenaires qui priment. À commencer par les États-Unis, bien sûr, où les deux candidats aux élections présidentielles se font concurrence pour déterminer lequel sera le plus dur avec ses partenaires commerciaux. Dans le dossier du bois d’oeuvre, M. Trudeau voudrait bien que l’on en vienne à une entente avant le départ du président Obama, mais nous en sommes bien loin.
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«LOS TRES AMIGOS»
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