Denis Coderre a promis jeudi de remettre sur son socle la statue de John A. Macdonald, décapitée et déboulonnée l’an dernier au centre-ville de Montréal.
Il a formulé cet engagement en marge d’une conférence de presse où il annonçait sa plateforme électorale en matière d’enjeux autochtones. Il participait aussi à la grande marche de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador marquant la première Journée nationale de la vérité et de la réconciliation.
La marche s’est mise en branle place du Canada, où se trouve le socle du monument endommagé en août 2020.
John A. Macdonald « devrait revenir » sur ces lieux, a clairement affirmé M. Coderre, en réponse à une question à ce sujet. « On ne déboulonnera pas le passé, mais on devrait avoir des plaques explicatives. On devrait avoir des centres d’interprétation où on apprend l’histoire », a-t-il continué. « Ce n’est pas en oubliant [l’histoire] qu’on va apprendre de nos erreurs du passé. »
La place de la statue est au cœur de Montréal plutôt que dans un musée, à son avis. « S’il était là, il était là », a plaidé M. Coderre. « Je n’aime pas qu’on déboulonne le passé. Je veux l’expliquer, je veux le comprendre, mais je veux m’y attaquer, par exemple. Il faut donner la parole à ceux qui ont souffert sous John A. Macdonald. » Il a ajouté que le point de vue des Autochtones sur le premier premier ministre du Canada devrait être représenté, tout comme la vision « québécoise, francophone ».
La statue décapitée se trouve dans un entrepôt de la Ville de Montréal depuis qu’elle a été arrachée de son socle par des militants anticolonialistes, en marge d’une manifestation. L’administration Plante n’a pas encore décidé de son sort.
De « grandes assemblées » avec le comité exécutif
Par ailleurs, Denis Coderre s’est engagé à tenir régulièrement de « grandes assemblées » entre son éventuel comité exécutif et le leadership autochtone de la région de Montréal. « Pour qu’ensemble on puisse trouver des solutions et travailler ensemble », a-t-il ajouté.
Une administration Coderre favoriserait aussi la création d’un « lieu de célébration de la culture et du patrimoine des Premières Nations et des Inuits », a fait valoir le candidat Serge Sasseville en faisant référence à un projet de centre architectural autochtone dans les cartons depuis plusieurs années.
L’équipe d’Ensemble Montréal veut aussi déployer davantage de « ressources humaines et financières » vers les organismes communautaires qui viennent en aide à la population autochtone de Montréal, notamment celle qui vit dans la rue. « On entend répondre aux besoins réels », a fait valoir le candidat Benoit Langevin, qui travaille sur l’enjeu de l’itinérance. « Il y a des besoins au niveau d’un programme d’accompagnement culturellement adapté. »