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Décoloniser le Québec ?

La grille d'analyse anticoloniale des années 1960 est totalement dépassée

Chronique vidéo d'Alexandre Cormier-Denis

Entre la pensée anticoloniale marxiste des années soixante et le nouveau mouvement « décolonial », que reste-t-il de la gauche nationaliste au Québec ?



Une critique du dernier livre de Pierre Dubuc, « Dans quel camp êtes-vous ? ».



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1 commentaire

  • Éric F. Bouchard Répondre

    15 juin 2019

    Ce que vous reprochez à Pierre Dubuc, on pourrait le reprocher à tous les discoureurs du néonationalisme québécois. Qu’ils soient progressistes ou conservateurs. Car pour traiter de décolonisation au Québec, il faut évoquer la nation canadienne-française. C’est elle qui fut conquise puis colonisée, c’est-à-dire soumise à la fois politiquement et économiquement, et qui fut dès lors en butte à un cadre colonial favorisant une mise en minorité et une assimilation qui se poursuivent toujours. Or, en devenant Québécois, nous avons, c’est vrai, refusé de poser en victime, mais au prix de la réalité historique. Tout commentateur de la société québécoise se trouve dès lors forcé d’user de concepts bidon (« majorité historique » par exemple) pour tenter de défendre l’idée d’un Québec français.


    En somme, Dubuc comme bien d’autres, se doivent de réintroduire une nuance sociétale remplaçant notre réalité nationale abolie par la québécitude, afin de maintenir un combat aujourd’hui purement civique, voire rhétorique, sur lequel ils fondent toujours leur carrière.


    Car devenir Québécois, c’était régler le problème de la nation canadienne-française en l’unissant avec le colonisateur présent dans le Québec. Être Québécois, c’est d’ailleurs toujours faire corps avec lui, s’effacer en lui, en espérant gagner un peu de sa normalité et de son prestige.


    Vous ne me croyez pas? Prenons alors un exemple tiré du commerce et de la finance. Laissons de côté la Caisse de dépôt qui n’a pourtant plus rien de l’outil pensé pour favoriser l’émancipation économique des Canadiens-Français; laissons aussi les actuelles HEC qui seraient obscènes aux yeux d’un Esdras Mainville ou d’un François-Albert Angers; parlons seulement du Board of Trade of Montreal (1822) devenu moribond dans les années 1980 face à la dynamique Chambre de commerce du District de Montréal fondée pour et par les Canadiens-Français en 1887. Qu’est-il arrivé pensez-vous? De quoi la québécitude a-t-elle alors bien pu accoucher?


    Plutôt que de laisser mourir le Board of Trade comme il eût été naturel de le faire, on a fusionné avec lui en 1992, l’année même du 350e, pour donner naissance à une nouvelle institution bilingue dont l’histoire remonte à 1822...


    Allez-y voir aujourd’hui à la Chamber of Commerce of Metropolitan Montreal : vous y constaterez toute l’actualité d’une aliénation coloniale que vous semblez remettre en question ici.