L'avantage semble être dans le camp de la Coalition avenir Québec pour le 1er octobre, mais comment le vent peut-il changer de bord en faveur du Parti québécois? À l'échelle provinciale, un revirement de situation drastique ne survient pas lors de porte-à-porte, de bouche à oreille ou en navigant les BBQ de la province.
Un rattrapage inattendu ne peut survenir lorsque le Québec au grand complet a les yeux rivés sur une seule et unique chose: le débat des chefs des quatre principaux partis politiques. C'est le moment idéal d'aller chercher les appuis de plusieurs groupes de la population.
À voir les derniers sondages, Jean-François Lisée semble jouer les dernières cartes de son avenir politique. Chef du PQ depuis 2016, il ne donne pas des ailes à son parti, qui tarde à attirer les appuis en vue de former le prochain gouvernement. Un des derniers sondages suit la tendance qu'il y avait en amont de la campagne.
Le PQ, qui a perdu gros en 2014, ne semble pas vouloir reprendre du poil de la bête. Il plafonne dans les intentions de vote. Le sondage Léger du 11 septembre indique que le parti de Lisée est à 21% dans les intentions de vote. La CAQ et le PLQ se retrouvent, pour leur part, en avance. Les trois dernières semaines de la campagne électorale sont primordiales pour le Parti québécois. Tout n'est pas perdu, bien qu'il y ait des gains importants à faire.
Cette semaine s'annonce chargée pour tous les partis politiques, mais plus spécifiquement pour le PQ qui ne veut surtout pas être la deuxième opposition officielle à l'Assemblée nationale. Comment est-ce que le parti doit préparer son chef pour le débat? Une journée de préparation est-elle suffisante pour le péquiste qui souhaite remplacer Couillard à la tête de la province?
Aucune hésitation ou fausse route n'est tolérable à ce point-ci de la campagne. Une mauvaise prestation dans le débat scellerait définitivement le sort du PQ en vue du vote du 1er octobre prochain.
L'élu actuel de Rosemont, Jean-François Lisée, serait aussi en difficulté dans son propre comté, selon Québec 125, un modèle statistique de projection électorale. La prévision du 10 septembre lui donne un point en avance face au candidat de Québec solidaire, Vincent Marissal, dans ce qui semble être une course à deux.
Y aura-t-il un gagnant au débat?
Bien plus qu'auparavant, les débats semblent être des moments où personne ne ressort gagnant. Ils peuvent être révélateurs ou bien n'avoir aucune incidence sur les élections.
Et pour cette fameuse joute, il faut s'y préparer. Tout porte à croire que les différents chefs pratiqueront avec les équipes de campagnes bien avant la soirée fatidique. Ils tenteront d'être fin prêts en simulant les échanges. Après tous, les chefs ne connaissent pas les questions d'avance.
Des attaques inattendues peuvent, sans le moindre doute, déstabiliser une personne. Des partis peuvent garder quelques faits controversés en suspens pour les dévoiler aux téléspectateurs. Et qui sait, peut-être bien qu'un chef présentera une nouvelle proposition lors du débat?
Habitués, Legault et Couillard ont déjà participé à un débat des chefs par le passé. Couillard l'avait fait en 2014, tandis que Legault l'avait fait en 2012 et en 2014. Ils seront alors peut-être moins nerveux que Manon Massé et Jean-François Lisée, qui en sont à leur premier débat national.
En parlant de préparation, Legault sera prêt, lui qui a été le premier candidat à dévoiler son cadre financier. Ses chiffres et ses données sont sur la table: un réel plan se fait sentir. Aller en débat avec un cadre financier en main ne peut qu'aider la chose.
D'autre part, l'hypothétique futur gouvernement caquiste souhaite faire des économies majeures et remettre de l'argent dans les poches des contribuables, comme il aime tant le rappeler. Aspect qui a été critiqué par les autres formations, les économies à faire, concernant une nouvelle entente quant à la rémunération des médecins, n'ont pas été spécifiées. Il a toutefois indiqué vouloir suspendre temporairement le versement des hausses de salaireattribuées aux médecins spécialistes, dans le but de renégocier le tout.
Un premier débat en anglais
Un aspect à ne pas prendre à la légère ces élections-ci, les anglophones auront leurs mots à dire puisqu'il y aura un débat des chefs en anglais. Ce fameux débat se déroulera le 17 septembre sur les ondes de CBC.
Jean-François Lisée y participera et ça sera une occasion en or d'aller chercher quelques appuis de la communauté anglophone. Les anglophones qui se sont toujours montrés très réfractaires au projet souverainiste ainsi qu'au PQ. Possédant une belle maitrise de l'anglais, Lisée pourra sans nul doute se distinguer de son adversaire caquiste.
Signe que la communauté anglophone a un certain poids dans la balance politique, ce débat provincial dans la langue de Shakespeare, sera le premier à la télévision. C'est du jamais vu puisque le dernier débat des chefs en anglais dans la province avait eu lieu en 1985 à la radio.
Bon débat à tous les mordus de politique. Celui-ci risque d'être décisif pour tous les partis.