Pour l’intérêt primordial de notre élite sportive, le Québec doit se représenter à titre de nation sur la scène internationale.
Le Parti québécois s’est fait le relais, à l’Assemblée nationale, de l’homme d’affaires Jacques Tanguay; lequel se dit d’accord avec le principe d’équipes sportives nationales québécoises dument accréditées à l’international.
Conséquemment, la députée péquiste de Gaspé, Méganne Perry Mélançon a présenté une motion en chambre allant en ce sens, motion refusée par le gouvernement « nationaliste » de la CAQ. Selon la ministre responsable du Sport et des Loisirs, Isabelle Charest, le Parti québécois essaie de faire «de la politique sur le dos des athlètes».
L’intérêt primordial des athlètes
La ministre Charest n’est certainement pas sans savoir que la Coupe du monde féminine de la FIFA (soccer) se déroule présentement. Un des matchs les plus attendus de la première ronde opposait l’Angleterre et l’Écosse. Un peu comme si le Canada avait été opposé au Québec dans une compétition sportive internationale.
L’Écosse envoie une délégation complète à cette prestigieuse coupe du monde plutôt qu’une poignée de joueuses au sein de l’équipe anglaise. À l’évidence, l’Écosse fait bénéficier à plus de ses joueuses d’élite de cette très précieuse expérience internationale.
L’Irlande du Nord, les Pays de Galles, l’Écosse font la même chose au soccer masculin. L’international gallois Gareth Bale pourrait assurément jouer au sein de l’équipe d’Angleterre, mais il choisit de représenter sa nation d’origine.
« Nous jouooons tous pour le Canadaaaa! »
Lors de la période des Fêtes, le Canada vibre au diapason des mondiaux juniors de hockey. On en fait tout un plat, et une formidable occasion de promouvoir le patriotisme canadien.
Sportivement par contre, le Québec y perd systématiquement au change. Seuls les joueurs d’exception originaires du Québec réussissent à percer l’alignement de Team Canada. C’est bien connu. Ainsi, bon an mal an, au cours des douze dernières années, c’est en moyenne 2 joueurs québécois qui participent à ces championnats du monde des moins de 20 ans.
À cet âge crucial où notre élite bénéficierait de se frotter aux meilleurs du monde, le Québec doit céder le pas aux décisions de Hockey Canada. Si on avait vraiment à cœur le développement de l’élite québécoise au hockey, notre sport national, la question ne se poserait même pas. On fonderait Équipe Québec dans l’heure et on s’assurerait qu’une vingtaine de Québécois participent à ce championnat à chaque période des Fêtes.
Et vous savez quoi, madame la ministre? Le Québec serait compétitif dès l’an 1. Car au hockey, tant féminin que masculin, il manque une des nations les plus puissantes de la planète, le Québec.
En 2019, chez les séniors, une toute petite nation de 5,5 millions d’habitants, la Finlande, a remporté son troisième championnat mondial de hockey (1995, 2011, 2019).
Ayons de l’ambition! Pourquoi pas le Québec?
Célébrer toutes les nations du monde...
De quoi avez-vous peur, madame la ministre? Qu’est-ce qui vous pousse à rejeter cette proposition du revers de la main?
Serait-ce cette castration qui nous est imposée, semble-t-il, d’encourager tout patriotisme québécois? Celle qui a poussé le PM Philippe Couillard, lors du dernier Euro de soccer alors qu’il avait été questionné à ce sujet, à condamner l’idée même? « Le Québec est dans le Canada et c’est très bien comme ça! »
N’en avez-vous pas assez, madame la ministre, de voir le PM du Canada célébrer toutes les identités, toutes les nations du monde, sauf la nôtre? Ce PM qui est allergique au concept même de « nation » pour le Québec... voyez vous-même .
Le Canada ne se gêne pas pour « politiser » le sport et en faire un instrument de célébration de l’identité canadienne au Québec. Il le fait au hockey alors que notre élite est systématiquement défavorisée par le système en place.
Il n’y a absolument rien de mal à considérer la mise en place d’équipes nationales sportives toutes québécoises. Comme il n’y a rien de mal à célébrer, à encourager le patriotisme québécois.
Notre élite sportive y gagnerait et cela pourrait être un merveilleux moyen de souder la nation québécoise, de l’unir. Le sport fait ça. Vous le savez si bien vous-même.
Et vous savez quoi? Finie l’époque où les joueurs québécois se voient interdire de parler français dans Team Canada comme ce fut le cas en 2017 chez les juniors au hockey. Mieux encore, dans Équipe Québec, si deux joueurs veulent converser en anglais, nous n’en ferons certainement pas tout un plat.