La boîte de Pandore de l’identité est ouverte et n’est pas prête de se refermer. Qu’on se le dise! Il vient un temps où l’essentiel de ce qui caractérise un peuple doive s’exprimer dans sa plénitude et ce temps est arrivé. Qu’importe le résultat du vote de ce 7 avril, la prise de conscience de notre force collective est ravivée et n’est pas prête de se dissoudre dans les méandres de l’oubli.
Le fait d’avoir débattu sur la place publique du caractère laïque de nos institutions gouvernementales nous a grand ouvert l’espace du possible. Et ce n’est pas rien! À part les deux référendums auxquels nous avons été conviés, ce grand moment de réflexion collective ne peut que nous amener à revendiquer une prise de paroles élargie sur l’ensemble de ce qui constitue notre vivre-ensemble et à obliger nos mandataires à prendre en considération nos doléances. Nous en sommes à l’ère de la délibération permanente!
Nous ne sommes plus une colonie mais pas encore un pays. Cela nous entraîne sur le chemin des revendications. Dans les discours politiques, de nouveaux thèmes s’imposent et nous forcent à réfléchir : la république, la laïcité, la dignité du vivre et du mourir, l’exploitation responsable de nos richesses naturelles, un désir d’une plus grande justice sociale, les changements climatiques, une meilleure répartition de la richesse entre les différents membres de la collectivité, l’usage d’une langue commune pour mieux se comprendre et exprimer notre essence culturelle, un dialogue avec nos nouveaux arrivants concernant nos valeurs.
Certains se sont surpris de la dureté des attaques personnelles concernant l’intégrité des candidats et des candidates aspirant à diriger le prochain gouvernement : cette dureté même est le signe que nous ne laisserons plus des gens détourner le bien commun à leurs fins particulières, que nous cherchons des serviteurs de l’État aptes à nous inspirer un réel dépassement comme citoyen et comme citoyenne, cette dureté même envoie un message clair, net et précis que la récréation est terminée.
Au-delà du spectacle médiatique auquel nous avons assisté, au-delà de l’exercice de partisannerie politique auquel nous nous sommes prêté, une réalité demeure : chaque citoyen, chaque citoyenne sait, en son for intérieur, où est son intérêt bien compris et votera en conséquence. Les stratèges politiques peuvent bien croire à leur martingale gagnante mais l’essentiel est ailleurs. Nous voulons que nos mandataires aient à cœur le bien commun et qu’ils et elles manifestent un désir sans faille de servir et non de se servir.
Quoi qu’il en soit, qui nous sommes et où allons-nous resteront des questions lancinantes, toujours d’actualité, auxquelles l’exacerbation des débats en cours nous permettront d’apporter des éléments de réponse, d’élaborer de nouveaux discours. Il n’y a aucun perdant dans cette joute électorale : chacun y gagne en se débarrassant de ses illusions, de son fond de vaine vanité. Le grand gagnant, bien sûr, est ce peuple qui n’en finit plus de s’émanciper, qui cherche, à travers sa diversité, à démontrer la distinction et la noblesse qui l’animent. Et de réussite en réussite, nous pourrons célébrer dignement nos différences.
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
4 avril 2014Que le peuple québécois tout entier vous entende, M. Bernier.