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Olivier Kaestlé
Moins présente dans les médias que jadis son collègue Amir Khadir, Françoise David affiche tout de même régulièrement comme lui sa « tolérance » envers les symboles religieux islamistes. J'ai bien écrit islamistes et non musulmans, puisque nul part dans le Coran est-il précisé que les femmes doivent s'affubler d'un hijab, et encore moins d'une burqa ou d'un niqab, bien que la « modestie » de ces dernières y soit fortement « encouragée ».
Au-delà des symboles, Mme David s'est déjà prononcée en faveur de pratiques intégristes, en appuyant la perspective de cours prénataux réservés exclusivement aux femmes musulmanes. Vive l'ouverture sur l'autre quand il s'agit des femmes, et la ségrégation sexiste pour les hommes, mais il est vrai que Mme David est une féministe radicale, pour qui l'incohérence n'est pas un obstacle aux prises de position discutables.
J'ai déjà exposé dans une chronique récente les liens incestueux existant entre le parti politique de Mme David, Québec solidaire (QS), et la Fédération des femmes du Québec (FFQ) qui, à mon sens, aurait dû préserver son indépendance de tout parti politique, comme les événements des dernières années allaient le démontrer.
Quand QS le fait, c'est bien...
J'expliquais ainsi, dans ma chronique du 25 août dernier, l'ingérence idéologique de Québec solidaire au sein de la FFQ :
« On se souviendra des positions pour le moins incohérentes de la FFQ, désormais assujettie à Québec solidaire (QS), un parti politique flirtant avec des groupuscules d'extrême gauche, dont le parti communiste du Québec, qui inscrit automatiquement ses membres à QS, et les Palestiniens et Juifs unis (PAJU), qui préconisent l'embargo économique en vue de l'éradication d'Israël, ambitieux et utopique programme, mais bon. Quand on sait que Françoise David, leader de QS, a déjà été présidente de la FFQ et que l'actuelle présidente de cet organisme, Alexa Conradi, a déjà été présidente de QS, il ne faut se surprendre de rien.
« À commencer par l'opposition de la FFQ, en 2009, sous les pressions de Conseil islamique canadien et de Présence musulmane, à l'interdiction des signes religieux visibles dans la fonction publique que la militante anti-islamiste, Djemila Benhabib devait dénoncer avec une légitime sévérité.
« Cette dénonciation énergique ne devait pas empêcher la FFQ de revenir très vite à la charge avec la proposition pour le moins déplacée d'autoriser les gardiennes musulmanes en milieu familial de se présenter au travail attifées d'un voile intégral, sans égard à l'impact psychologique qu'un tel accoutrement pourrait forcément susciter chez des enfants en bas âge, possiblement traumatisés par l'approche de femmes masquées et sinistrement vêtues de noir.
Quand le PQ le fait, c'est mal...
Compte tenu de ces hauts faits pour le moins déplorables témoignant de la mainmise de Québec solidaire et de ses accointances pro ou tolérantes à l'islam radical sur la FFQ, il y avait de quoi se rebiffer, à défaut de s'étonner,devant les récentes déclarations de Françoise David dénonçant l'ingérence présumée du PQ au sein de Conseil du statut de la Femme (CSF) qui, avant l'arrivée de son actuelle présidente, Julie Miville-Dechêne, et du parti de Pauline Marois au pouvoir, s'était clairement prononcé en faveur de l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique.
Comme la position du CSF était sans ambiguïté, au temps où le parti libéral, frileux à l'idée de trancher la question, occupait le pouvoir, comment se fait-il maintenant qu'appuyée par Françoise David, Julie Miville-Dechêne trouve le moyen de ne voir que mainmise gouvernementale dans les quatre récentes nominations par la ministre de la Condition féminine, Agnès Maltais, au prétexte que les femmes retenues soient favorables à l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique prescrite dans la Charte sur les valeurs québécoises du PQ ?
N'est-il pas normal, même si le choix fait l'affaire de la ministre, de sélectionner des candidates en fonction des valeurs dites historiques défendues par l'organisme, peu importe le parti au pouvoir ? Si le CSF s'était nettement positionné, avant l'arrivée de l'actuelle présidente, en faveur de l'interdiction, pourquoi devrait-il reconsidérer son point de vue en fonction des états d'âme, désormais théâtraux et outranciers, de cette dernière ?
Fin mars 2011, la présidente du CSF d'alors, Christiane Pelchat, avait été on ne peut plus limpide : « Quand on dit que l’État est laïc, ça veut dire que l’État ne peut pas paraître associé à la religion. Et toutes les religions, pas seulement la religion catholique. Ces fonctionnaires qui représentent l’État ne peuvent pas porter de signe religieux ». Cette position, et bien d'autres sur la laïcité, étaient défendues dans le document Affirmer la laïcité, un pas de plus vers l'égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Compte tenu de ce contexte, assistons-nous vraiment à une ingérence gouvernementale contraignante ou à l'insubordination d'une présidente dogmatique, intolérante aux positions assumées et officielles de l'organisme dont elle a la responsabilité, quitte à désavouer publiquement sa ministre et ce, au nom du respect de la différence ?
Il semble que, à l'instar de l'ancienne ministre de la condition féminine, Christine St-Pierre, qui avait envoyé paître son organisme, le CSF, en endossant la position déplorable de la FFQ s'opposant à l'interdiction des signes religieux dans la fonction publique, JMD se soit elle aussi trompée d’allégeance. Elle aurait été davantage à sa place à la FFQ.
Faux problème
On constate tout de suite le faux problème que tente de créer de toute pièce, elle aussi, Françoise David en imaginant un psychodrame d'indépendance menacée au CSF, qui lui a compris le danger sociétal de la montée de l'islam politique. Mme David, apparemment, ne semble pas redouter l'impact de cette idéologie rétrograde et haineuse sur l'autonomie des femmes du Québec, qu'elles soient musulmanes ou de souche.
Compte tenu de la mainmise de Québec solidaire sur la FFQ, on ne peut que constater l'incohérence flagrante de l'ancienne présidente de cet organisme, qu'elle continue manifestement d'orienter. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais.
Dans cette perspective, on ne peut que sourire à cette déclaration de la députée de Gouin : « C'est digne des manœuvres des conservateurs de Harper qui ne tolèrent aucune opinion divergente et sont prêts à tout pour arriver à leurs fins. Pourquoi le gouvernement veut-il empêcher le Conseil du statut de la femme de faire des études sur les impacts qu'aura la Charte péquiste sur les femmes de minorités religieuses (ce que la ministre Maltais devait plus tard démentir NDA) ? Le gouvernement aurait-il peur de confronter son projet aux faits ? »
Stephen Harper, de son côté, aurait-il des leçons à recevoir d'une politicienne qui téléguide, soutenue ou manœuvrée par des idéologues rétrogrades, les positions d'un organisme dont elle a quitté l'avant-scène, et d'une présidente qui joue les victimes en désavouant publiquement sa ministre et les positions officielles de l'organisme qu'elle doit représenter et défendre ? Nous assistons, au choix ébahis ou amusés, à une démonstration publique d'incohérence et de manipulation d'opinion ourdies par deux féministes militantes ayant pignon sur rue.
Se rendent-elles compte que leurs sparages sont loin de faire l'unanimité ? Ou auraient-elles, suivant l'expression même de Mme David, « peur de confronter leurs projets au faits » ?...
CSF et Charte des valeurs québécoises
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