De l'autonomisme de la CAQ

Tiraillée des deux côtés entre les souverainistes et les fédéralistes

Tribune libre

À mon sens, il m’apparaît clair que la CAQ de François Legault tente par tous les moyens de se positionner sur l’échiquier politique québécois, tiraillée des deux côtés entre les souverainistes et les fédéralistes.

Eh bien, il semble, aux yeux du chef tout au moins, que la CAQ ait trouvé son créneau, à savoir de nicher dans la sphère autonomiste [inspirée sans doute de la défunte ADQ dont elle est issue en grande partie].

Or, malgré le fait qu’une telle position peut contribuer à gruger des votes du côté des fédéralistes et des souverainistes « mous », la véritable question repose sur les pouvoirs supplémentaires que la stratégie autonomiste peut rapporter au Québec. En termes clairs, en quoi un parti autonomiste provincial peut-il aspirer à obtenir davantage de pouvoirs pour le Québec de la part d’un PLQ libéral fédéral dirigé par Justin Trudeau dont le père s’est toujours érigé comme le grand défenseur d’un fédéralisme centralisateur?

Soyons clairs, la position mi-chair mi-poisson de François Legault revêt tous les aspects d’une stratégie opportuniste et partisane qui essaie de s’accaparer de la chèvre et du chou, une démarche qui risque de le conduire tout droit dans une valse hésitation obscurantiste difficile, voire impossible, à manœuvrer efficacement.

En terminant, je vous invite à lire la chronique de Gilles Proulx du 13 novembre 2015 sous le titre « La CAQ a de l’avenir » dont voici un extrait :

« Il n’y a pas de souverainistes chez les libéraux et pas de fédéralistes chez les péquistes; or, il y a beaucoup d’autonomistes, même dans ces deux partis.

L’autonomisme, ça ratisse large. Si un seul parti s’en fait le véhicule, la CAQ, c’est lui qui exprimera les aspirations de la majorité... ce qui va finir par paraître dans les urnes. »

Oui, M.Proulx, « l’autonomisme, ça ratisse large »…tellement large qu’on peut se demander si nous n’avons pas à faire à un mirage idéologique!

http://www.journaldemontreal.com/2015/11/13/la-caq-a-de-lavenir

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2016

    L'autonomisme peut être aussi le fait d'être autonome dans le Canada. Il est vrai qu'un État est souverain ou bien ne l'est pas, mais une province peut très bien s'affranchir du fédéralisme tout en lui restant associé, par exemple, en se confédérant avec le Canada existant, comme le propose Équipe autonomiste, avant que le Québec ne signe la constitution. Le discours de monsieur Legault laisse pantois sur sa réelle volonté de viser l'autonomie. À mon avis, il reproduit plutôt le faux discours souverainiste du Parti québécois qui veut «une souveraineté, tout en restant dans le Canada», alors que ce qu'il désire vraiment c'est d'avoir plus de pouvoir actuellement occupé par le fédéral, sans être tout à fait autonome. Un enfant peut être autonome sans être indépendant de ses parents, c'est la même chose pour le Québec, d'après Équipe autonomiste, la province peut être autonome sans être entièrement indépendante de son parent. Ce n'est pas ce que semble viser monsieur Legault.

  • François Ricard Répondre

    11 janvier 2016

    L'autonomiste Legault fait penser à la femme qui ne veut être enceinte qu'à demi.
    La souveraineté qui, par sa définition, désigne le droit exclusif d'exercer l'autorité politique sur une zone géographique abritant une communauté, ne peut se fractionner. Ou bien un état est souverain ou bien il ne l'est pas. l'"état" du Québec n'est pas souverain. Le Québec n'est qu'une province du Canada. Une province comme les autres.