De Bourgault à Tremblay

Je suis indépendantiste et je mourrai libre

PI - Parti indépendantiste


"L’indépendance que nous tentons de faire, ce n’est pas la sécurité. Le statu quo, c’est la sécurité. La démocratie, telle que nous tentons de la vivre, ce n’est pas la sécurité : c’est dur, c’est agaçant, c’est harassant par moments, mais c’est ça aussi un parti qui se veut libre."
Pierre Bourgault, février 1971
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Je milite pour l’indépendance depuis le soir de ce discours de Pierre Bourgault lorsqu’il a rompu avec René Lévesque. Jeune enseignante, dans Marguerite-Bourgeoys, j’ai passé des dépliants, j’ai organisé des assemblées de cuisine, j’ai accompagné mes candidats dans les maisons de retraite, j’ai écrit des discours, j’ai convaincu; j’ai combattu le fédéralisme, j’ai adopté la politique comme un mode de vie; j’ai aussi questionné, comparé, et cherché ailleurs cette démocratie si chère à René Lévesque.
Et je me suis tournée vers le Parti Indépendantiste et lui ai demandé de m’aimer
Je n’ai pas reconnu le vrai visage francophone de mes ancêtres en traversant le Canada de l’est à l’ouest pour présenter mes livres aux petits francophones dans les écoles. J’ai vu davantage de grands batailleurs dans les petits groupes de parents francophones de la Colombie-Britannique et du Nouveau-Brunswick qu’au Québec où notre langue, notre identité, notre résistance sont pourtant mises à l’épreuve.

Le Parti Québécois ne répond plus aux cris des francophones qui eux, observent que le bilinguisme est inexistant dans les neuf autres provinces. Pauline Marois préfère offrir cette sécurité au peuple québécois en lui cachant la liberté à laquelle il a droit, comme l’a affirmé Pierre Bourgault. Le Parti Québécois se ramollit comme un fruit depuis trop longtemps cueilli. Le Parti Québécois ne répond plus aux appels incessants des indépendantistes de naissance. Le Parti Québécois est un pissou, un mou, un Canadien-français écrapouti par le boss anglais.
Et je me suis tournée vers le Parti Indépendantiste et lui ai demandé de se battre
Parce qu’il est le recommencement de ma vie de batailleuse; parce que les jeunes ont besoin de ma force et de mon entêtement. Parce que j’ai besoin de leur tête de cochon. De leur espoir et de leurs arguments.
Je suis de ce hurlement qui brûle mes racines françaises

Je suis de ces mains calleuses qui ont fabriqué le Québec

Je suis de la race qui refuse de se laisser englober, avaler, digérer par les Harper du pays d’à côté

Je suis de Napoléon Plouffe qui disait : monte des côtes, Guillaume!

Je suis du capitaine Aubert du Cap-au-Sorcier

Je suis du Survenant, grand dieu des routes

Je suis du vent et du grésil; de la neige et des grandes poudreries

Je suis des Iles-de-la-Madeleine et de ses escarpements rougeâtres

Je suis du pays des fromages qui font surgir ma salive

Je suis de la mer des embruns du large et du poudrin

Je suis du harfang et de la mouette et du jaseur des cèdres

Je suis du loup de l’orignal et du siffleux qui fouinent le long des routes

Je suis du tamdelidam de Vigneault et du Frédéric de Léveillée

Je suis de Leloup, Lelièvre et de tous les autres qui chantent et parlent en français

Je suis indépendantiste et je mourrai libre.
Francine Allard,


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