D'une déception à l'autre

Alors pourquoi la gâcher en tripotant les chiffres?

Les "secrets" de Charest...


Le geste allait se révéler de mauvais augure. Lors de l'annonce jeudi de la venue à Montréal de la banque d'affaires Morgan Stanley, le premier ministre Charest a remis au représentant de la banque un chandail du Canadien de Montréal. Samedi, le Canadien s'est fait éliminer... et on a appris que Morgan Stanley ne créerait pas 500 emplois dans la métropole, mais au mieux 300.

Peu importe le nombre d'emplois, le fait que ce géant des services financiers choisisse Montréal pour implanter un centre de conception de logiciels est une excellente nouvelle. Alors pourquoi la gâcher en tripotant les chiffres?
Vendredi, Investissement Québec s'est payé une publicité d'une page dans les quotidiens pour annoncer que «ce grand joueur du monde de la finance créera ici même jusqu'à 500 emplois grâce à un investissement de plus de 200 millions».
Or, comme l'ont révélé samedi nos collègues Sophie Cousineau, Hugo Fontaine et Denis Lessard, 200 de ces emplois existent déjà! On les trouve dans les locaux de Compuware, qui concevait des logiciels pour Morgan Stanley dans le cadre d'un projet pilote. Ces gens continueront à faire le même travail, mais désormais directement pour Morgan Stanley. Même s'il s'agit d'emplois existants, la multinationale aura droit à un crédit d'impôt de 20 000$ par emploi pendant six ans. Ce qui veut dire 24 millions pour... zéro emploi supplémentaire. Voilà qui ressemble étrangement aux crédits d'impôt des «cités» mis en place par le gouvernement du Parti québécois et que les libéraux avaient vertement critiqués.
Il ne fait pas de doute que l'État québécois doit offrir des subventions aux entreprises des technologies de l'information. Comme l'a souligné le groupe de travail mis sur pied par Québec pour étudier cette question, «ce que l'on observe dans le monde conduit à considérer ces aides comme nécessaires, si l'on ne veut pas rater la croissance d'activités à forte valeur ajoutée, comportant une importante part d'innovation et portées par une demande croissante et des progrès technologiques extrêmement rapides». Le même groupe de travail estime que «les déplacements d'emplois constituent manifestement un dérapage par rapport aux objectifs visés» par l'ancien programme de crédits d'impôts. Dans le cas de Morgan Stanley, n'y a-t-il pas aussi une sorte de dérapage?
Le gouvernement Charest explique que n'eût été cette aide financière, Morgan Stanley n'aurait pas implanté son nouveau centre de logiciels à Montréal. Les 200 emplois existants chez Compuware auraient disparu, tandis que quelque 300 nouveaux emplois auraient été créés ailleurs. «C'était une décision 0-500», illustre-t-on. Soit. Pourquoi n'avoir pas expliqué cela en conférence de presse au lieu de passer sous silence cet aspect crucial du projet?
«Tout le Québec est fier de l'arrivée de Morgan Stanley», affirmait la publicité d'Investissement Québec. Aujourd'hui, les Québécois ont plutôt l'impression de s'être fait berner.
Quand donc les gouvernements apprendront-ils leur leçon? Bien que plus exigeante, la transparence est toujours la meilleur stratégie. Toujours.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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