D'où vient cette indignation?

Tribune libre

Depuis hier soir, tous les journalistes et experts commentateurs, plusieurs anti-péquistes, et même un certain nombre de péquistes se sont dits indignés de voir Pierre-Karl Péladeau, Jean-François Lisée et Bernard Drainville, prendre la parole juste avant Pauline Marois et ont interprété cela comme le lancement prématuré d'une course au leadership.

Je n'en fais pas du tout la même lecture, ce qui explique que je ne sois pas indigné.
J'explique pourquoi, tout en me demandant si je suis le seul à penser ainsi.
D'abord nos bons journalistes et commentateurs (c'est vrai, il faut dire qu'ils sont bons même s'ils ne le sont pas): vous vous montrez indignés face à ce que vous décrivez comme le lancement d'une course au leadership. Je vous ferais remarquer que la première personne à prendre la parole était une femme, Madame Nicole Léger. Vous n'en soufflez pas un mot, vous l'ignorez complètement, dans ce que vous percevez comme une course au leadership. Est-ce de la misogynie? Je prends en exemple Michel David, du Devoir, qui a été longtemps plutôt sympathique au PQ. Mais depuis l'arrivée de Pauline Marois à la tête du PQ, il ne cesse de s'attaquer vicieusement à elle. Êtes-vous misogyne, M. David? Comme Jacques Duchesneau, je ne fais que poser la question. Je lui ai déjà posé la question dans le Devoir, mais comme réponse, on m'a enlevé la possibilité, le droit, de faire quelque commentaire que ce soit. Même si je n'ai jamais fait de commentaires haineux ou vulgaires. Quel grand Journal. En éditorial, la veille des élections, le Devoir a recommandé quand même de voter pour le PQ. Par contre, il est beaucoup plus facile de faire accepter, dans ce Journal, un commentaire critique à l'égard du PQ qu'un commentaire critique à l'égard de QS... allez savoir pourquoi.
En ce qui concerne les anti-PQ, et surtout les pro-PLQ, Je vous dirais que vous avez beaucoup plus de matière à vous indigner avec votre parti chéri.

Et finalement aux pro-PQ, voici comment j'ai perçu l'événement.
Je considère qu'il est normal que quelques figures importantes du parti prennent la parole en attendant la cheffe. Ça se fait dans les autres partis même si nous ne le voyons pas nécessairement à la télé. Ensuite, étant donné la situation, devant une foule de militants passablement découragés, ils ont voulu ranimer la flamme pour que les militants ne se laissent pas abattre. Dans les circonstances, on pouvait facilement s'imaginer que Madame Marois n'était pas dans un état idéal pour fair ce travail, même si elle a fait un très bon discours. Et finalement, comme ils savaient sûrement que Madame Marois allait démissionner, ils en ont profité, tous les quatre, pour lui rendre un hommage bien mérité.

Alors, où est le problème?


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6 commentaires

  • Gagnon Michel Répondre

    9 avril 2014

    Sur ce même «incident», certains commentateurs «chevronnés» (j'utiliserais plutôt l'expression «chaudronnés»), se sont permis de dénigrer et ridiculiser Bernard Drainville et tous les gens dans la salle qui scandaient: «On veut un pays», alors que, selon ces chaudrons en «stainless steel», les Québécois venaient de leur dire qu'ils n'en voulaient pas de pays. J'aimerais rappeler à ces illustres personnages (il faut rester poli tout-de-même), que tous les gens dans cette salle ainsi que tous ceux qui ont voté pour le PQ, ON, et une partie de ceux qui ont voté pour QS et même la CAQ, qui veulent aussi un pays, sont aussi des Québécois.
    On a souvent reproché aux Souverainistes de dire que les fédéralistes ne sont pas de vrais Québécois. Et maintenant, on entend que les Souverainistes ne sont même plus des Québécois?
    Je m'excuse, mais jusqu'à ma mort je crierai dans la face des fédéralistes que je veux un pays. Alors, chers illustres commentateurs, devrais-je être déporté par train? Chaque fois que les fédéralistes gagnent, certains d'entre eux souhaitent l'extinction des Souverainistes. Et ce sont eux qui accusent les Souverainistes d'intolérance. Je ne suis plus jeune, mais je vous garantis qu'il n'y a pas un fédéraliste qui va réussir à éteindre ma flamme Souverainiste.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2014

    Je suis triste et déchiré aujourd'hui parce que non seulement le PQ s'est fait battre hier et qu'il voit partir l'un des meilleurs chefs de son histoire, mais en plus, tout ce que je déteste au monde se retrouvera au pouvoir à QUÉBEC :
    Corruption, collusion, enveloppes brunes, capitalisme sauvage, intérêts personnels, PLAN NORD, inégalités des chances, irrespect, opportunisme politique, indifférence vis-à-vis du fléau de la pauvreté, insensibilité notoire en culture et en arts, favoritisme, partisanerie, agressivité verbale, soumission, « aplaventrisme »,
    (VA CHIER de la ST-PIERRE ou JE DÉTESTE le PQ de COUILLARD), arrogance, mesquinerie, hypocrisie, projets cachés, orientations de droite, fédéralisme, déni complet du fait français, mauvaise gestion des fonds publics, hausse d'impôts et de taxes, baisse des services essentiels, détérioration du système de santé, absence de conscience environnementale, appauvrissement des ressources en Éducation, manque de support aux aînés, aux aidants naturels, aux femmes monoparentales et aux minorités LGBT, et bien plus...
    Mais je n'ai pas non plus de félicitations à faire à Messieurs Lisée, Drainville et Péladeau qui auraient pu se garder une petite gêne et laisser à PAULINE MAROIS le soin de faire ses adieux avant de se prêter à ce piètre exercice d'une course à la chefferie prématurée ! Vous m'excuserez j'espère Monsieur Gagnon mais je ne fais pas la même lecture que vous. Oui, il fallait bien que quelqu'un parle en attendant que la chef vienne sur scène, mais il n'y avait aucune trace d'hommage dans leur discours tout à fait déplacé et inconvenu. À preuve, le très beau texte de Lisée sur son blogue le lendemain matin, puis le TWEET très senti de Péladeau qui lui rend hommage en douze mots. Or, le soir d'une défaite pareille et sachant justement l'importance de l'annonce à venir, il existe encore le TACT et la DÉLICATESSE pour choisir les mots que nous utiliserons...
    Comprenez moi bien...Je ne les juge pas, mais je me dois de réagir à ce que vous appelez INDIGNATION, ce qui pour moi est davantage de l'ordre de l'observation, laquelle pourrait permettre éventuellement de mener à une plus grande attention. On parle de RESPECT, de TIMING, de SENSIBILITÉ et d'ÉCOUTE ici même si je peux très bien comprendre que les émotions provoquées par des résultats aussi bouleversants peuvent parfois mener à des dérapages. Encore une fois, tout est question de perception sans doute, mais j'aurais aimé un peu plus de manifestations chaleureuses à l'égard de la chef démissionnaire que d'envolées patriotiques à ce moment précis. MERCI !

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2014

    Bravo Gaston Boivin, ça fait du bien .

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2014

    Idem, j'abonde dans le même sens.
    Pauline Marois est sans contredit un chef exceptionnel. Elle a ramenée l'unité à l'intérieur de ce parti qui était voué à la disparition à court ou moyen terme. Elle s'est affichée comme une ardente souverainiste et a démontrée une fougue et une détermination qu'on ne retrouvait pas chez ses prédécesseurs. Une très grande dame que j'aimais et qui a été remplacée par une libérale parfaitement inconnue qui n'en avait que pour son équipe et pour Mr Couillard et qui n'a même pas pris le temps de saluée le travail remarquable de Mme Marois lord d'une courte entrevue le soir de l'élection. Un manque de délicatesse et de savoir vivre digne du parti auquel elle appartient.

  • Gaston Boivin Répondre

    8 avril 2014

    En ce qui concerne David du Devoir, il été particulièrement odieux le soir des élections, notamment en compagnie de chantale hébert ( excusez les minuscules, mais c'est pour faire plus vrai), visiblement satisfaite des résultats , déchaînée, presqu'au bord de l'hystérie. C'est lui qui, le premier, a parti le bal après le discours de madame Marois, en parlant de l'indécence des discours de Lisée, Drainville et de P.K.P., en les assimilant prétendument au début d'une prétendue course au leadership, ajoutant ''encore le souverainisme et ses chicanes'' ( à ce moment-là, je n'ai pu que me remémorer la nouvelle devise du Devoir, à savoir ''Libre de penser'' et n'ai pu m'empêcher d'y ajouter ''Comme les Anglais du West-Island et du reste du Canada''), et là dessus, la hébert ( même explication pour la minuscule que plus haut ci-dessus) qui en rajoute dans son langage habituel de dénigrement., ... en fait,... les mêmes mercenaires qui, tout au long de la campagne se font faits une joie, avec d'autres de leur acabit, de descendre madame Marois, le P.Q., ses adeptes, et leur option comme la pire des calamités, et qui , au terme de leur base oeuvre, alors que la défaite sort à peine fumante de leur fourneau, commencent déjà à mettre en doute l'existence et la survie du P.Q. et à dénigrer les successeurs éventuels de madame Marois: Quelles ordures et quels éteignoirs de la démocratie!

  • Archives de Vigile Répondre

    8 avril 2014

    Bien d'accord avec vous. Ça fait partie de la campagne dénigrement que vous avez remarquée.
    De plus, je crois que le rejet actuel du PQ, personnalisé par Pauline Marois a beaucoup à voir avec une espèce de misogynie larvée et plus ou moins consciente dans certaines couches de la population.