Les chefs des trois principaux partis ont croisé le fer sur le thème de l’économie, vendredi. Philippe Couillard a présenté sa stratégie maritime, François Legault propose une charte des contribuables et Pauline Marois a précisé ses cibles de création d’emplois. Le point sur le troisième jour de la campagne.
Lévis — Le chef libéral, Philippe Couillard, a dévoilé, vendredi, une ambitieuse stratégie maritime fédérale-provinciale dans laquelle Ottawa et Québec engageraient chacun 1,5 milliard de dollars pour de nouvelles infrastructures, entraînant des investissements privés de l’ordre de 4 milliards et la création de 30 000 emplois en 15 ans.

« Il y a un avantage compétitif unique à saisir pour le Québec », a fait valoir Philippe Couillard lors d’une conférence de presse sur la terrasse de Lévis avec vue sur le fleuve Saint-Laurent.

Porte d’entrée de l’Europe

Selon le chef libéral, cette stratégie maritime permettrait de tirer parti de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Un demi-milliard serait consacré à un « pôle logistique » à Vaudreuil-Soulanges et un milliard aux autres infrastructures, notamment au port de Port-Cartier, le seul port en eau profonde sur le territoire québécois qui relève du Québec. Ottawa serait appelé à investir dans ses ports au Québec : à Montréal, à Québec, à Sept-Îles et à Cacouna.

En outre, un gouvernement libéral consentirait 112,5 millions par an, notamment pour un crédit d’impôt visant la rénovation ou le remplacement des navires.

Philippe Couillard s’est dit convaincu que le gouvernement fédéral embrassera cette stratégie. « Lorsqu’on est dans la direction économique, la création d’emplois, je peux vous dire qu’on est toujours sur la même longueur d’onde, a-t-il dit. Nous, quand on parle au fédéral, en passant, c’est pour collaborer et créer des alliances ; ce n’est pas pour chercher la chicane. »

Conciliant, Philippe Couillard a défendu l’appel d’offres fédéral visant la construction de navires d’une valeur de 33 milliards, appel d’offres qui ne donne lieu à aucune retombée au Québec, Chantier Davie ayant été écarté. « Il faut que les appels d’offres soient justes, il faut que les gens y participent pleinement avec les chances de réussir des deux côtés », a-t-il affirmé.

La stratégie maritime libérale n’a rien à voir avec le projet Saint-Laurent de François Legault, a soutenu le chef libéral, un projet de « décontamination de terrains » et d’« utilisation de terres agricoles pour y installer des entreprises ».

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